Cette visite s'est déroulée à l'initiative entre autres de la Suisse. Menés par notre pays, très actif dans le dossier colombien, le Guyana et le Royaume-Uni, les ambassadeurs ont salué les progrès déjà effectués dans le cadre de l'accord de paix historique signé en 2016 entre le gouvernement et la guérilla des FARC.
Ce déplacement diplomatique apparaît comme essentiel pour le Conseil de sécurité. Régulièrement paralysée par les vetos des cinq membres permanents, l'instance onusienne est incapable de faire progresser la paix dans de nombreux dossiers.
Success-story colombienne
La Colombie fait presque figure de success-story, car elle suscite une très rare unanimité. L’ambassadrice suisse aux Nations unies Pascale Baeriswyl, qui a participé au voyage, relève dans La Matinale "la volonté des acteurs et actrices du pays de progresser sur le chemin de la paix".
Elle souligne également le rôle "important" qu'ont joué les experts internationaux, suisses notamment, ces 20 dernières années.
Pascale Baeriswyl rappelle par ailleurs que le Conseil de sécurité a systématiquement empêché le déraillement de l’accord de paix ces sept dernières années.
Un Conseil qui reste divisé
Mais tout n’est pas gagné. Le Conseil a donc réaffirmé sur place l’importance de redoubler d’efforts.
Le dernier déplacement revêt en effet une certaine importance pour la Colombie, mais aussi pour le Conseil de sécurité lui-même, compte tenu de ses fréquentes divisions.
"Il était important de se déplacer ensemble et de regarder comment cette unanimité et ce soutien peuvent faire la différence", déclare la diplomate.
"C'est quelque chose qui peut faire la différence dans les discussions où pour l'instant le Conseil est extrêmement divisé, soutient-elle encore.
L’ambassadrice suisse estime enfin que la politique dite "de paix globale" que poursuit le gouvernement colombien est "un exemple positif pour le monde".
Benjamin Luis/ami
Le gouvernement entame des pourparlers de paix avec une dissidence des FARC
Le gouvernement colombien et Segunda Marquetalia, une faction de la dissidence des FARC qui avait repris les armes après la signature de l'historique accord de paix de 2016, ont annoncé vendredi de nouveaux pourparlers de paix.
Le président Gustavo Petro, premier homme de gauche à accéder au pouvoir en Colombie en 2022 et lui-même ex-membre dans sa jeunesse d'une guérilla d'extrême gauche (le M-19), s'est engagé à sortir par le dialogue de six décennies de conflit et négocie depuis avec la plupart des organisations armées du pays.
afp/ami