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Le PS français "coupé en deux" au lendemain de la réélection d'Olivier Faure

Le sortant Olivier Faure a été reconduit d'un cheveu à la tête du PS français, avec 50,83% des scrutins. [AP/Keystone - Michel Euler]
Le Parti socialiste français en crise après la réélection d’Olivier Faure comme dirigeant / Le 12h30 / 1 min. / le 23 janvier 2023
Le Parti socialiste français fait face à une nouvelle crise ouverte au lendemain de la réélection d'Olivier Faure au poste de premier secrétaire, un scrutin marqué par un score très serré et contesté après des semaines de campagne interne tendue et une divergence sur la stratégie.

Le sortant Olivier Faure a été proclamé vainqueur vendredi avec 50,83% des scrutins (12'076 voix), soit 393 suffrages de plus que son rival Nicolas Mayer-Rossignol (49,17%, 11'683 voix), selon un communiqué signé du service de presse du PS.

Mais cette annonce a été immédiatement contestée par Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen (nord-ouest).

Toute la nuit, les deux camps ont revendiqué la victoire, avec de part et d'autre des accusations d'irrégularités massives. Les entourages respectifs ont multiplié les accusations réciproques de triche organisée: surveillants de scrutin non autorisés à entrer dans des bureaux de vote, bourrage d'urnes, une agression physique... Ils ont déjà annoncé des recours et demandé l'annulation du vote dans plusieurs sections.

Pierre Jouvet, mandataire d'Olivier Faure, a même dénoncé "des méthodes qu'on a trop vues outre-Atlantique", dans une allusion à la défaite jamais reconnue de Donald Trump à la présidentielle américaine de 2020. 

Des stratégies qui divisent

"Le PS apparaît coupé en deux, pas sur les idées mais sur la stratégie. Nous avons tous une responsabilité pour trouver une voie d'union", a résumé dans un tweet Valérie Rabault, députée PS et soutien de Nicolas Mayer-Rossignol.

Le vainqueur doit être officiellement intronisé lors d'un congrès dans une semaine à Marseille (sud).

Adhésion à la Nupes

Ce nouvel épisode survient neuf mois après le désastre de la candidature d'Anne Hidalgo à la présidentielle (1,7%). Le parti, qui a souvent été aux affaires et dont sont issus deux présidents depuis l'instauration de la Ve République en 1958, ne compte plus que 40'000 adhérents.

Il avait réussi en juin à sauver sa trentaine de sièges de députés au prix d'une adhésion à la coalition Nupes dirigée par les Insoumis du tribun de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, un critique acerbe du parti socialiste.

Le résultat final aura des conséquences sur cet accord Nupes, défendu par Olivier Faure, seul moyen selon lui de faire barrage à la droite et à l'extrême droite en 2027.

Mais Nicolas Mayer-Rossignol ne cache pas ses réticences vis-à-vis de LFI. Il a le soutien de la troisième candidate, Hélène Geoffroy, clairement hostile à la Nupes.

afp/kkub

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