Publié

Tendance à l'apaisement en Tunisie

Alors que la situation s'est quelque peu calmée, les restes des heurts sont encore très visibles à Tunis.
Alors que la situation s'est quelque peu calmée, les restes des heurts sont encore très visibles à Tunis.
Au lendemain de la formation du nouveau gouvernement de transition, la tendance est plutôt à l'apaisement vendredi en Tunisie, même si certains manifestants continuent de réclamer la démission du Premier ministre Mohamed Ghannouchi. Des heurts ont encore fait 5 blessés dans la capitale.

Dans l'ensemble, la concertation a pris le pas sur la contestation, après la formation d'un second gouvernement de transition épuré des proches de Ben Ali, ont fait savoir des journalistes présents sur place. Les forces syndicales ont donné leur bénédiction provisoire, mais le Premier ministre Mohammed Ghannouchi concentre toujours les critiques.

Après une matinée calme, l'esplanade du quartier des ministères à Tunis a connu de nouvelles tensions dans l'après-midi. Des policiers anti-émeutes ont tiré des grenades lacrymogènes contre les 2000 manifestants rassemblés sous les fenêtres du Premier ministre et qui leurs lançaient des pierres. Cinq personnes ont été blessés. Des militaires présents sur place ne sont pas intervenus.

Retour au calme au centre-ville

Les manifestants, venus de la campagne, veulent rester toute la nuit devant les bureaux du Premier ministre. [REUTERS - Zohra Benserma]
Les manifestants, venus de la campagne, veulent rester toute la nuit devant les bureaux du Premier ministre. [REUTERS - Zohra Benserma]

Coeur battant de la capitale, l'avenue Bourguiba a elle repris son animation coutumière. Pour la première fois depuis plus d'une semaine, aucune manifestation ne s'y est tenue de la journée. Circulation routière et piétonne dense, embouteillages, terrasses de cafés bondées et commerces actifs, la vie a repris visiblement son cours normal.

Quelques attroupements se sont toutefois formés, où jeunes et moins jeunes ont échangé, dans le calme, leurs points de vue parfois divergents sur la situation née des changements profonds annoncés la veille par Mohammed Ghannouchi.

Préparer des élections transparentes

Mohammed Ghannouchi a expliqué vouloir maintenir certains ministres le temps de la transition. [Fethi Belaid]
Mohammed Ghannouchi a expliqué vouloir maintenir certains ministres le temps de la transition. [Fethi Belaid]

Selon Mohammed Ghannouchi, la nouvelle équipe gouvernementale aura pour tache d'assurer "la transition démocratique" du pays et de s'atteler à la préparation d'élections "transparentes et honnêtes qui reflètent la volonté du peuple". En attendant, le pays doit se remettre au travail, a-t-il recommandé.

Fruit manifestement d'un compromis et de concessions mutuelles avec la puissante centrale syndicale UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens), la nouvelle équipe gouvernementale a vu le départ de la plupart des ministres du régime de l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali, et l'arrivée de 12 nouvelles figures, notamment des indépendants peu connus sur la scène politique.

Pointée du doigt pour sa position jugée maximaliste, l'UGTT, dont la direction était suspectée d'avoir été docile avec le président déchu Ben Ali, a fini par adopter une attitude conciliante en donnant son accord au maintien du Premier ministre et de deux ministres indépendants.

agences/boi

Publié

Manifestations dans le calme en Jordanie

Plus de 3000 manifestants se sont rassemblés vendredi dans le centre d'Amman, la capitale jordanienne. Ils réclamaient des réformes politiques ainsi que la liberté d'expression.

"Nous voulons le changement", scandaient les protestataires, militants de gauche, islamistes et syndicalistes mêlés. Ils ont notamment demandé des élections libres et le départ du Premier ministre, Samir Rifai, et de son gouvernement.

Ce rassemblement après les grandes prières du vendredi avait été organisé à l'appel du Front d'action islamique, la branche politique des Frères musulmans, première formation de l'opposition dans le royaume hachémite.

"Après la Tunisie, les nations arabes ont trouvé la voie vers la liberté politique et la dignité", a déclaré l'un des principaux dirigeants du courant islamistei.

Il y a une semaine, 5000 islamistes, syndicalistes et opposants avaient déjà manifesté dans la capitale jordanienne pour dénoncer la hausse des prix alimentaires et l'érosion de leur pouvoir d'achat, l'imputant à la corruption et au libéralisme économique du royaume.

Le Premier ministre a annoncé il y a huit jours une augmentation du traitement des fonctionnaires et de la solde des militaires pour tenter d'apaiser l'agitation sociale.