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Le parti d'extrême droite allemand AfD exclu du groupe ID au Parlement européen

Un candidat de l'AFD aux élections européennes crée le malaise avec des propos choquants
Un candidat de l'AFD aux élections européennes crée le malaise avec des propos choquants / 19h30 / 2 min. / le 24 mai 2024
Le parti d'extrême droite allemand AfD (Alternative für Deutschland) a été exclu jeudi du groupe Identité et Démocratie (ID) au Parlement européen, dont fait notamment partie le Rassemblement national, à la suite d'une série de scandales impliquant l'un de ses dirigeants, Maximilian Krah.

"Le groupe ID ne veut plus être associé aux incidents impliquant Maximilian Krah, tête de liste de l'AfD pour les élections européennes", a indiqué dans un communiqué la Lega italienne, qui représente la principale délégation du groupe dont est aussi membre le Rassemblement national français (RN). "Le Bureau du groupe Identité et Démocratie au Parlement européen a décidé aujourd'hui d'exclure la délégation allemande, AfD, avec effet immédiat", a-t-elle ajouté.

En tout, ce sont neuf élus allemands qui sont concernés par la mesure d'exclusion.

Après l'annonce du RN

Cette annonce a lieu au lendemain de la décision prise par Jordan Bardella, président du RN et tête de liste pour les européennes, de ne plus siéger avec les Allemands de l'AfD au Parlement européen.

>> Les explications de La Matinale :

Le parti d'extrême droite allemand AfD a été exclu du groupe Identité et Démocratie (ID) au Parlement européen à la suite d'une série de scandales impliquant Maximilian Krah. [AFP]AFP
Le parti d'extrême droite allemand AfD exclu du groupe ID au Parlement européen / La Matinale / 1 min. / le 24 mai 2024

Pour rappel, la tête de liste du parti d'extrême droite AfD, Maximilian Krah, avait notamment considéré qu'un SS "n'est pas automatiquement criminel", dans un entretien paru ce week-end dans le quotidien italien La Repubblica.

L'AfD avait banni mercredi de tout meeting électoral cet avocat de 47 ans, tout en le maintenant comme tête de liste aux élections du 9 juin. Jeudi, le parti d'extrême droite allemand a indiqué "avoir pris note" de la décision du groupe, tout en se disant "optimiste" sur la suite. 

Depuis plusieurs semaines, Maximilian Krah est devenu embarrassant pour son parti. Il est notamment visé par une enquête préliminaire pour soupçons de financements russe et chinois. L'un de ses assistants au Parlement européen, Jian Guo, se voit reprocher par le parquet fédéral d'avoir espionné pour le compte de Pékin au coeur même de l'institution. Il a été arrêté fin avril.

>> L'interview dans Forum de Jean-Yves Camus, chercheur associé à l'Iris et directeur de l'Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès :

Les fractures au sein de l’extrême droite avant les européennes: interview de Jean-Yves Camus
Les fractures au sein de l’extrême droite avant les européennes: interview de Jean-Yves Camus / Forum / 6 min. / le 23 mai 2024

>> Relire aussi : Soupçons d'espionnage chinois au Parlement européen, un assistant parlementaire arrêté

Plusieurs scandales

Créé en 2013, le parti allemand populiste et anti-migrants avait jusqu'au début de l'année le vent en poupe, les sondages lui laissant espérer arriver en tête en Allemagne avec près de 25% des suffrages.

>> Ecouter notre podcast "Qu'est ce que l'AfD? : Podcast - Qu'est-ce que l'AfD?

Mais, à la mi-janvier, la participation, révélée par des médias, de certains de ses membres à une réunion de l'ultradroite pour discuter d'un projet d'expulsion massive de personnes étrangères et de nationaux réputés mal assimilés avait choqué le pays.

>> Relire aussi : Une marée humaine contre l'extrême droite dans les rues allemandes ce week-end

La semaine dernière, l'une des figures du parti, Björn Höcke, a en outre été condamné à 13'000 euros d'amende pour avoir utilisé un slogan nazi. Dans le passé, il avait déjà qualifié le monument de l'Holocauste à Berlin de "mémorial de la honte" et appelé à un "changement à 180 degrés" de la culture du souvenir dans le pays, conduisant les services de renseignement outre-Rhin à une surveillance de l'AfD.

L'AfD est désormais créditée d'environ 15% d'intentions de vote, reléguée à la deuxième, troisième voire quatrième position.

>> Les précisions d'Isabelle Ory, correspondante de la RTS auprès de l'UE, dans le 19h30 :

Isabelle Ory, correspondante de la RTS auprès de l'UE, analyse l'impact de l'exclusion de l'Afd pour l'extrême droite, après les déclarations chocs de l'un des candidats du parti allemand
Isabelle Ory, correspondante de la RTS auprès de l'UE, analyse l'impact de l'exclusion de l'Afd pour l'extrême droite, après les déclarations chocs de l'un des candidats du parti allemand / 19h30 / 1 min. / le 24 mai 2024

>> Relire aussi : Un dirigeant du parti allemand AfD condamné à une amende pour un slogan nazi

fgn avec les agences

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Identité et Démocratie (ID) est le 6e groupe au Parlement européen

Le groupe ID, présidé par l'Italien Marco Zanni (Lega), regroupait jusque-là 59 eurodéputés, issus de huit pays. Les principales délégations proviennent de la Lega italienne (23 élus) et du RN français (18).

C'est actuellement le sixième groupe au Parlement européen, derrière l'autre famille de la droite nationaliste, les Conservateurs et réformistes européens (CRE), qui comptent dans leurs rangs Fratelli d'Italia de la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni. Les sondages prédisent une montée en puissance de ces forces, qui pourraient conquérir jusqu'à autour de 37% des sièges, contre 30% actuellement, à l'issue des élections.

L'ex-présidente du RN Marine Le Pen et Giorgia Meloni ont laissé entrevoir un rapprochement possible à l'issue de ces élections, malgré de profondes divergences.

Un rapprochement entre ID et CRE créerait le deuxième plus gros groupe politique à Strasbourg, derrière le Parti populaire européen (PPE, chrétien-démocrate). Mais de telles tentatives d'union se sont jusqu'à présent soldées par des échecs.