Le suivi de la situation en Afghanistan. [Keystone]
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Enquête sur d'éventuelles victimes civiles après la frappe américaine à Kaboul

- Les Etats-Unis ont réalisé dimanche à Kaboul une frappe "défensive" de drone contre un véhicule chargé d'explosifs. Ils entendaient ainsi "supprimer une menace imminente" du groupe Etat islamique au Khorasan (EI-K) contre l'aéroport, a annoncé le Pentagone.

- Selon CNN, neuf membres d'une famille ont été tués, dont six enfants, lors de la nouvelle frappe américaine. "Nous sommes au courant que des victimes civiles ont été annoncées à la suite de notre frappe sur un véhicule à Kaboul aujourd'hui", a expliqué dimanche le porte-parole du commandement central de l'armée américaine.

-  Le président américain Joe Biden avait déclaré samedi avoir été informé par les chefs de l'armée américaine qu'un attentat était hautement probable dans les 24 à 36 prochaines heures à l'aéroport de Kaboul.

- La question, cruciale, de la gestion de l'aéroport international Hamid Karzaï de Kaboul après le retrait des Américains et de l'OTAN est au coeur de discussions internationales aussi intenses que complexes. Le 1er septembre, le site sera sous la responsabilité des nouveaux maîtres islamistes du pays.

- Le président français Emmanuel Macron a déclaré samedi que des discussions "fragiles et provisoires" étaient engagées avec les talibans en Afghanistan sur les questions humanitaires et sur d'éventuelles opérations d'évacuation au-delà du 31 août pour les Afghans désireux de quitter leur pays.

Suivi assuré par RTSinfo

03h45

Des victimes civiles après la nouvelle frappe américaine?

Les Etats-Unis enquêtent sur de possibles victimes civiles dans la frappe aérienne ayant détruit dimanche une voiture chargée d'explosifs dans la capitale afghane Kaboul. Selon CNN, neuf membres d'une famille ont été tués, dont six enfants.

"Nous sommes au courant que des victimes civiles ont été annoncées à la suite de notre frappe sur un véhicule à Kaboul aujourd'hui", a expliqué dimanche le porte-parole du commandement central de l'armée américaine CENTCOM, dans un communiqué.

"Nous sommes toujours en train d'évaluer les résultats de cette frappe, qui, nous le savons, a enrayé une menace imminente de l'EI-K [l'Etat islamique au Khorasan, ndlr] contre l'aéroport", a poursuivi le CENTCOM en référence au groupe terroriste ayant revendiqué l'attentat de jeudi.

Avant la publication de ce communiqué, la chaîne américaine CNN avait affirmé que neuf membres d'une famille, dont six enfants, avaient été tués dans la frappe de dimanche dans la capitale surpeuplée, où des milliers d'Afghans tentent toujours de fuir les talibans. L'AFP n'était pas en mesure de confirmer ce bilan, mais des médias locaux ont aussi annoncé des victimes civiles.

02h45

Washington organise une réunion ce lundi

Une visio-conférence rassemblera lundi les ministres des affaires étrangères de plusieurs pays afin de discuter des prochaines étapes en Afghanistan, a annoncé le département d'Etat américain. Les opérations d'évacuation entrent dans leurs derniers jours à Kaboul.

"Les participants discuteront d'une approche alignée" pour les prochains jours et les semaines à venir, a précisé le département d'Etat dimanche dans un communiqué. Washington organisera cette réunion entre "partenaires clés", à la veille du jour où l'armée américaine doit quitter l'Afghanistan après 20 ans de guerre.

Les discussions réuniront des représentants de la France, du Canada, de l'Allemagne, de l'Italie, du Japon, du Royaume-Uni, de la Turquie, du Qatar, de l'Union européenne et de l'OTAN.

Le communiqué précise aussi que le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'exprimera après la réunion pour faire le point sur les actions récentes des Etats-Unis en Afghanistan.

22h20

Pour Macron, les réfugiés afghans seront moins nombreux que les Syriens en 2015

Les arrivées de migrants afghans attendues en Europe après la prise de pouvoir des talibans ne seront pas aussi nombreuses que les arrivées massives de 2015 liées à la guerre en Syrie, a estimé dimanche Emmanuel Macron.

"Je ne pense pas que la situation que nous allons vivre soit comparable à 2015 parce que l'Afghanistan n'est pas la Syrie, et parce qu'il y a déjà eu de très forts mouvements" de migrants afghans au fil des ans, a déclaré le chef de l'Etat sur les chaînes TF1 et LCI.

"Ce qui est sûr, c'est qu'il y aura plus de monde qui essaiera de venir en Europe et donc cela créera une pression sur nos capacités à accueillir", a-t-il ajouté.

20h45

Plus que jamais indispensable, l’aide humanitaire continue sa mission sur place

En Afghanistan, la prise de pouvoir des talibans détériore encore un peu plus la situation humanitaire sur place. Avec des banques fermées et une économie moribonde, l'aide reste donc plus que jamais indispensable pour une population afghane au bord de l'asphyxie.

