Macron et son mouvement entament leur mue pour les législatives

La victoire à peine célébrée, Emmanuel Macron est déjà tourné vers la bataille cruciale des élections législatives, dans une France profondément divisée.

Il sera vite confronté au défi majeur de sceller une majorité claire aux législatives des 11 et 18 juin. Pour accroître ses chances de rassembler le plus largement, Emmanuel Macron a assoupli la règle qui imposait à un candidat investi par En Marche! de renoncer à son parti d'origine.

Le nouveau président révélera après son investiture dimanche le nom de son Premier ministre. Celui-ci pourrait venir de la droite pour symboliser sa volonté de rassemblement, selon son entourage.

>> A voir, dans le 19h30 :

Faut-il introduire de la proportionnelle lors des législatives françaises ?

La presse française soulignait la difficulté de la tâche, avec un mouvement jeune, sans expérience et sans implantation locale. Le quotidien de gauche Libération estime ainsi que "la forte abstention, malgré la menace de l'extrême droite, montre une insatisfaction vis-à-vis du nouveau président".

Disqualifiés à l'issue du premier tour, le Parti socialiste et Les Républicains se réunissent chacun à partir de mardi pour tenter de surmonter leurs divisions et préparer leur revanche.

Quoi qu'il en soit, cinq gros blocs politiques ont leurs chances dans la plupart des régions. Mais avec le système majoritaire, il n'y a pas de proportionnelle, les vainqueurs raflant tous les sièges à l’Assemblée.

>> Ecouter le débat entre Corinne Lepage (EM), Alexis Bachelay (PS), Stéphanie Pernod-Beaudon (LR), et Eric Dillies (FN), dans l'émission Forum :

AFP

Emmanuel Macron a démissionné de la présidence d'En marche! Le mouvement qu'il a lancé le 6 avril 2016 va être rebaptisé "La République en marche", a annoncé lundi son secrétaire général Richard Ferrand. Un "congrès fondateur se tiendra avant le 15 juillet prochain".

Catherine Barbaroux, jusque-là déléguée du mouvement, en a été nommée lundi présidente par intérim en remplacement d'Emmanuel Macron à l'issue d'un conseil d'administration, a-t-il ajouté.

Catherine Barbaroux a été nommée présidente par intérim en remplacement d'Emmanuel Macron.

Le mouvement a par ailleurs annoncé que les candidats d'En Marche! pour les législatives de juin seraient investis dans chacune des 577 circonscriptions d'ici à jeudi midi.

Angela Merkel a accueilli lundi à Berlin François Hollande pour son ultime déplacement présidentiel à l'étranger. Elle l'avait reçu au soir même de son investiture, le 15 mai 2012.

La semaine prochaine, ce sera au tour d'Emmanuel Macron, son successeur élu dimanche, de consacrer, tout comme François Hollande, sa première visite à un dirigeant étranger à la chancelière allemande. Ravie de la victoire de ce pro-européen convaincu, Angela Merkel s'était empressée de l'appeler dimanche soir pour le "féliciter chaleureusement".

Le président des Etats-Unis Donald Trump a félicité lundi par téléphone Emmanuel Macron, a indiqué la Maison Blanche.

Dimanche, le président républicain avait déjà félicité, d'un tweet, le nouveau président français de 39 ans, se disant "impatient" de travailler avec lui.

Lors de leur appel, l'Américain a souligné "les défis communs" et la longue histoire liant les Etats-Unis à la France, décrite comme le "plus vieil allié" du pays. Durant leur conversation, qui a duré une dizaine de minutes, ils ont évoqué notamment la lutte contre le terrorisme et le réchauffement climatique.

Rendez-vous le 25 mai

Les deux dirigeants ont convenu de se voir à Bruxelles le 25 mai, lors du sommet de l'Alliance atlantique. Ils participeront aussi chacun au G7 en Italie les jours suivants.

La majeure partie de la classe politique américaine s'accommodait parfaitement de l'élection d'Emmanuel Macron, y compris Donald Trump, qui avait gardé ses distances avec Marine Le Pen, malgré l'engouement pour elle de ses partisans.

Le Front national battu est déjà à la manoeuvre pour conduire la bataille des législatives à venir.

Marine Le Pen évoque des transformations profondes à venir pour son parti, à commencer par un nouveau nom. Une stratégie déjà mise en cause par sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen.

