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Le chef de la police écossaise admet à son tour une discrimination "institutionnelle"

La police écossaise ciblée par un rapport accablant sur les discriminations systémiques. [Hans Lucas via AFP - Julien Marsault]
La police écossaise est "institutionnellement raciste", dénonce son chef / Le Journal horaire / 29 sec. / le 25 mai 2023
Le racisme, le sexisme et la discrimination sont "institutionnels" au sein de la police écossaise, a admis jeudi son chef Iain Livingstone après publication la veille d'un rapport sur le fonctionnement de l'institution.

Une enquête indépendante de la SPA (Scottish Police Authority), qui supervise le travail de la police a ainsi mis en évidence des actes ou propos racistes, misogynes et homophobes de la part d'officiers de police.

"La bonne chose à faire pour moi, en tant que chef de la police, est d'affirmer clairement que le racisme institutionnel, le sexisme, la misogynie et la discrimination existent", a réagi Iain Livingstone.

La police écossaise est notamment sous le coup d'une enquête publique après la mort en garde à vue en 2015 de Sheku Bayoh, un homme noir de 31 ans, alors qu'il était physiquement maîtrisé par six policiers à Kirkcaldy, au nord d'Edimbourg.

>> Lire sur le même sujet : Un rapport de la Confédération admet pour la première fois un racisme structurel en Suisse

Intimidation et "culture du machisme"

Le rapport de la SPA fait aussi état de l'inquiétude croissante qui règne au sein de la police face à ces pratiques.

"Nous avons entendu parler de personnes punies pour avoir soulevé des problèmes ou des inquiétudes, par exemple en étant écartées des équipes", relève-t-il.

Plusieurs anciennes policières ont aussi dénoncé début mai une "culture du machisme" à l'oeuvre à tous les niveaux.

Après la police londonienne

Cet aveu sans ambages du plus haut responsable de la police écossaise intervient alors que d'autres services de police, notamment celui de Londres, ont aussi dû faire face à des accusations similaires ces dernières années.

En mars, le Premier ministre britannique Rishi Sunak avait appelé à une réforme "de fond en combles" de la Metropolitan Police de Londres après la révélation de faits similaires dans un rapport publié en mars.

Ce dernier avait été commandité en 2021 à la suite du meurtre d'une femme de 33 ans violée et tuée par un officier de police, qui l'avait arrêtée sous un faux prétexte. Il a été condamné à la prison à vie, mais l'affaire a été suivie de plusieurs autres scandales, aggravant la crise de confiance des Britanniques envers leur police.

"J'accepte son diagnostic sur le racisme, la misogynie et l'homophobie au sein de l'organisation, ainsi que sur les défaillances systémiques, managériales et culturelles", avait alors réagi le chef de la police londonienne Mark Rowley.

>> Lire : La police de Londres institutionnellement raciste et sexiste, selon un rapport indépendant

afp/jop

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