Publié

Sursis accordé à un attardé mental condamné à mort aux Etats-Unis

Une chambre d'exécution [Eric Risberg]
La suspension de l'exécution a été accordée par une cour d'appel. - [Eric Risberg]
L'exécution d'un condamné à mort souffrant de troubles mentaux a été suspendue "quelques minutes" avant l'injection létale en Géorgie.

Sept mois après un sursis de dernière minute, l'exécution d'un Noir américain de 52 ans a été suspendue in extremis mardi en Géorgie, sur la base d'un diagnostic unanime sur son retard intellectuel. Une cour d'appel du sud-est des Etats-Unis a accordé un "sursis conditionnel de l'exécution', "quelques minutes" avant l'injection létale, prévue mardi à 19h00 à Jackson.

La plus haute juridiction du pays avait pourtant auparavant rejeté l'ultime appel du condamné, ainsi que plus tôt dans l'après-midi, la cour suprême de Géorgie.

Exécution d'attardés mentaux interdite

"Nous sommes extrêmement soulagés", s'est réjoui l'avocat. "Tous les médecins qui l'ont examiné sont unanimes dans leur diagnostic du retard mental, il n'y a donc pas de doute que son exécution aurait été une violation de la décision de 2002 de la Cour suprême des Etats-Unis", a-t-il ajouté.

En 2002, la Cour suprême américaine a interdit l'exécution d'attardés mentaux car leur handicap "ferait courir le risque d'une exécution arbitraire". Mais chaque Etat peut fixer les conditions pour déterminer ce type de handicap. La Géorgie est le seul Etat américain qui requiert que le retard mental soit prouvé "au-delà d'un doute raisonnable".

Handicap à prouver

Les parties doivent maintenant montrer en quoi le retard intellectuel du condamné peut lui épargner la peine capitale. La défense espère que le handicap du condamné, dont le QI est inférieur à la moyenne, sera suffisamment établi au regard de la loi de Géorgie.

Plusieurs organisations et personnalités, mais aussi des jurés du procès, ont appelé à commuer la condamnation à mort du handicapé mental en réclusion à perpétuité.

Le condamné à mort a passé 21 ans dans le couloir de la mort pour le meurtre d'un co-détenu. Il avait déjà bénéficié d'un sursis de dernière minute en juillet 2012, en raison d'un changement de protocole.

ats/bri

Publié