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En Géorgie, une loi controversée sur "l'influence étrangère" examinée devant le Parlement

Des milliers de personnes ont manifesté en Géorgie contre un texte sur l'"influence étrangère". [AP Photo]
Géorgie: La loi sur "l'influence étrangère" devant le Parlement / Le Journal horaire / 28 sec. / le 29 avril 2024
Le Parlement de Géorgie examine lundi un projet de loi sur "l'influence étrangère", au lendemain d'une manifestation qui a rassemblé environ 20'000 personnes à Tbilissi contre ce texte jugé liberticide, et dont l'UE a averti qu'il mettait en péril l'adhésion du pays.

Le projet a fait descendre des milliers de Géorgiens dans les rues depuis qu'il a été déposé au Parlement pour la deuxième fois à la mi-avril par le parti au pouvoir Rêve géorgien. Il est dénoncé pour sa similitude avec une loi adoptée en Russie, qui a permis en quelques années de faire taire l'opposition au président Vladimir Poutine.

Le texte a également suscité l'inquiétude de Bruxelles qui a averti que l'adoption de ce type de loi pourrait réduire à néant les chances de la Géorgie d'intégrer l'UE. Brandissant des drapeaux européens et géorgiens, environ 20'000 personnes se sont rassemblées dimanche Place de la République, dans le centre de Tbilissi.

"Marche pour l'Europe"

Les manifestants ont ensuite entamé une "marche pour l'Europe" d'un kilomètre sur la principale avenue de la ville, pour rejoindre le Parlement géorgien. "Je suis ici pour défendre l'avenir de la Géorgie", a confié un des manifestants. "Non à la Russie, non à la loi russe, oui à l'Europe!"

La manifestation largement pacifique a connu un moment de tension quand des manifestants ont tenté de franchir un cordon de police devant le bâtiment du parlement pour y accrocher le drapeau européen. Après minuit, des centaines de policiers anti-émeutes ont été déployés dans ce secteur de la ville, le ministère de l'Intérieur dénonçant la tournure "violente" prise par la manifestation.

>> Lire aussi : En Géorgie, environ 20'000 manifestants contre la loi sur l'"influence étrangère"

Une première tentative de faire passer ce texte avait échoué il y a un an après des manifestations de masse durant lesquelles la police avait fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau. De précédentes manifestations ces derniers jours ont été dispersées par la police dans les ruelles du centre-ville, les forces de l'ordre frappant et interpellant des manifestants.

"Incompatible avec le choix européen"

"Cette loi, tout comme ce gouvernement, sont incompatibles avec le choix historique de la Géorgie qui est d'être un membre de l'Union européenne", a dit Nika Gvaramia, le chef du parti d'opposition Akhali. "La protestation sincère aujourd'hui de milliers de Géorgiens contre la loi russe est une nouvelle preuve que les Géorgiens sont déjà européens, la Géorgie est déjà dans l'Europe", a écrit pour sa part l'ancien Premier ministre Giorgi Gakharia sur le réseau social X.

Il a appelé le gouvernement à retirer le projet de loi, à "ramener le pays dans le cadre constitutionnel" et à organiser des élections. Le parti au pouvoir a annoncé qu'il organiserait sa propre manifestation lundi, quand le texte doit être examiné en deuxième lecture au Parlement géorgien.

afp/hkr

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