Publié

Le prince Charles assure que les pays du Commonwealth sont libres d'abandonner la monarchie

Le prince Charles assure que les pays du Commonwealth sont libres d'abandonner la monarchie. [KEYSTONE - DAN KITWOOD]
Le prince Charles assure que les pays du Commonwealth sont libres d'abandonner la monarchie / Le Journal horaire / 30 sec. / le 24 juin 2022
Le prince Charles a affirmé vendredi à Kigali, en ouverture de la réunion des dirigeants du Commonwealth, que les Etats membres étaient libres d'abandonner le giron de la monarchie et exprimé sa "tristesse" pour le passé esclavagiste du Royaume-Uni.

Ce sommet (CHOGM) se tient au Rwanda, qui a intégré le Commonwealth en 2009, au moment où l'association aux 54 Etats membres est traversée par de profondes interrogations, dans une période de transition pour la monarchie britannique et de remise en question du passé colonialiste.

Dans 14 des Etats membres, la reine Elizabeth II est la cheffe de l'Etat, et certains d'entre eux n'ont pas caché leur volonté de prendre leurs distances avec la monarchie, dans le sillage de la Barbade qui s'est officiellement proclamée république en novembre 2021.

La carte des royaumes et des nations du Commonwealth. [RTS - Géopolitis]
La carte des royaumes et des nations du Commonwealth. [RTS - Géopolitis]

"Le Commonwealth compte en son sein des pays qui ont eu des liens constitutionnels avec ma famille, certains qui continuent d'en avoir et de plus en plus qui n'en ont pas", a déclaré le prince Charles, qui représente sa mère la reine Elizabeth II, cheffe du Commonwealth.

"Période douloureuse"

"Je tiens à dire clairement, comme je l'ai déjà dit, que le régime constitutionnel de chaque membre, en tant que république ou monarchie, relève uniquement de la décision de chaque Etat membre", a-t-il insisté, devant des dizaines de dirigeants parmi lesquels les Premiers ministres britannique Boris Johnson et canadien Justin Trudeau.

L'héritier à la Couronne britannique a également reconnu que les racines du Commonwealth "plongent profondément dans la période la plus douloureuse de notre histoire".

"Je ne peux pas décrire la profondeur de ma tristesse personnelle face à la souffrance de tant de personnes, alors que je continue à approfondir ma compréhension des effets durables de l'esclavage", a-t-il déclaré.

>> Relire : Devenant une république, l'île de la Barbade dit adieu à Elizabeth II

Polémique sur l'expulsion des migrants au Rwanda

Le CHOGM se tient en pleine polémique sur un accord d'expulsion de migrants clandestins du Royaume-Uni vers le Rwanda, qui a suscité l'indignation de nombreuses ONG de défense des droits humains, de l'ONU et de l'Eglise anglicane.

Selon la presse britannique, le prince Charles a également manifesté en privé son désaccord avec ce dispositif, qu'il a qualifié de "consternant". Le gouvernement britannique a promis de persister sur ce programme d'expulsions, qui a été bloqué à la dernière minute le 14 juin par une décision de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).

>> Lire aussi : Le Rwanda attend toujours les migrants expulsés du Royaume-Uni

Lettre ouverte de 23 ONG

Le prince Charles a rencontré vendredi matin Boris Johnson. Mais le Premier ministre britannique a indiqué qu'il ne détaillerait pas la teneur de l'entretien. "Il y a beaucoup de préjugés sur le Rwanda qui doivent être balayés", a-t-il répété vendredi aux médias britanniques.

En amont du CHOGM, 23 ONG ont rappelé dans une lettre ouverte leurs "graves préoccupations" à ce sujet.

Le CHOGM, qui doit s'achever samedi, doit voir l'intégration de deux nouveaux membres, le Togo et le Gabon. "De nouvelles nations cherchent à se joindre, ce qui montre tout ce que vous devez savoir sur la santé et la vitalité de notre Commonwealth", a déclaré Boris Johnson.

afp/vajo

Publié