>> Voir le sujet du 19h30 :

Comment l'élection d'Emmanuel Macron a-t-elle été vécue hors des grandes villes françaises? Réponse d'Annabelle Durand à Châteauroux, où le 19h30 a installé ses quartiers durant la campagne:

Christian Estrosi (Les Républicains) a annoncé lundi qu'il démissionnait de la présidence de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) pour redevenir maire de Nice, une décision qu'il a liée à la victoire d'Emmanuel Macron à la présidentielle.

"Je démissionnerai donc de mon poste de président de région pour redevenir le maire de Nice", a-t-il déclaré en précisant que l'actuel maire, Philippe Pradal, avait lui aussi l'intention de quitter ses fonctions.

Christian Estrosi.

"J'ai refusé d'exercer toute responsabilité gouvernementale", a dit Christian Estrosi devant des militants Les Républicains (LR), à qui il venait d'annoncer son intention d'abandonner la présidence de la région Paca.

Son entourage a précisé ensuite qu'il avait refusé une proposition ministérielle.

Pour Enrico Letta, ancien président du Conseil italien, le deuxième tour de la présidentielle française représentait un "référendum" sur l'Europe car il opposait "le champion de l'européisme et la championne de l'europhobie".

>> Son interview dans l'émission Forum :

Max Rossi

Les manifestants se sont dispersés à Paris. Encadrés par un gros dispositif policier, les manifestants (1600 selon la police, 7000 à 10'000 selon les organisateurs) ont défilé entre la Place de la République et la Place de la Bastille. Ils ont scandé "anti-capitalistes" ou "Macron démission! un jour ça suffit".

La police a signalé quelques jets de projectiles et de légères dégradations sur le mobilier urbain. Elle a procédé à une interpellation.

Pacifique dans l'ensemble, quelques tensions entre police et manifestants ont toutefois éclaté:

Les marchés européens ont accueilli sans grand éclat la victoire d'Emmanuel Macron, son élection largement anticipée depuis le premier tour leur ayant surtout donné l'occasion d'une consolidation.

Les bourses ont terminé en ordre dispersé: quasi stabilité pour Londres (+0,05%), modeste baisse pour Francfort (-0,18%) et plus marquée pour Paris (-0,91%). Wall Street surfait à hauteur de la vague de cet optimisme mesuré.

L'euro retombé sous la barre des 1,10 dollar

La Bourse suisse a terminé la séance de lundi sur une note légèrement positive. Des craintes de prises de bénéfice avaient toutefois émergé, après les records des derniers jours. Le Swiss Market Index (SMI) s'est, au final, inscrit au-dessus des 9000 points, malgré certains traitements hors dividende.

Même tonalité sur le front des devises: peu après l'annonce du verdict des urnes, l'euro est brièvement monté à 1,1023 dollar dimanche, un niveau inédit depuis novembre. Mais la monnaie unique européenne est rapidement retombée sous la barre des 1,10 dollar. En fin de journée, elle valait 1,0928 dollar.

L'issue du scrutin français ne faisait pas l'ombre d'un doute dans les scénarios boursiers de la semaine dernière. L'attention des marchés est désormais concentrée sur les législatives françaises de juin, avec pour enjeu l'obtention ou non par Emmanuel Macron d'une majorité parlementaire.

>> Voir les explications dans le 19h30 :

Jacques Attali, qui avait présenté Emmanuel Macron à François Hollande, commente l'élection de ce "jeune homme "à la présidence française.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a appelé lundi Emmanuel Macron à réduire la dépense publique en France une fois au pouvoir, jugeant que son niveau actuel n'était pas tenable à terme.

"Nous sommes confrontés avec la France à un problème particulier, les Français dépensent trop d'argent et ils dépensent au mauvais endroit", a-t-il déclaré depuis Berlin.

Les Français consacrent entre 53% et 57% de leur Produit intérieur brut à leurs budgets publics, compte tenu du niveau relativement élevé de la dette cela ne peut pas fonctionner dans la durée

"Il appartient aussi aux Français de faire un geste en direction des autres" en faisant les réformes nécessaires a-t-il dit.

Le président élu français a prévu dans son programme une réduction des dépenses publiques de 60 milliards d'euros en cinq ans, passant entre autres par la suppression de 120'000 postes de fonctionnaires.

"On a frôlé l'abîme", confie Macha Makeïeff tandis que Jean-Michel Ribes se dit "plein d'espoir". Comme ces deux directeurs de théâtre, de nombreuses personnalités de la culture ont exprimé lundi leur soulagement au lendemain de la défaite de Marine Le Pen.

