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En Grèce, un village rêvé pour dépasser la crise

Nouvo: en Grèce, un village rêvé pour dépasser la crise
Nouvo: en Grèce, un village rêvé pour dépasser la crise / L'actu en vidéo / 5 min. / le 10 mars 2017
Juriste, webdesigner, étudiant, ces Grecs ont quitté des situations parfois confortables pour créer un village utopique dans un pays dont l'économie traditionnelle est dévastée. Nouvo les a rencontrés.

A 200 kilomètres d'Athènes, sur l'île d'Eubée, Apostolos tente, depuis 2008, de construire un village autonome. Au plus fort de la crise, malgré un salaire confortable, ce jeune homme actif dans le numérique tourne le dos à la capitale et à un système économique en déliquescence.

Sur le Mont Telaithrion, il décide de lancer un grand projet, celui d'une communauté, d'un lieu "libre et authentique". Avec une dizaine d’amis rencontrés sur des forums de discussions, il démarre la construction de son propre village, sur les terres léguées par sa grand-mère.

"La société est en crise"

Le bouche à oreille et les réseaux sociaux font le reste, le projet attire les rêveurs de toute l’Europe. "Après ce qu'il s'est passé en Grèce, de plus en plus de personnes se sont mises à penser comme nous, c'est-à-dire que la société est en crise. Du coup, de plus en plus de personnes nous ont rejoints. Parce qu'elles voulaient nous aider ou tout simplement pour apprendre à vivre autrement", explique Apostolos.

En sept ans, 10'000 personnes sont venues les aider bénévolement à faire sortir de terre cet éco-village. Dons et financement participatif apportent les fonds nécessaires à l'avancement du projet. L’été, la communauté réunit jusqu'à quarante personnes, essentiellement de passage. "Les gens ne viennent pas s’installer ici. Ils n’en font pas leur maison. Ils viennent pour supporter le projet, ils viennent pour co-créer quelque chose", dit le fondateur.

Lors de notre visite hivernale, ils ne sont que trois à vivre sur place.

Du commerce maritime à la permaculture

Spyros étudiait la philosophie à l'Université d’Athènes. Aujourd'hui, il se frotte en autodidacte à l'architecture. "En hiver, on ne fait pas de travail de construction ou de plantation", explique-t-il. En attendant que les travaux reprennent, il s'efforce donc "de comprendre tous les détails nécessaires pour construire un bâtiment et une structure de la manière la plus sûre".

Anastasia était juriste. Elle travaillait dans le port du Pirée. Il y a deux ans, elle a quitté son emploi et rejoint le projet Telaithrion. "Je sentais que je n'en pouvais plus", dit-elle en parlant de sa vie d'avant, durant laquelle elle a étudié le droit et s'est occupée de commerce maritime. Aujourd'hui, elle se consacre à la permaculture.

Apostolos, Spyros et Anastasia vivent dans le camp de base. Du village rêvé, seul le dôme central a été érigé. Il doit devenir le coeur de la future communauté autosuffisante. Tout autour de l’édifice, ils ont planté des centaines d'arbres fruitiers dans un sol qu'ils ont mis plusieurs années à régénérer. Avec l'espoir qu'un jour, leur place centrale sera entourée d'arbres et que plus tard leur modèle sera imité un peu partout dans le monde.

Marc Gagliardone et Thomas Epitaux-Fallot

Emission Nouvo, à voir le dimanche dès 20h10 sur RTSdeux.

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