Publié

Démissions en masse au sein du gouvernement péruvien en plein "Rolexgate"

Six membres du gouvernement péruvien ont remis leur démission en plein "Rolexgate". [Keystone - PAOLO AGUILAR]
Démission massive de ministres péruviens en plein "Rolexgate" / Le Journal horaire / 20 sec. / le 2 avril 2024
Six des 18 ministres du gouvernement péruvien ont annoncé lundi leur démission, en pleine enquête contre la présidente Dina Boluarte pour des faits présumés d'enrichissement illicite liés à des montres Rolex qu'elle est soupçonnée de posséder.

"Je pars parce que je lui ai demandé et la présidente Dina Boluarte a accepté", a déclaré le ministre de l'Intérieur Victor Torres à la sortie du palais présidentiel et du conseil des ministres. En poste depuis le 21 novembre, il a invoqué des "problèmes familiaux".

Quelques heures plus tard, les ministres de l'Education, de la Femme, du Développement agraire, de la Production et du Commerce extérieur ont également annoncé leurs départs, sans fournir de raison.

Cette vague de démissions est survenue à l'avant-veille du vote d'investiture, mercredi par le Parlement, du nouveau Premier ministre Gustavo Adrianzen et de son gouvernement. Gustavo Adrianzen, un diplomate de centre-droit de 57 ans, a remplacé Alberto Otarola, visé par une enquête pour trafic d'influence.

En pleine nuit, la présidente Dina Boluarte a fait prêter serment aux six nouveaux ministres nommés en remplacement des partants.

Perquisition pour trouver des montres

La défection du tiers de l'équipe gouvernementale intervient aussi deux jours après une perquisition au domicile de Dina Boluarte et dans le bureau présidentiel par une quarantaine de policiers et de magistrats, à la recherche de montres Rolex que la présidente est soupçonnée de ne pas avoir mentionnées dans sa déclaration de patrimoine.

Le scandale a éclaté le 15 mars, quand un site d'information local a publié une série de photos montrant la cheffe d'Etat portant différentes montres de luxe alors qu'elle était au gouvernement en 2021 et 2022.

Après les perquisitions de samedi, le parquet a sommé Dina Boluarte de présenter les montres en sa possession lors d'une convocation prévue vendredi. La défense de la présidente affirme que la police a trouvé quelques montres lors des opérations au palais du gouvernement, mais aucune Rolex.

L'opposition demande la destitution de la présidente, mais ne dispose pas de la majorité au Congrès, contrôlé par les partis de droite.

Aucun aveu de culpabilité

Dina Boluarte, 61 ans, a assuré avoir les "mains propres" et ne posséder qu'une montre.

Elle est devenue présidente après la destitution début décembre 2022 et l'arrestation du chef d'Etat de gauche Pedro Castillo, dont elle était la vice-présidente.

Elle fait déjà l'objet d'une enquête pour "génocide, homicide aggravé et blessures graves" après la mort de plus de 50 personnes durant les deux mois de troubles sociaux qui ont accompagné son accession à la tête de l'Etat.

>> A lire : Enquête pour "génocide" contre la présidente du Pérou Dina Boluarte

En cas de poursuites, la présidente péruvienne ne pourra, en vertu de la Constitution, être jugée avant juillet 2026, date de la fin de son mandat.

afp/jtr

Publié