Sur les réseaux sociaux, sont arrivés de l'étranger des messages chaleureux. Dans la cuisine de Madonna, c'était la fête, selon une vidéo postée sur son compte Twitter. "Vive la France", a-t-elle écrit:

La chanteuse américaine Cher a salué les Français qui ne se sont "pas laissé accabler". "Vous avez montré ce qu'était le courage français".

Dans l'Hexagone, l'acteur Michael Youn s'est dit "fier" de sa France qui a mis Marine Le Pen "en dessous des 40%".

Interrogations

En revanche, certains s'interrogent encore, comme le producteur de cinéma Vincent Maraval: "Macron va-t-il donner sa chance à tous ou protéger les 100 familles de France qui contrôlent son économie et essorent le peuple?"

Geneviève de Fontenay, ancienne présidente du Comité Miss France, explique être venue voir Emmanuel Macron pour "vérifier qu'il n'avait pas une banque à la place du coeur". La "dame au chapeau" lui adresse tous ses "voeux de réussite".

Quant au journaliste Bernard Pivot, il a tweeté sur la jeunesse du président élu:

Le youtubeur vedette Norman s'exprime sur l'élection d'Emmanuel Macron dans un entretien à la RTS. Il raconte le choc de se découvrir de la même génération que le Président de la République, trentenaire comme lui : "Le président de la République n'a que 9 ans de plus que moi, ça fait flipper".

"Cela ne peut être que du bon", estime Norman, qui juge que sa jeunesse lui permettra d’être plus proche des jeunes et de comprendre mieux leurs préoccupations.

Norman, qui vient d'atteinte 9 millions d'abonnés sur sa chaîne Youtube, souligne aussi l'irruption de ce média dans cette campagne: "J’aime beaucoup Mélenchon. Ce qu’il a fait avec Youtube et ses hologrammes, ça pouvait paraître des clowneries, mais c’était en fait très intelligent."

Un accrochage a eu lieu entre la police et quelques manifestants.

Les participants à la manifestation du "Front social" ont répondu à l'appel de sections syndicales CGT, Sud ou Unef, mais aussi d'associations qui n'ont jamais accepté la fin de la bataille contre la loi travail. Ces derniers avaient décidé de marquer le coup quel que soit le président élu.

Le collectif avait appelé entre les deux tours à "battre les deux candidats". Il avait encouragé à "participer à la première mobilisation sociale du quinquennat, que ce soit la peste ou le choléra qui arrive au pouvoir".

Des manifestants convergent vers la Bastille, arborant la pancarte "Ni Peste, Ni Choléra".

Réforme du droit du travail

"Ce qui nous attend est assez grave, comme une loi travail numéro 2 qui va voir le jour dans les prochaines semaines", redoute Romain Altmann, responsable du turbulent syndicat Info'Com, qui a souvent eu maille à partir avec la direction de la CGT.

Parmi ses premières mesures, Emmanuel Macron a prévu de réformer le droit du travail.

Les centrales syndicales au niveau national ne se sont pas associées à ce rassemblement, en dépit de leurs inquiétudes concernant la volonté du président élu de légiférer par ordonnance pour réformer le droit du travail. Dès l'annonce des résultats dimanche soir, elles ont mis en garde le président élu contre un "troisième tour social".

Plusieurs milliers de personnes manifestent dans le calme à Paris, à l'appel du collectif "Front social". Elles veulent marquer leur mobilisation dès le lendemain de l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence française.

"On se battra pendant le quinquennat de Macron pour de vraies mesures sociales", a averti un supporter de Jean-Luc Mélenchon à notre envoyée spéciale sur place. Il estime que le programme du président élu va "créer encore plus de misère sociale":

Les manifestants, rassemblés Place de la République se sont ensuite dirigés vers la place de la Bastille, encadrés par un important dispositif de sécurité. "En Marche vers la guerre sociale", "Nos voix ne rentrent pas dans leurs urnes", "Urgence sociale et écologique", "Pour l'égalité des droits contre un précariat généralisé" ou encore "En Marx", proclamaient des pancartes:

Plus d'électeurs, plus de communes remportées et des villes dans son escarcelle: la candidate du FN Marine Le Pen a perdu au second tour de la présidentielle française, mais les chiffres montrent une percée importante du parti.

