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Le retour sans espoir des déplacés de Mossoul, en Irak

Les déplacés de Mossoul commencent à rentrer, mais la plupart n'ont nul part où aller
Les déplacés de Mossoul commencent à rentrer, mais ils n'ont nulle part où aller / L'actu en vidéo / 2 min. / le 15 juillet 2017
De nombreux Irakiens retrouvent leur maison à Mossoul, malgré les combats qui persistent entre le groupe Etat islamique et les forces gouvernementales. Mais pour la plupart, dans les camps, le retour n'est qu'un rêve lointain.

Après des mois de combats acharnés entre les forces du gouvernement irakien et le groupe Etat islamique (EI), les habitants de la ville ravagée de Mossoul commencent à retrouver leur maison, ou ce qu'il en reste. Et ce malgré la résistance de quelques combattants djihadistes dans la vieille ville.

Plus d'un million de personnes avaient fui la deuxième ville du pays depuis le début des combats en octobre. Bien que les autorités irakiennes ont annoncé lundi la victoire de leurs forces, plus de 825'000 habitants n'ont toujours pas pu regagné leur foyer. Pour eux, le retour reste un rêve qui s'éloigne chaque jour un peu plus devant des destructions sans précédent et une situation sécuritaire encore instable.

"Ma maison a été réduite en poussière", se lamente Yassine Najem, un habitant de Mossoul installé dans le camp de déplacés de Hassan Cham, à 30 kilomètres à l'est de la ville.

Pour lui comme pour des milliers d'autres personnes, le retour n'est qu'un rêve lointain.

La moitié de mon quartier (à Mossoul-Ouest) a été détruit. Si je rentre, ce sera pour vivre dans la rue

Yassine Najem, père de trois enfants, depuis le camp Hassan Cham

Pas d'eau, ni d'électricité

Les déplacés "ne veulent plus rester dans les camps, mais chez eux, plus rien ne les attend", déplore Melany Markham, porte-parole en Irak du Conseil norvégien pour les réfugiés (CNR).

"Il n'y a pas d'eau courante, pas d'électricité, pas de nourriture, pas d'écoles, pas d'hôpitaux, et d'après ce qu'ils nous disent, leurs maisons ont été rasées", souligne-t-elle.

"Rentrer pour aller où? On n'a pas de maison, on n'a plus d'affaires, on n'a pas de quoi payer un loyer, comment on va rentrer?", se soupire Safaa Saadallah, 69 ans, un foulard noir posé lâchement sur ses cheveux. La maison où elle a vécu pendant 30 ans avait été réquisitionnée par l'EI, avant d'être détruite par une frappe aérienne.

"Long processus"

"En ce qui concerne les déplacés, nous nous attendons à ce que les choses se fassent très lentement", reconnaît Arnaud Quemin, le directeur par intérim de l'ONG américaine Mercy Corps' pour l'Irak.

"Ce sera un très long processus. Nous avons affaire à des chiffres qui sont absolument sans comparaison avec plusieurs autres crises du même genre", souligne-t-il.

Feriel Mestiri avec agences

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