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L'exécution d'un attardé mental suspendue in extremis aux Etats-Unis

Infrarouge: Peine de mort: la démocratie à l'échafaud ?
L'exécution a été suspendue en raison d'un changement de procédure d'injection létale.
La Cour suprême de Géorgie a suspendu lundi l'exécution de Warren Hill, un retardé mental condamné à mort, quelques heures avant l'injection. Une affaire qui suscite le débat aux Etats-Unis sur les peines de mort aux handicapés mentaux.

L'exécution d'un condamné à mort souffrant de troubles mentaux a été suspendue lundi en Géorgie, à deux heures de l'heure fatidique. La Cour suprême de cet Etat américain a prix cette décision en raison d'un changement de procédure d'injection létale.

L'exécution de Warren Hill, un Noir américain de 52 ans, était prévue à 19h00 en Géorgie (minuit en Suisse). L'homme devait être le premier condamné exécuté dans cet Etat par l'injection létale d'un seul produit, le pentobarbital, au lieu de trois auparavant.

Warren Hill a été condamné à mort en 1991 pour le meurtre d'un codétenu alors qu'il purgeait une peine de réclusion à perpétuité pour avoir tué sa petite amie. Il a passé 21 ans dans le couloir de la mort. Il a été diagnostiqué avec un retard mental par plusieurs experts et tribunaux.

Conditions fixées par chaque Etat

L'affaire suscite un débat sur la sévérité des critères retenus par cet Etat pour définir le retard mental. La Géorgie, qui avait mis à mort un autre Noir, Troy Davis, le 21 septembre dernier malgré des doutes sur sa culpabilité, est le seul Etat américain qui requiert que le retard mental soit prouvé "au-delà d'un doute raisonnable". Les autres Etats se contentent d'"éléments prépondérants" pour conclure qu'un condamné à mort souffre de troubles mentaux et doit se voir épargner la peine capitale, conformément à la loi.

En 2002, la Cour suprême des Etats-Unis a interdit l'exécution de condamnés retardés mentaux car leur handicap "ferait courir le risque d'une exécution arbitraire". Mais elle a laissé chaque Etat fixer les conditions requises pour déterminer ce type de handicap.

Dans l'Etat du Texas, Yokamon Hearn, 34 ans, a été exécuté mercredi passé en dépit des preuves de ses troubles mentaux. Une autre exécution similaire est programmée le 1er août au Texas.

ats/afp/vtom

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