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La place Taksim à Istanbul à nouveau contrôlée par la police

Manifestation à Istanbul
Manifestation à Istanbul / L'actu en vidéo / 1 min. / le 22 juin 2013
La police a repris le contrôle de la place Taksim à Istanbul dans la nuit de samedi à dimanche. De nouveaux heurts entre manifestants anti-gouvernementaux et forces de l'ordre s'étaient déroulés la veille.

La police turque a repris dans la nuit de samedi à dimanche le contrôle de la place Taksim d'Istanbul et des rues environnantes, après plusieurs heures d'échauffourées avec des groupes de manifestants.

Vers 2h00, plusieurs centaines d'hommes des unités antiémeute épaulées de canons à eau étaient déployées sur la place et surveillaient étroitement les artères qui y mènent, ne laissant passer les badauds qu'au compte gouttes.

Manifestants dispersés

La police avait auparavant dispersé des milliers de manifestants, de retour samedi sur la place Taksim à Istanbul, après plusieurs jours de calme qui succédaient à trois semaines de manifestations sans précédent contre le gouvernement issu de la mouvance islamiste.

Les contestataires s'étaient rassemblés sur la place Taksim pour commémorer l'assaut donné par la police une semaine plus tôt dans le parc Gezi, jouxtant la place et dernier bastion de la contestation antigouvernementale.

Lire aussi: Quelque 80'000 manifestants anti-Erdogan mobilisés en Allemagne

afp/olhor/kkub

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Genèse d'une protestation

Le mouvement de contestation est né le 31 mai dans le parc Gezi quand la police a violemment réprimé quelques centaines de défenseurs de l'environnement qui voulaient s'opposer à l'arrachage des arbres du parc dans le cadre d'un projet d'aménagement voulu par le gouvernement.

La fronde a gagné tout le pays, les constestaires reprochant à M. Erdogan son autoritarisme et sa volonté d'islamiser la société turque, le parc Gezi devenant un camp retranché des manifestants.

La confrontation avec la police a pris fin après que celle-ci a investi le parc samedi dernier à grands renforts de gaz lacrymogène et de canons à eau.

Plus de 7800 blessés et 4 morts depuis le 31 mai

Au moins quatre personnes sont mortes et plus de 7'800 ont été blessées lors de la répression des précédentes manifestations, selon l'Union des médecins de Turquie.

Des milliers de personnes ont par ailleurs été interpellées, mais la plupart ont été relâchées.

Erdogan persiste

Recep Tayyip Erdogan a accusé samedi soir lors d'un meeting ses adversaires de nuire à l'Islam. Le chef du gouvernement a eu recours à un angle d'attaque inédit contre les protestataires, les accusant par leur comportement de manquer de respect à la religion musulmane.

A la fin de son allocution, M. Erdogan a lancé des oeillets rouges à la foule qui l'acclamait en agitant le drapeau national.

Auparavant, il avait repris une thèse déjà développée, selon laquelle les troubles, fomentés selon lui par ses adversaires en Turquie et à l'étranger, ne servaient qu'une seule cause, celle de la finance et de la spéculation.