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Fin de la bataille d'Alep avec la trêve permettant le retrait des rebelles

Syrie: un accord aurait été conclu pour une évacuation de civils et de combattants rebelles à Alep
Syrie: un accord aurait été conclu pour une évacuation de civils et de combattants rebelles à Alep / 19h30 / 2 min. / le 13 décembre 2016
La bataille pour la deuxième ville de Syrie semble toucher à sa fin. Son dénouement est survenu mardi avec un accord de cessez-le-feu permettant aux insurgés de quitter les zones d'Alep-Est dans lesquelles ils étaient retranchés.

Un accord de cessez-le-feu dans la grande ville du nord de la Syrie a été conclu lors de négociations entre les insurgés et la Russie, alliée militaire clé du régime de Damas, et avec l'aide de la Turquie. Il prévoit l'évacuation mercredi de combattants et de civils après quatre mois de siège et de bombardements d'une rare intensité sur une ville désormais réduite à l'état de ruines.

A New York, l'ambassadeur de Russie auprès de l'ONU, Vitali Tchourkine, a assuré que l'opération militaire à Alep serait terminée dans les heures à venir. "Les combattants vont quitter la ville", a-t-il dit devant le Conseil de sécurité, réuni à la demande de la France et de la Grande-Bretagne.

Victoire du régime al Assad

Les rebelles se voient ainsi chassés de leur dernier grand bastion urbain dans une région que le régime de Damas considère comme "la Syrie utile", soit la partie occidentale du pays. "Tous les combattants, avec les membres de leurs familles et les blessés, sont en route dans des corridors approuvés pour des destinations qu'ils ont choisies eux-mêmes", a précisé l'ambassadeur de Russie à l'ONU.

La reprise d'Alep marque la plus grande victoire du pouvoir en place dans son combat pour mâter une rébellion entamée en 2011 dans le cadre du "printemps arabe", un conflit qui a fait plus de 300'000 morts, selon l'Onu.

>> Lire aussi : L'ONU s'alarme de la situation à Alep, qui serait sur le point de tomber

"Effondrement de l'humanité"

Environ 50'000 civils devraient quitter mercredi Alep-Est, où la situation humanitaire aggravée par les intempéries à l'approche de l'hiver inquiète au plus haut point les Nations unies, qui parlent "d'effondrement total de l'humanité".

Le Haut Commissariat de l'Onu aux droits de l'homme a fait état de 82 exécutions sommaires imputées à l'armée et aux milices qui lui prêtent main forte dans les quartiers repris aux insurgés.

>> Lire aussi : Des dizaines d'assassinats de civils par les forces du régime signalés à Alep

Pour le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, la communauté internationale dans son ensemble a failli. "Il y a eu abondance de messages transmis (au Conseil de sécurité) concernant la situation à Alep', a-t-il dit. "L'Histoire ne nous absoudra pas facilement".

agences/rens

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Le CICR prêt à intervenir

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) se tient prêt à intervenir comme intermédiaire neutre dans l'évacuation des personnes se trouvant dans Alep-Est telle qu'elle a été négociée entre les parties en conflit, a déclaré une porte-parle de l'ONG.

"Pour le moment, les différentes parties continuent de discuter des détails de cet accord et de la manière dont il sera appliqué. Nous espérons qu'il va se matérialiser et, plus important, qu'il prendra en considération les intérêts des civils", a déclaré Krista Armstrong à Genève.

De son côté, la Turquie a annoncé qu'elle allait installer des toiles de tente pour accueillir jusqu'à 80'000 réfugiés ayant fui Alep.

Fin de la bataille d'Alep, mais la guerre civile continue

La perte d'Alep-Est est un coup terrible pour l'opposition armée, formée de groupes dit modérés soutenus par les puissances occidentales et les monarchies du Golfe, et d'extrémistes islamistes. Mais elle ne mettra pas fin à l'insurrection.

Les rebelles tiennent encore les campagnes à l'ouest de la ville et la province d'Idlib, également située dans le nord-est du pays. Toujours présents eux aussi, les djihadistes de l'Etat islamique ont repris dimanche la cité antique de Palmyre, dont ils avaient été chassés en mars après dix mois d'occupation.