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Les multiples enjeux des municipales françaises de dimanche

La socialiste Anne Hidalgo et l'UMP Nathalie Kosciusko-Morizet se disputent la mairie de Paris. [Patrick Kovariki/Kenzo Tribouillard]
La socialiste Anne Hidalgo et l'UMP Nathalie Kosciusko-Morizet se disputent la mairie de Paris. - [Patrick Kovariki/Kenzo Tribouillard]
Un vote sanction pour le PS, un succès de l'UMP ou une percée du FN? Les municipales françaises de dimanche devraient livrer divers enseignements sur les tendances actuelles de la politique française.

Les enjeux généraux du scrutin

Les Français sont appelés aux urnes dimanche pour des élections municipales dans un contexte tendu, entre une droite empêtrée dans des affaires judiciaires et une gauche impopulaire au pouvoir, dont pourrait profiter l'extrême droite.

Peu de commentateurs se risquent à un pronostic sur l'issue d'un scrutin à deux tours où l'enjeu est avant tout local et où est redoutée une forte abstention.

Plus de 36'000 communes, dont les trois quarts de moins de 1000 habitants, doivent renouveler leurs autorités pour les six prochaines années. Le deuxième tour aura lieu le 30 mars.


Quel équilibre gauche-droite?

Rarement une élection intermédiaire, la première depuis la victoire du socialiste François Hollande à la présidentielle de 2012, s'est déroulée dans un contexte aussi hostile au pouvoir en place. Le chef de l'Etat et son Premier ministre Jean-Marc Ayrault ne sont crédités que de 20 à 25% de confiance et un vote sanction est attendu.

Le PS a d'ailleurs perdu toutes les élections partielles depuis juin 2012 et le risque est fort de voir des dizaines de villes basculer de gauche à droite, d'autant plus que les électeurs de droite devraient être plus nombreux à se mobiliser.

A l'UMP, principal parti d'opposition, la prudence est aussi de mise, notamment parce qu'on ignore le poids que prendra dans le scrutin les diverses affaires (écoutes de Sarkozy, affaire Copé...) qui ont secoué le parti.


Le score du FN très attendu

La présidente du Front national Marine Le Pen, s'est dit "très confiante" avant le vote. Malgré quelques ombres au tableau, des candidats enregistrés "à leur insu" ou avec un pédigree extrémiste marqué, le FN espère conquérir dix à quinze villes, dont Hénin-Beaumont, Carpentras, Brignoles et Fréjus. De bons scores sont aussi attendus à Toulon et Orange.

Mais le type de scrutin devrait conduire à de nombreuses triangulaires pour la deuxième tour, avec PS, UMP et FN, dans 150 à 200 villes, selon les experts. Des alliances contre le parti lepéniste pourraient donc se former entre les deux tours.


Les villes clés

Jean-Claude Gaudin brigue un 4e mandat à Marseille. [Citizenside/Frédéric Seguran - CITIZENSIDE/FREDERIC SEGURAN]

Les socialistes sont bien placés pour conserver la plupart des grandes villes, mais l'écart pourrait être faible et des surprises sont à attendre.

La mairie de Paris revêt évidemment un enjeu particulier après deux mandats du socialiste Betrand Delanoë. L'UMP nourrit le rêve de faire basculer la capitale à droite. Mais Anne Hidalgo (PS) a les faveurs des pronostics face à l'ex-ministre de l'Environnement UMP Nathalie Kosciusko-Morizet.

A Marseille, la bataille s'annonce encore plus indécise. L'inamovible maire UMP sortant Jean-Claude Gaudin brigue un quatrième mandat à 74 ans. Mais le socialiste Patrick Mennucci peut nourrir de réels espoirs, alors que le score de l'ancien président de l'Olympique de Marseille Pape Diouf, qui se présente sous la bannière Divers Gauche, sera intéressant à suivre.

A Strasbourg, le centre-droit n'a pu s'entendre pour faire tomber le maire PS Roland Ries et l'UDI et l'UMP font liste séparée, ce qui pourrait bénéficier à la gauche.

Nantes a vu son maire Jean-Marc Ayrault s'en aller pour rejoindre Matignon, mais la ville devrait rester en mains socialistes. Tout comme Lyon.

Toulouse, Amiens, Reims ou Saint-Etienne, qui avaient basculé à gauche en 2008, pourraient à nouveau repartir à droite.

Frédéric Boillat

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Des personnalités scrutées

Le score de certaines "pointures" sera aussi suivi de près comme prémisse aux échéances électorales futures de la France, même si au final peu de personnalités de premier plan se présentent.

Ce sont en premier lieu les résultats d'Alain Juppé (UMP) à Bordeaux et de Martine Aubry (PS) à Lille qui seront scrutés comme des signes de la tendance nationale et de la popularité de ces deux poids lourds politique.

Le centriste François Bayrou joue lui même son avenir politique à Pau après plusieurs défaites électorales.

Autre personnalité, l'ancien leader de Reporters sans frontière Robert Ménard se lance dans la bataille à Béziers (sud). Sans en être directement membre, il est soutenu par le Front national.