>> Lire l'analyse des chiffres : Malgré la défaite, les chiffres qui montrent la percée du Front national en France

Parmi les images des finalistes de la présidentielle tournées après l'annonce des résultats, l'arrivée d'Emmanuel Macron au Louvre et la danse de Marine Le Pen ont donné une touche surréaliste à la soirée.

>> A découvrir ici : "Toutânmacron" contre "Marinhanna", ces images décalées d'après élection

Les catholiques ont mis Emmanuel Macron nettement devant Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle, selon un sondage Ifop pour La Croix et Pèlerin.

Le candidat d'En marche a ainsi obtenu 62% des suffrages exprimés par l'ensemble des catholiques (idem chez les pratiquants), et même 71% chez les pratiquants réguliers (qui vont à la messe au moins une fois par mois).

Le président élu a réalisé des scores plus élevés que dans l'ensemble de la population chez les protestants (67%), et nettement plus encore chez les musulmans (92%).

La chancelière allemande Angela Merkel s'est déclarée très heureuse de la victoire électorale d'Emmanuel Macron, qui porte selon elle les espoirs de millions de Français, mais aussi de nombreux Allemands.

Elle a confirmé que le nouveau président se rendrait tout prochainement en visite en Allemagne, et a exprimé son souhait d'aider la France à combattre le chômage, notamment chez les jeunes.

>> Le point sur les réactions internationales dans le 12h45 :

A peine élu à la tête de la France, Emmanuel Macron se lance dans la bataille cruciale des législatives des 11 et 18 juin, où la droite espère prendre sa revanche, la gauche éviter la déroute, et l'extrême droite entrer en force à l'Assemblée.

Au sein de son mouvement En marche, créé en 2016, on souhaite "donner une majorité au président et accélérer la recomposition du paysage politique français".

>> Ecouter l'interview de Jean-Louis Bourlanges, ancien eurodéputé et soutien d'Emmanuel Macron :

RFI

En marge des commémorations du 8 mai 1945, le président sortant François Hollande a confirmé que la passation de pouvoir aurait lieu dimanche 14 mai.

C'est à Emmanuel Macron de continuer sa marche

Au micro de France 2, il a expliqué avoir invité Emmanuel Macron à la cérémonie "pour qu'une forme de flambeau puisse lui être passée". L'ancien ministre de l'Economie ne l'a pas trahi, a ajouté François Hollande, "il s'est émancipé". "C'est à lui de continuer sa marche", a-t-il conclu.

>> Les déclarations de François Hollande sur France 2 :

Le président français François Hollande a déposé lundi une gerbe bleu-blanc-rouge au bas des Champs-Elysées, devant la statue du Général De Gaulle, figure de la résistance face à l'occupant nazi pour ouvrir les commémorations du 72e anniversaire de l'Armistice.

Il a ensuite poursuivi la cérémonie sous l'Arc de Triomphe au côté de son successeur Emmanuel Macron.

>> Les images de la cérémonie :

Arrivé avec quelques minutes d'avance place de l'Etoile, le leader d'En marche a été accueilli par plusieurs personnalités, dont l'ancien président Nicolas Sarkozy qui lui a glissé un "bravo" lors d'une longue poignée de main.

Le score du candidat centriste est encore plus important en Suisse alémanique: il atteint 90%, soit 9776 voix sur les 10'889 suffrages exprimés, selon les chiffres relayés par la députée Les Républicains en Suisse Claudine Schmid.

Le taux de participation a atteint 51%. Il y a eu 303 votes blancs.

En marge des commémorations de la victoire du 8 mai 1945 à Paris, l'ancien président français Nicolas Sarkozy a souhaité lundi "le meilleur" à Emmanuel Macron.

Je sais que le plus difficile commence

"Je sais que le plus difficile commence", a ajouté celui qui a présidé la France de 2007 à 2012.

Selon les résultats définitifs publiés sur le site du ministère de l'Intérieur français, Emmanuel Macron a été élu avec 66,1% des suffrages exprimés contre 33,9% pour Marine Le Pen.

L'abstention s'élève à 25,44%, alors que 11,47% des votants ont glissé un bulletin blanc ou nul dans l'urne.

Vladimir Poutine a félicité lundi Emmanuel Macron pour sa victoire. Le président russe s'est dit "prêt à un travail constructif sur les questions bilatérales et internationales".

Il a exhorté le président élu à "surmonter la méfiance mutuelle".

