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Percée du FN aux municipales françaises dominées par la droite

Voter tout un art pour les responsables politiques
Voter, tout un art pour les responsables politiques / L'actu en vidéo / 1 min. / le 23 mars 2014
Le premier tour des élections municipales en France a été marqué par la poussée du Front national, la sanction de la gauche au pouvoir, la progression de la droite et l'abstention record.

Dimanche, quelque 44,8 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour le premier tour des municipales dans plus de 36'000 communes dans un contexte aussi hostile au pouvoir en place.

La droite a recueilli 46,54% des suffrages exprimés, la gauche 37,74%, l'extrême droite 4,65% et l'extrême gauche 0,58%, à l'issue du premier tour des élections municipales dimanche en France, selon des résultats provisoires annoncés dans la soirée par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.

L'UMP arrive notamment en tête à Nancy, Reims ou Amiens, des villes gérées par le PS. Ce dernier affiche au niveau national 43%, le Front national 7% et l'extrême gauche 2%.


Le FN l'emporte à Hénin-Beaumont

Le parti de Marine Le Pen est en tête de plusieurs villes qui s'acheminent vers des triangulaires, toujours selon les premières estimations. La formation d'extrême droite, qui affiche de bons scores à Perpignan, Béziers, Fréjus ou encore Avignon, a même remporté une mairie dès le premier tour grâce à son candidat Steeve Briois à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).

Sur TF1, Marine Le Pen a déclaré que "le Front national arrive comme une grande force autonome, une grande force politique, plus seulement nationale, mais également locale".


L'UMP en tête à Paris et Marseille

A Paris, la socialiste Anne Hidalgo (34%) est légèrement devancée par l'ex-ministre de l'Environnement UMP Nathalie Kosciusko-Morizet (35,2%), selon l'institut Ipsos.

En revanche, la gauche est largement en tête dans les 12e et 14e arrondissements, clés dans la course à la mairie. Les socialistes restent donc en bonne position pour conserver Paris.

A Marseille, l'inamovible maire UMP sortant Jean-Claude Gaudin (36,5%) devance largement Stéphane Ravier du FN (22,5%) et le socialiste Patrick Mennucci (21,2%).


Bayrou et Aubry en ballottage favorable

Du côté de grandes personnalités en lice, François Bayrou du Modem obtient 41,8% à Pau et Jean-François Copé, président de l'UMP, est quant à lui réélu à Meaux. Martine Aubry (PS) est elle en tête à Lille avec 34,8%.

Avec 60% des voix, Alain Juppé (UMP) a été réélu dès le premier tour à Bordeaux, de même que Patrick Balkany (UMP) à Levallois-Perret.

Quant à Robert Ménard, du Rassemblement Bleu Marine, soutenu par le Front national, a obtenu à Béziers plus de 40% des voix, selon les premiers dépouillements.

Pour son 8e mandat, Bernadette Chirac a été réélue conseillère municipale à Sarran, village de Haute-Corrèze où elle est élue depuis 1971. L'épouse de l'ancien président Jacques Chirac a recueilli 118 voix sur 189 suffrages exprimés.


Taux record d'abstention

En 2008, lors des dernières élections municipales, l'abstention avait atteint 33,5%. Dans une allocution diffusée en direct à la télévision, lundi, peu après minuit, le ministre de l'Intérieur Manuel Vall a déclaré : "à l'heure où je m'exprime, la participation est à 64,13%", un taux en baisse de 2,16% par rapport au dernier scrutin municipal (66,54% en 2008).

Le deuxième tour aura lieu le 30 mars.

>> Lire aussi : Les multiples enjeux des municipales

Les résultats par communes sur le site du Ministère de l'intérieur

vtom

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La droite refuse un front anti-FN

Le Premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault, qui a appelé "les forces démocratiques et républicaines" à faire barrage au FN au second tour, a estimé que "certains électeurs ont exprimé, par leur abstention ou leur vote, leurs inquiétudes, voire leurs doutes".

Le président du principal parti de droite, l'UMP, Jean-François Copé a lui appelé les électeurs du FN à reporter leurs voix sur les candidats de son parti au second tour, précisant qu'il n'y aurait aucune alliance avec le Front national.

Il n'y aura "aucun désistement" en faveur de la gauche, a assuré pour sa part l'ancien Premier ministre François Fillon (UMP).

Fraude à Marseille?

L'un des candidats à la mairie de Marseille (sud), Pape Diouf, ex-président du club de football de la ville, a dénoncé des "faits de fraude inacceptables" lors du premier tour.

"Une liste d'émargement déjà signée à 8H00 du matin, avant même l'entrée du premier électeur, combien d'autres, ailleurs?", a demandé dans un communiqué Pape Diouf, en indiquant se réserver le droit de déposer un recours.

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