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Donald Trump veut laisser les Etats légiférer sur l'avortement

Donald Trump veut laisser les Etats légiférer sur l'avortement. [Keystone]
Donald Trump veut laisser les Etats légiférer sur l'avortement / Le Journal horaire / 15 sec. / le 8 avril 2024
Après des mois d'allées et venues sur le sujet, Donald Trump a finalement dit lundi vouloir laisser les Etats américains légiférer sur l'avortement. Il renonce de ce fait à une interdiction nationale qui pourrait lui coûter cher à la présidentielle.

Candidat en novembre face au démocrate Joe Biden, Donald Trump se targue lui-même d'avoir, par ses nominations à la Cour suprême des Etats-Unis, abouti au revirement de jurisprudence de juin 2022 qui a annulé la garantie fédérale du droit à l'avortement. Depuis cette décision redonnant aux Etats toute latitude pour légiférer dans ce domaine, une vingtaine ont interdit ou sévèrement restreint l'accès à l'IVG.

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"Beaucoup (d'Etats) auront un nombre différent de semaines" comme durée limite de grossesse pour un avortement, a exposé le républicain dans une vidéo publiée lundi sur sa plateforme Truth Social. "Certains seront plus conservateurs que d'autres, et c'est comme ça. Au bout du compte, c'est la volonté du peuple qui compte", a-t-il estimé.

Dans cette vidéo longue de quatre minutes, le candidat républicain à la présidentielle de novembre ne mentionne pas la possibilité d'instaurer une interdiction à l'échelle nationale, préférant garder une certaine prudence sur cette question hautement sensible au niveau électoral.

Interdiction impopulaire

L'avortement représente un cheval de bataille du mouvement conservateur depuis plusieurs décennies, mais son interdiction s'est avérée grandement impopulaire auprès du grand public américain dans plusieurs scrutins récents.

Le camp démocrate n'a pas manqué de critiquer la position de l'ex-président républicain. "Donald Trump soutient chacune des interdictions de l'avortement au niveau des Etats, y compris les interdictions sans exceptions", a asséné Ammar Moussa, un responsable de l'équipe de campagne de Joe Biden, en réponse à la vidéo du républicain. "Et il se vante de son rôle dans la création de cette situation cauchemardesque", a-t-il ajouté.

L'association anti-avortement Susan B. Anthony Pro-Life a elle exprimé sa "profonde déception" face aux déclarations de Donald Trump. "Les enfants à naître et leurs mères méritent d'être défendus et protégés au niveau national face à la brutalité de l'industrie de l'avortement", a déclaré dans un communiqué sa présidente Marjorie Dannenfelser.

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Référendums tous perdus

En mars, Donald Trump avait d'abord indiqué qu'il pourrait se prononcer pour une interdiction nationale au-delà de 15 ou 16 semaines. Mais il avait également estimé qu'il ne revenait pas à l'administration fédérale de trancher sur ces questions, mettant en garde contre le coût électoral d'une position trop conservatrice sur ce sujet éminemment sensible.

Depuis la décision de la Cour suprême de juin 2022, les conservateurs ont perdu chaque référendum ou scrutin abordant la question de l'avortement. Et ce, même dans des Etats qui leur sont d'habitude acquis, comme l'Ohio ou le Kansas.

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afp/edel

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