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Le nombre de victimes de mines antipersonnel a encore augmenté dans le monde

Un soldat en pleine opération de déminage dans la région de Kharkiv, en Ukraine. [Keystone - EPA/Sergey Kozlov]
Le nombre de victimes de mines antipersonnel a encore augmenté dans le monde / Le Journal horaire / 15 sec. / le 14 novembre 2023
Le nombre de victimes civiles de mines antipersonnel a augmenté l'an dernier en raison surtout de leur utilisation en Birmanie et de l'invasion russe en Ukraine, indique le rapport annuel de l'Observatoire des mines publié mardi.

Le rapport, qui sert de base aux travaux réguliers des 133 pays signataires de la Convention d'Ottawa sur l'interdiction et l'élimination des mines antipersonnel, note qu'au cours de la période documentée (2022 et premier semestre 2023), ces engins explosifs ont été utilisés par l'Ukraine, un Etat partie au traité, et par la Birmanie et la Russie, non parties au traité.

Cette année, l'Observatoire a ajouté l'Arménie à sa liste des pays qui produisent des mines antipersonnel, portant cette liste à un total de 12 Etats (dont la Chine et la Russie), aucun n'étant partie au traité.

Hausse de 50%

Selon le rapport, 4710 personnes ont été blessées ou tuées par des mines et des restes explosifs de guerre dans 49 Etats et deux autres territoires l'an dernier, contre 5544 en 2021.

Cependant, "le nombre de victimes enregistrées comme étant spécifiquement causées par des mines antipersonnel a augmenté d'un peu plus de 50%, passant de 414 victimes de mines antipersonnel en 2021 à 628 en 2022", a précisé Loren Persi, qui a participé au rapport.

"Cette augmentation du nombre de victimes de mines antipersonnel est principalement due à l'utilisation de mines en Birmanie", a-t-il expliqué.

>> Réécouter le reportage de Tout un monde sur les mines anti-personnel en Birmanie :

La Birmanie n’arrive pas à se défaire des mines antipersonnel. [AFP]AFP
La Birmanie n'arrive pas à se défaire des mines anti-personnel / Tout un monde / 4 min. / le 9 novembre 2018

Les données relatives à l'Ukraine n'ont pas encore été suffisamment ventilées pour permettre de distinguer les victimes de mines antipersonnel par rapport à d'autres munitions en raison de la complexité de la situation de conflit en cours, mais il y a bien eu une "augmentation massive des victimes de tous types en Ukraine", a souligné l'expert.

Syrie, Ukraine et Yémen en tête

Les mines antipersonnel sont des engins explosifs qui continuent à tuer et à mutiler des personnes longtemps après la fin des conflits. Enterrées ou dissimulées sur le sol, elles explosent quand une personne s'en approche ou entre en contact avec elles.

Selon le rapport, 60 pays et autres territoires sont contaminés par des mines antipersonnel, dont 33 États parties qui ont des obligations de déminage.

Pour la troisième année consécutive c'est en Syrie, un Etat non partie au traité, qu'a été recensé le plus grand nombre de nouvelles victimes (834) de mines antipersonnel ou de restes explosifs de guerre, suivie de l'Ukraine, Etat partie au traité, qui a enregistré un total de 608 nouvelles victimes.

Suivent ensuite le Yémen (État partie) et la Birmanie (État non partie), qui ont chacun enregistré plus de 500 nouvelles victimes en 2022. En Ukraine, le nombre de victimes civiles a été multiplié par dix par rapport à 2021.

Une utilisation attestée en Ukraine

L'Observatoire souligne que "la Russie a massivement utilisé des mines antipersonnel en Ukraine depuis qu'elle a envahi le pays en février 2022", précisant qu'il s'agit d'une situation sans précédent dans laquelle un pays qui n'est pas partie au traité d'interdiction des mines utilise cette arme sur le territoire d'un État partie.

L'Observatoire note également que les autorités ukrainiennes ont pour leur part ouvert une enquête sur les circonstances de l'utilisation par leurs forces de mines antipersonnel dans et autour de la ville d'Izium, dans l'oblast de Kharkiv, en 2022, alors que la ville était sous contrôle russe.

afp/boi

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