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Centaines d'usines textiles fermées jusqu'à nouvel ordre au Bangladesh

Bangladesh [David Goldman]
Le Bangladesh compte quelque 4500 ateliers de confection. - [David Goldman]
En raison de "l'agitation" d'ouvriers suite à l'effondrement d'un immeuble abritant des ateliers de confection textile, des centaines d'usines vont rester fermées pour une durée indéterminée.

Des centaines d'usines du secteur textile au Bangladesh vont devoir fermer à partir de mardi pour une durée indéterminée en raison de "l'agitation" d'ouvriers provoquée par l'effondrement d'un immeuble qui abritait des ateliers de confection, a annoncé lundi le principal organisme de la profession.

Toutes les usines de la zone industrielle d'Ashulia, située à une trentaine de kilomètres de Dacca, vont fermer. Les manufactures les plus importantes du pays, qui en compte 4500, s'y trouvent.

Tragédie du 24 avril

Selon le chef de la police d'Ashulia, Badrul Alam, la zone industrielle abrite environ 500 usines, dont une centaine d'usines-clés, qui fabriquent de la confection pour des marques occidentales telles que l'américain Walmart, le suédois H&M, l'espagnol Inditex ou le français Carrefour. (Lire encadré)

"Dans 80% des usines, les ouvriers ont débrayé aujourd'hui (lundi) pour demander des hausses de salaires", a indiqué M. Alam, précisant qu'ils réclamaient aussi l'exécution du propriétaire de l'immeuble qui s'est effondré le 24 avril, faisant 1127 morts.

29 milliards de dollars par an

Le Bangladesh est le deuxième exportateur au monde de vêtements en raison de la modicité des salaires et d'une main-d'oeuvre abondante. Ce secteur-clé de l'économie, qui génère 29 milliards de dollars par an, représentait l'an dernier 80% des exportations du pays.

Mais les conditions de travail et les normes de sécurité dans cette industrie sont dénoncées depuis des années par les ONG et la tragédie du Rana Plaza a relancé les vives critiques sur ces "ateliers de la misère".

afp/olhor

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Accord pour la sécurité des usines

Le géant suédois de l'habillement H&M (Hennes et Mauritz) a annoncé lundi avoir signé un accord à l'initiative des syndicats pour améliorer la sécurité des usines textiles au Bangladesh.

H&M a rejoint pour cinq ans l'accord sur la sécurité incendie et bâtiments au Bangladesh, dont IndustriALL (qui revendique 50 millions de travailleurs dans 140 pays) et UNI Global Union (20 millions de travailleurs) ont été à l'origine en 2012.

Cet accord institue entre autres un "inspecteur en chef" indépendant des entreprises et des syndicats, chargé de "concevoir et mettre en oeuvre un programme d'inspection de la sécurité incendie qui soit crédible et efficace".

Il prévoit également "un ou plusieurs experts qualifiés" devant "mener à bien un examen complet et rigoureux des normes et règlements actuels dans le bâtiment pour les entreprises de prêt-à-porter".

La liste n'est pas encore publique, mais ses promoteurs ont déjà annoncé les signatures de l'américain PVH (qui détient des marques comme Tommy Hilfiger et Calvin Klein) et de l'allemand Tchibo.sq.

Rappel des faits

L'effondrement le 24 avril du Rana Plaza, un immeuble de neuf étages à Savar, dans la banlieue de Dacca, est la pire tragédie industrielle du pays. Le bâtiment abritait cinq ateliers de confection et employait plus de 3500 ouvriers du textile parfois payés moins de 40 dollars par mois.

Des ouvriers avaient signalé la veille du drame des fissures sur le bâtiment mais leurs responsables leur avaient demandé de reprendre le travail.