Marine Le Pen a annoncé dimanche soir une profonde transformation du Front national, après sa nette défaite à la présidentielle. Une transformation "nécessaire au redressement du pays", selon la candidate malheureuse de l'extrême droite.

Le FN changera-t-il de nom? "Cela peut être un moyen d'être plus rassembleurs", a indiqué lundi Nicolas Bay, secrétaire général du FN:

Une idée qui ne fait pas l'unanimité au sein du parti. Eric Villemagne, représentant du FN en Dordogne, n'est par exemple pas convaincu:

Selon les chiffres du consulat de France à Genève publiés lundi, 84,63% des Français de Suisse romande (44'944 personnes) qui se sont rendus aux urnes dimanche ont voté pour Emmanuel Macron, alors que Marine Le Pen a recueilli 15,37% des voix (8163 votes).

La participation était de 53,19%. La circonscription consulaire du consulat général de France à Genève recouvre les cantons de Fribourg, de Genève, du Jura, de Neuchâtel, de Vaud et du Valais.

>> Lire le détail : Les Français de Suisse romande ont voté à 85% pour Emmanuel Macron

Emmanuel Macron se rendra à Berlin pour sa première visite à l'étranger, a indiqué lundi la députée européenne Sylvie Goulard, soutien du président élu, sur CNews.

Il a déjà eu dimanche soir un échange téléphonique "très chaleureux" avec la chancelière allemande Angela Merkel, avait indiqué son entourage, qui précisait qu'Emmanuel Macron prévoyait "une visite rapide à Berlin".

Neuf personnes ont été placées en garde à vue à l'issue d'une manifestation "anticapitaliste" à Paris,  a indiqué lundi une source policière. Par ailleurs, 141 personnes ont été interpellées au soir de l'élection d'Emmanuel Macron.

Un véhicule a été dégradé, ainsi qu'un véhicule de police, par des jets de projectiles lors de cette manifestation au cours de laquelle plus de 300 personnes se sont rassemblées dans le quartier populaire de Ménilmontant, a précisé la même source.

>> Les images de la manifestation :

La question que pose Laurent Caspary, rédacteur en chef de l'actualité à la RTS radio: qui a gagné dimanche soir l’élection présidentielle? Au-delà de la personne d’Emmanuel Macron, une très large majorité de Français hésitent sans doute à donner une réponse claire.

>> Le commentaire de Laurent Caspary :

RTS - Philippe Christin

Interrogé lundi dans le Journal du matin de la RTS, le ministre suisse des Affaires étrangères Didier Burkhalter a adressé ses "félicitations chaleureuses au nouveau président de notre grand voisin."

"Oui, la France a un nouveau visage, je crois qu'on peut le dire", a souligné le conseiller fédéral au lendemain de l'élection présidentielle française. "Le résultat est clair et l'état d'esprit est aussi intéressant."

Keystone - Salvatore Di Nolfi

"On a maintenant en France un jeune président qui a tenté avec toute son énergie de mettre les belles forces de la jeunesse dans un débat politique, dans un pays qui a beaucoup de problèmes. Il y a quelque chose de constructif dans tout cela", a ajouté Didier Burkhalter.

>> A lire ici : Les félicitations "chaleureuses" de Didier Burkhalter à Emmanuel Macron

Le franc suisse s'est une nouvelle fois affaibli dimanche soir contre l'euro après l'annonce de la victoire d'Emmanuel Macron. La monnaie unique européenne s'est approchée de 1,09 franc avant de retomber quelque peu.

Lundi vers 7h15, l'euro valait environ 1,0862 franc, contre 1,0884 franc peu avant minuit la veille, soit son plus haut niveau depuis fin octobre dernier. Il navigue depuis deux semaines, et la victoire au premier tour d'Emmanuel Macron, au-dessus de la barre de 1,08 franc.

Avant l'élection présidentielle, la monnaie unique se situait sous 1,07 franc. Les marchés ont ainsi marqué leur soulagement par rapport aux craintes suscitées par une arrivée au pouvoir du Front national de Marine Le Pen concernant l'avenir de la France dans la zone euro.

Un gouvernement incarnant la promesse de "renouvellement", mais avec quelques figures politiques plus expérimentées pour former un "alliage": après sa victoire dimanche soir, le président français élu Emmanuel Macron a quelques jours pour constituer son premier exécutif "et de gauche et de droite".

