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La Grèce refuse l'asile à un militaire turc arrivé après le putsch raté

L'hélicoptère qui a transporté les huit militaires turcs impliqués dans la tentative de putsch avait atterri à Alexandroupolis, dans le nord de la Grèce mi-juillet. [AP/Keystone - Time News]
L'hélicoptère qui a transporté les huit militaires turcs impliqués dans la tentative de putsch avait atterri à Alexandroupolis, dans le nord de la Grèce mi-juillet. - [AP/Keystone - Time News]
Le service d'asile grec a rejeté en première instance la demande d'un des huit militaires turcs ayant fui en Grèce après le coup d'Etat avorté du 15 juillet en Turquie et dont Ankara demande l'extradition, selon leur avocate.

Les autorités grecques ont en outre "gelé la demande de deux autres (...), nous attendons toujours la décision pour les cinq derniers" militaires arrivés en Grèce le 16 juillet, a ajouté Stavroula Tomara.

Ce "gel" signifie que le service d'asile a refusé "de discuter l'affaire des deux autres militaires", car leurs arguments "ont été considérés insuffisants" pour être examinés.

Recours annoncé

Cette décision "est basée sur des conclusions arbitraires, selon lesquelles ce militaire aurait participé à la tentative du coup d'Etat (...)", a ajouté l'avocate.

Un recours est possible, "ce que nous allons faire prochainement, dans le délai prévu de 15 jours", a dit l'avocate. Pour les deux autres militaires, dont l'affaire a été "gelée", elle va demander le réexamen de leur cas dans le délai légal de 9 mois.

La Turquie a demandé l'extradition des huit militaires, mais cette demande sera examinée par la justice grecque qu'une fois leur demande d'asile définitivement tranchée.

afp/mo/gax

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Affaire sensible

Les huit militaires avaient atterri en hélicoptère à Alexandroupolis, une ville grecque proche de la frontière gréco-turque, le 16 juillet, quelques heures après le coup d'Etat manqué en Turquie.

Ils avaient aussitôt demandé l'asile en Grèce, soutenant qu'ils avaient peur pour leur vie, mais niant avoir participé au coup d'Etat.

De nombreux militaires et fonctionnaires ont fui la Turquie après le 15 juillet, par peur d'être arrêtés après la purge lancée par le président Recep Tayyip Erdogan contre les soutiens présumés à l'ex-imam turc Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis, qu'il accuse d'avoir fomenté ce coup d'Etat.

Près de 800 employés du ministère turc du Travail limogés

Le ministre turc du Travail, Mehmet Muezzinoglu, a annoncé jeudi le limogeage de 785 membres de ses services soupçonnés de liens avec l'opposant Fethullah Gülen, auquel Ankara a imputé le putsch manqué du 15 juillet.

Plus de 100'000 militaires, policiers et fonctionnaires ont été suspendus ou écartés depuis le putsch manqué et 40'000 personnes ont été placées en détention.

Une vaste réorganisation a été mise en oeuvre dans le cadre de l'Etat d'urgence décrété après la tentative de coup d'Etat.