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La Grèce refuse d'extrader des militaires turcs qui ont fui leur pays

Des soldats turcs face à des manifestants pro-Erdogan durant la nuit du coup d'Etat de juillet 2016. [Keystone - Emrah Gurel]
Des soldats turcs face à des manifestants pro-Erdogan durant la nuit du coup d'Etat de juillet 2016 (image d'illustration). - [Keystone - Emrah Gurel]
La justice grecque a rejeté lundi la demande d'Ankara concernant l'extradition de trois militaires turcs ayant fui en Grèce après le coup d'Etat avorté en Turquie, a indiqué une source judiciaire.

La Turquie a réclamé l'extradition de ces militaires, réfugiés en Grèce avec cinq autres officiers, en les accusant notamment de tentative de "renversement du gouvernement élu du pays" et "de tentative d'assassinat du président turc Recep Tayyip Erdogan".

Le conseil des juges de la cour d'appel, compétent sur les extraditions, se prononcera mardi sur le sort du reste du groupe, selon la même source.

Vie en danger

Le conseil des juges a estimé que la vie des trois premiers militaires dont le cas était examiné était en danger en cas de renvoi en Turquie.

Selon l'avocate du groupe, Me Stavroula Tomara, la procureure du conseil a invoqué des "traitements humiliants" et les "tortures" infligés à d'autres officiers présumés putschistes arrêtés en Turquie récemment.

D'après le droit grec, la décision finale sur les demandes d'extradition incombe toutefois au ministre de la Justice. La Turquie peut aussi faire un recours devant la Cour de cassation grecque.

afp/tmun

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Atterrissage à la frontière gréco-turque après le coup

Le groupe de militaires turcs doit dans l'immédiat rester en détention dans le commissariat de l'ancien village olympique d'Athènes où il avait été transféré après son arrivée en Grèce.

Les huit soldats avaient atterri en hélicoptère à Alexandroupolis, une ville grecque proche de la frontière gréco-turque, le 16 juillet, quelques heures après le coup d'Etat manqué en Turquie. Soutenant qu'ils craignaient pour leur vie, mais niant avoir participé au coup d'Etat, ils avaient aussitôt demandé l'asile en Grèce tandis qu'Ankara réclamait leur extradition.

Leurs demandes d'asile ont été rejetées fin septembre en première instance, mais la procédure se poursuit puisqu'ils ont fait appel de cette décision.

Athènes embarrassée par les demandes d'asile

Le cas de ces militaires turcs embarrasse depuis des mois la Grèce, engagée dans une politique de coopération avec son voisin pour couper la route migratoire en Egée, mais inquiète du durcissement du régime turc, y compris sur les différends bilatéraux de souveraineté.

De nombreux militaires et fonctionnaires ont fui la Turquie dans divers pays européens après la tentative de coup d'Etat et la purge tous azimuts déclenchée par le régime turc.