La semaine qui s'ouvre, avant la passation de pouvoir le week-end prochain à l'Elysée, y sera largement consacrée. Dans les plans de l'équipe Macron, la nomination du Premier ministre interviendra au lendemain de sa prise de fonction, probablement le lundi 15 mai, et le gouvernement sera dévoilé le mardi 16.

>> A lire ici : Quel gouvernement pour le président élu Emmanuel Macron?

Fragilisée par le vote en faveur du Brexit et la percée des populistes dans les Etats membres, l'Union européenne veut puiser des forces dans la victoire d'Emmanuel Macron, europhile convaincu, qui a notamment célébré son élection devant ses partisans au son de l'hymne européen, "L'ode à la joie" de Beethoven.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker s'est félicité dimanche que les Français aient fait le choix d'un "avenir européen". Il a exprimé dans son message au nouveau président son envie de collaboration "fructueuse" en faveur d'une "Europe qui protège et défend" les citoyens.

Il a relevé que le débat sur la place de la France dans l'Europe pendant la campagne présidentielle avait "résonné bien au-delà" des frontières du pays, en vertu du lien "étroit" entre l'histoire de la construction de l'UE et celle de la France.

Son collègue à la tête du Parlement européen, Antonio Tajani, a immédiatement appelé à un travail commun pour "moderniser" l'Europe.

"Ce n'est pas parce que tout fonctionne dans notre Union. Mais ce n'est qu'en reconnaissant pleinement que c'est notre maison, notre espace, notre avenir commun (...) que nous pourrons changer l'Europe, la relancer, lui donner un nouveau départ", a pour sa part écrit Federica Mogherini, Haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité commune.

L'élection d'Emmanuel Macron dimanche constitue une victoire contre le populisme et un soulagement pour l'Europe. Mais tout reste à faire pour le plus jeune chef de l'Etat français, selon la presse française et étrangère.

Le Monde voit plusieurs "raisons de relativiser ce succès", tandis que pour Libération, il s'agit d'une "victoire sous pression", car "la forte abstention, malgré la menace FN, est déjà le signe d'une insatisfaction vis-à-vis du nouveau président". Libé qui offre une double Une lundi à ses lecteurs:

>> La préparation des Unes du Parisien et de Libération :

>> A lire ici : La victoire d'Emmanuel Macron est à "relativiser", estime la presse

Le président chinois Xi Jinping a félicité Emmanuel Macron lundi, en indiquant que la Chine souhaite un renforcement des relations entre les deux pays, selon l'agence officielle Chine nouvelle.

Le nouveau président français avait déjà été félicité dimanche par plusieurs chefs d'Etat et acteurs politiques internationaux, notamment la chancelière allemande Angela Merkel, la présidente de la Confédération Doris Leuthard, ou encore la Première ministre britannique Theresa May avec laquelle il il a brièvement évoqué le Brexit.

Le président américain Donald Trump a également indiqué sur Twitter qu'il "se réjouissait de travailler avec lui". Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'en est même dit "impatient" pour "mettre en oeuvre en oeuvre un agenda progressiste afin de promouvoir la sécurité internationale".

>> A retrouver aussi ici : "Grande victoire", "avenir européen": le monde félicite Emmanuel Macron

Le mouvement En marche est crédité de 26% des intentions de vote pour le premier tour des législatives de juin, selon un sondage Harris Interactive pour M6.

Un candidat soutenu par Les Républicains-UDI obtiendrait lui 22% des voix, tout comme un candidat soutenu par le Front national, devant celui de La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon (13%) et du Parti socialiste (8%).

Une foule dansant devant la pyramide du Louvre illuminée, un président jeune et grave marchant au son de l'Hymne à la joie, une Marseillaise entonnée en famille: telles ont été les premières images de la présidence d'Emmanuel Macron lors de sa soirée électorale dimanche soir.

Les partisans présents ont apprécié cette mise en scène riche en symboles. De nombreuses familles parisiennes avaient fait le déplacement sur l'esplanade du Louvre pour manifester leur soulagement.

Sur scène, le chanteur américain Cris Cab a entonné "Englishman in New York", le DJ Michaël Canitrot a fait danser la foule et Magic System a chanté avec la foule "Si t'aimes Emmanuel Macron tape dans tes mains".

La soirée s'est terminée par la Marseillaise, tandis que défilaient sur les écrans les mots "Liberté, Egalité, Fraternité".

>> A voir en vidéo, le discours de victoire d'Emmanuel Macron :

>> Le suivi de la journée et la soirée de dimanche à retrouver ici : Le suivi de l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la France

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