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Donald Trump menace de ne plus garantir la protection de l'Otan face à la Russie

Sécurité de l'Otan non garantie et expulsion de migrants au programme si Donald Trump est réélu. [Reuters - Sam Wolfe]
Sécurité de l'Otan pas garantie et expulsion de migrants si Donald Trump est réélu / Le Journal horaire / 20 sec. / le 11 février 2024
Donald Trump a menacé, en cas de réélection, de ne plus garantir la protection de l'Otan face à la Russie. Il a également promis une vague massive d'expulsions à la frontière, lors d'un meeting samedi en Caroline du Sud.

Donald Trump reproche régulièrement à ses alliés de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord de ne pas financer suffisamment l'institution.

Lors du meeting, l'ancien président américain a ainsi rapporté une conversation avec un des chefs d'Etat de l'Otan, sans le nommer: "Un des présidents d'un gros pays s'est levé et a dit: monsieur, si on ne paie pas et qu'on est attaqué par la Russie, est-ce que vous nous protégerez?", raconte le milliardaire avant de révéler sa réponse: "Non, je ne vous protègerais pas. En fait je les encouragerais à vous faire ce qu'ils veulent. Vous devez payer vos dettes."

Cette déclaration intervient après que Donald Trump, probable candidat face au président démocrate Joe Biden lors de la présidentielle de novembre, a fait pression sur les élus républicains au Congrès pour enterrer un projet de loi prévoyant le versement d'une nouvelle aide à l'Ukraine ainsi qu'une réforme de la politique migratoire.

"Consternant et insensé"

"Encourager l'invasion de nos alliés les plus proches par des régimes meurtriers est consternant et insensé", a réagi Andrew Bates, porte-parole de la Maison Blanche, dans un communiqué.

"Plutôt que d'appeler à la guerre et de promouvoir le chaos, le président Biden continuera à soutenir le leadership américain", a ajouté le porte-parole.

D'un montant de 95 milliards de dollars, l'aide bloquée au Congrès sera débattue la semaine prochaine et comprend des fonds pour la lutte d'Israël contre le Hamas et pour un allié stratégique clé, Taïwan. Mais une partie, aiderait l'Ukraine à reconstituer ses stocks de munitions, d'armes et d'autres besoins essentiels, alors que le pays entre dans une troisième année de guerre.

Donald Trump s'est souvent montré dubitatif, parfois hostile, sur la poursuite de l'aide américaine à l'Ukraine et a même menacé de sortir de l'Otan s'il retournait à la Maison Blanche.

juma avec afp

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Charles Michel critique ces propos

Les propos de Donald Trump sont "imprudents", a déclaré le président du Conseil européen Charles Michel.

"L'Alliance transatlantique soutient la sécurité et la prospérité des Américains, des Canadiens et des Européens depuis 75 ans", a affirmé le Belge sur X. "Des déclarations imprudentes sur la sécurité de l'Otan et la solidarité de l'article 5 ne servent que les intérêts de Poutine" et "n'apportent ni plus de sécurité ni plus de paix dans le monde", a-t-il ajouté.

"Au contraire, elles soulignent à nouveau la nécessité pour l'UE de développer de toute urgence son autonomie stratégique et d'investir dans sa défense", a-t-il poursuivi.

Le projet migratoire de Biden "écrasé"

Donald Trump s'est aussi à nouveau emparé du dossier brûlant de l'immigration, autre grand sujet de controverse dans la campagne électorale. Sous sa pression, les élus républicains semblent avoir décidé de bloquer toute réforme de la politique migratoire avant l'élection présidentielle.

"N'oublions pas que cette semaine, nous avons aussi remporté une grande victoire que tous les conservateurs devraient célébrer. Nous avons écrasé le projet désastreux de cet escroc de Joe Biden sur les frontières ouvertes", a lancé le milliardaire. "Tout le groupe a fait un excellent travail au Congrès. Nous l'avons écrasé."

Donald Trump, qui avait bâti sa popularité en promettant la construction d'un mur entre les Etats-Unis et le Mexique, a assuré que l'expulsion de migrants constituerait l'une de ses priorités en cas de retour à la Maison Blanche.

"Dès le premier jour, je mettrai fin à toutes les politiques d'ouverture des frontières de l'administration Biden et nous lancerons la plus grande opération d'expulsion nationale de l'histoire des Etats-Unis. Nous n'avons pas le choix", a-t-il affirmé.