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La Turquie et l'Irak s'engagent à collaborer contre le groupe EI

La poignée de main entre les deux Premiers ministres. [Umit Bektas]
La poignée de main entre les deux Premiers ministres. - [Umit Bektas]
La Turquie a promis jeudi à l'Irak de joindre ses forces dans la lutte contre le groupe Etat islamique, tout en continuant de qualifier les Kurdes du PKK "d'organisation terroriste".

"Le groupe Etat islamique (EI) menace non seulement la sécurité de l'Irak et de la Turquie, mais aussi celle de la région tout entière", a déclaré jeudi le Premier ministre irakien Haidar al-Abadi lors d'une conférence de presse commune à Ankara avec son homologue turc Ahmet Davutoglu.

"Nous pouvons vaincre cette organisation en unissant toutes nos forces, avec le soutien des pays dans la région", a ajouté le Premier ministre irakien.

Entraînement pour la garde nationale irakienne?

L'armée turque participe d'ores et déjà à l'entraînement des peshmergas kurdes qui combattent l'EI dans le nord de l'Irak. Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a promis d'accroître l'aide militaire allouée à Bagdad.

Le Premier ministre irakien a quant à lui laissé entendre qu'Ankara pourrait fournir des armes à l'Irak. L'aide de la Turquie à la formation des peshmergas pourrait en outre être étendue à la garde nationale irakienne, a ajouté son hôte.

afp/reuters/mre

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Accord sur le pétrole

Les relations entre Ankara et Bagdad se sont améliorées depuis l'arrivée de Haidar al Abadi aux affaires, en septembre. Son prédécesseur Nouri al Maliki reprochait à Ankara ses liens avec le Kurdistan irakien autonome.

Les gisements pétroliers de la région étaient alors au centre d'un âpre contentieux avec Bagdad. Un accord sur la répartition des revenus qu'ils produisent a été conclu depuis.

Contrairement à Nouri al Maliki, Haïdar al Abadi est favorable à une augmentation des exportations de pétrole via l'oléoduc construit à l'initiative du gouvernement autonome kurde qui traverse la Turquie. "Nous aimerions renforcer cet accord et poursuivre ces exportations via la Turquie. C'est dans l'intérêt de l'Irak", a souligné le Premier ministre.

La Turquie craint le PKK

La Turquie et l'Irak partagent "une conception commune pour combattre toutes les organisations terroristes dans la région", a assuré Ahmet Davutoglu, mentionnant l'EI, mais aussi le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène depuis 1984 la guérilla sur le sol turc.

Le Premier ministre turc a accusé les rebelles du PKK de lancer "des attaques contre la Turquie en utilisant le territoire irakien".

Sur ce sujet, la politique turque s'oppose frontalement à celle des Etats-Unis et des Occidentaux, qui ont fait des djihadistes de l'EI leur principal ennemi, alors qu'Ankara semble principalement s'inquiéter de l'activité des mouvements kurdes, aussi bien turcs que syriens.