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Le Conseil de sécurité de l'ONU soutient le plan de trêve américain

Le vote du Conseil de sécurité en faveur d'un plan de trêve. [United Nations via AP/Keystone - Eskinder Debebe]
Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte une résolution d’un plan de cessez-le-feu à Gaza / La Matinale / 1 min. / le 11 juin 2024
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté lundi un projet de résolution américaine soutenant le plan de cessez-le-feu à Gaza. Le président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas a immédiatement "salué" le vote, parlant de "pas dans la bonne direction".

Le texte, qui "salue" la proposition de trêve annoncée le 31 mai par le président américain Joe Biden, a recueilli 14 voix pour, la Russie s'abstenant.

La résolution, affirmant qu'Israël a "accepté" ce plan, presse le Hamas "à également l'accepter et appelle les deux parties à appliquer pleinement ses termes sans délai et sans conditions".

Après plus de huit mois de guerre, le plan prévoit, dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages enlevés lors de l'attaque du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

"Vote pour la paix"

"Aujourd'hui, nous avons voté pour la paix", a commenté l'ambassadrice américaine à l'ONU Linda Thomas-Greenfield. "Ce conseil a envoyé un message clair au Hamas: acceptez l'accord de cessez-le-feu sur la table. Israël l'a déjà accepté et les combats pourraient s'arrêter aujourd'hui si le Hamas faisait de même", a-t-elle déclaré.

"La présidence palestinienne considère l'adoption de cette résolution comme un pas dans la bonne direction pour mettre fin à la guerre de génocide en cours contre notre peuple dans la bande de Gaza", ont indiqué les services de Mahmoud Abbas dans un communiqué en arabe diffusé par l'agence officielle Wafa.

Largement critiqués pour avoir bloqué plusieurs projets de résolution appelant à un cessez-le-feu à Gaza, les Etats-Unis, alliés d'Israël, n'avaient de cesse de se justifier ces derniers mois, assurant qu'une trêve ne pouvait venir que d'un accord sur le terrain.

Ils avaient ainsi répété à la fin mai qu'un projet de résolution algérienne - mis depuis lors de côté - réclamant un cessez-le-feu immédiat et l'arrêt de l'offensive israélienne à Rafah "n'aiderait pas".

Signe de la campagne diplomatique américaine tous azimuts, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken était de retour au Proche-Orient lundi pour promouvoir le plan de cessez-le-feu.

Des réserves

Alors que le Hamas n'a toujours pas réagi officiellement à cette proposition, les Etats-Unis font clairement peser sur le mouvement islamiste palestinien la responsabilité première de l'accepter.

Mais si Joe Biden a décrit le plan comme venant d'Israël, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a dit vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas et les divisions politiques dans son pays pourraient compliquer les efforts diplomatiques américains.

Depuis le 7 octobre, le Conseil de sécurité peine à parler d'une seule voix. De nombreux projets de résolution ont été rejetés, soit par manque de voix, soit par veto des Américains, Russes et Chinois.

Après deux résolutions principalement centrées sur l'aide humanitaire, le Conseil avait finalement exigé à la fin mars un "cessez-le-feu immédiat", pour la durée du ramadan; un appel précédemment bloqué plusieurs fois par les Etats-Unis, qui s'étaient cette fois abstenus.

ats/ebz

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