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Malgré les récentes découvertes, la mort du petit Emile reste inexpliquée

Le petit Emile avait deux ans et demi au moment de sa disparition, le 8 juillet 2023. [Gendarmerie nationale]
Le petit Emile avait deux ans et demi au moment de sa disparition, le 8 juillet 2023. - [Gendarmerie nationale]
La découverte du crâne et de quelques vêtements du petit Emile donnent certes quelques indications, mais rien ne permet toujours d'expliquer comment ce garçonnet de deux ans et demi a disparu puis trouvé la mort début juillet dans un minuscule hameau des Alpes-de-Haute-Provence.

"Ces seuls os ne permettent pas de dire quelle est la cause de la mort d'Emile", a concédé le procureur de la République d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, lors d'un point presse mardi.

Et "entre la chute, l'homicide involontaire et le meurtre, on ne peut toujours pas privilégier une hypothèse plutôt qu'une autre", a insisté le magistrat, dans sa première intervention face à la presse dans un dossier d'où rien de concret n'avait émergé jusqu'à jeudi, quand les événements se sont précipités.

La semaine dernière, les gendarmes avaient convoqué 17 personnes au Haut-Vernet, la famille, des voisins et des témoins visuels, pour une "mise en situation" destinée à reconstituer les faits et gestes de chacun ce 8 juillet, entre le réveil de l'enfant de sa sieste, puis l'appel aux gendarmes à 18h12 exactement, pour signaler sa disparition.

Emile venait alors d'arriver chez ses grands-parents maternels, pour les vacances d'été.

Trouvaille d'une randonneuse

Puis 48 heures plus tard, samedi, c'est une promeneuse qui trouvait un crâne et quelques dents, qu'elle mettait "avec précaution" dans un sac plastique avant de rentrer chez elle et d'appeler la gendarmerie, a rapporté le procureur. Il a refusé de donner plus de détails sur le profil de ce témoin clé.

Enfin, lundi, nouvelle découverte: à 150 mètres en contrebas du chemin où les ossements d'Emile ont été aperçus, les gendarmes retrouvent, "éparpillés sur quelques dizaines de mètres", le tee-shirt, les chaussures et la culotte de l'enfant, explique le magistrat.

Autant d'éléments qui sont partis à l'analyse à l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) à Pontoise, en banlieue parisienne.

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Pas de "traumatisme" sur le crâne

Dans les laboratoires de ce même institut, les ossements ont eux commencé à donner quelques indications. Et même s'ils ne peuvent pas expliquer ce décès, il s'agit d'une "étape importante de l'enquête", a insisté le colonel Christophe Berthelin, commandant de la section de recherches de la gendarmerie de Marseille.

En effet, "aucun traumatisme ante mortem n'a été observé" sur le crâne, qui présente néanmoins "de petites fractures et fissures post mortem" ainsi que "des traces de morsures, probablement causées par un ou des animaux", a détaillé le procureur.

Une "très forte déclivité

S'agissant du lieu de ces découvertes, il se situe à environ 1,7 kilomètre du hameau, à 25 minutes de marche pour un randonneur adulte. Mais, a précisé Jean-Luc Blachon, ce sentier se trouve près d'un ruisseau qui descend de la montagne, avec à cet endroit-là une "très forte déclivité", de l'ordre de 30%.

Sous-entendu: personne ne peut affirmer que le crâne d'Emile et ses vêtements étaient à cet endroit depuis le 8 juillet. Ils ont pu être "ramenés par une personne humaine, un animal, ou bien les conditions météo", comme l'expliquait dès lundi la porte-parole de la gendarmerie, Marie-Laure Pezant.

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afp/hkr

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