"Je n’ai plus de travail et je ne peux pas retirer mes économies. Je ne sais pas que faire", témoigne dans le 19h30 Abdul Ahad, un habitant de Kaboul.

>> Regarder le sujet du 19h30 :

La situation humanitaire en Afghanistan pousse la population au bord de l'asphyxie
La situation humanitaire en Afghanistan pousse la population au bord de l'asphyxie / 19h30 / 2 min. / le 29 août 2021

Face à une catastrophe qui se précise, les agences de l'ONU restent sur place pour organiser des programmes de nourriture, de protection de l'enfance ou des réfugiés. "Nous ne partons pas parce que c’est la population qui est la première victime de la situation et paie le prix fort. Les gens ont besoin de médicaments, d’eau, de nourriture et d’abri", souligne Sam Mort, porte-parole de l'UNICEF à Kaboul.

>> Réécouter l'interview de Stephen Cornish, directeur général de Médecins Sans Frontières Suisse, au 19h30 :

Médecins Sans Frontières veut poursuivre ses activités en Afghanistan. Les précisions de Stephen Cornish, directeur général de MSF Suisse
Médecins Sans Frontières veut poursuivre ses activités en Afghanistan. Les précisions de Stephen Cornish, directeur général de MSF Suisse / 19h30 / 2 min. / le 29 août 2021

20h30

La Suisse doit-elle accueillir plus de réfugiés afghans?

La Suisse a annoncé vendredi avoir terminé l’évacuation des personnes qui travaillaient pour la Confédération en Afghanistan. En tout, 218 personnes vont obtenir l’asile dans le pays. Il s’agit d’ employés du bureau de coopération de la Suisse à Kaboul ainsi que leurs proches.

La question qui se pose désormais est : doit-on en faire davantage ?

Plusieurs réfugiés afghans déjà présents en Suisse, que ce soit depuis plusieurs mois ou années, se font beaucoup de soucis pour leurs proches restés sur place. Mahdi, qui est arrivé en Suisse il y a 10 mois, rêve que sa famille puisse le rejoindre, en particulier sa mère et sa sœur.

"J’aimerais rester ici travailler. Mais je ne peux pas me projeter tant que ma famille n’est pas avec moi. S’ils ne peuvent pas venir, je devrai les rejoindre là-bas, pour les protéger. Sous le régime des talibans, ce n’est plus possible pour ma mère de vivre seule, il faut un homme dans le foyer", témoigne-t-il dans le 19h30.

Les demandes de regroupements familiaux seront étudiées par la Suisse, mais pas question de faire sortir des personnes encore domiciliées là-bas.

Pour le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), la priorité aujourd’hui est d’augmenter l’aide humanitaire sur place et pour les personnes qui ont déjà fui dans les pays voisins. Pour l’heure les déplacements se font surtout à l’intérieur du pays, mais d’après l’ONU, 500'000 personnes de plus pourraient chercher l’asile ailleurs d’ici la fin de l’année.

>> Regarder le sujet du 19h30 :

La Suisse veut prioritairement aider les réfugiés afghans hors du pays
La Suisse veut prioritairement aider les réfugiés afghans hors du pays / 19h30 / 2 min. / le 29 août 2021

19h50

Apparition publique du chef suprême des talibans annoncée

Le chef suprême des talibans, Hibatullah Akhundzada, qui n'est jamais apparu en public, se trouve en Afghanistan, dans la ville de Kandahar, ont déclaré dimanche les porte-paroles du mouvement.

"Il est à Kandahar. Il vit là depuis le début", a déclaré le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid. "Il apparaîtra bientôt en public", a de son côté indiqué le porte-parole adjoint Bilal Karimi.

Hibatullah Akhundzad ne s'est manifesté d'aucune manière depuis que les talibans ont repris le contrôle de l'Afghanistan à la mi-août à la faveur du retrait américain.

19h40

Une centaine de pays affirment que les talibans se sont engagés à autoriser les départs

Une centaine de pays ont annoncé dimanche avoir reçu l'engagement de la part des talibans qu'ils laisseraient partir tous les étrangers et ressortissants afghans disposant d'un permis de s'installer ailleurs, même après le retrait des troupes américaines prévu mardi.

"Nous nous engageons tous à nous assurer que nos citoyens, ressortissants ou résidents, employés, Afghans, qui ont travaillé avec nous, et ceux qui sont en danger, pourront continuer à voyager librement vers des destinations hors d'Afghanistan", ont écrit ces pays, dont les Etats-Unis, l'Allemagne, la France ou le Royaume-Uni, dans un communiqué.

Le texte est également signé par l'Union européenne et l'Alliance atlantique, mais ne compte pas la Chine et la Russie parmi ses signataires.

"Nous continuerons à livrer des documents permettant de voyager à certains Afghans", affirment-ils encore, en disant disposer de "l'engagement des talibans qu'ils pourront voyager vers nos pays respectifs". "Nous prenons note des déclarations publiques des talibans confirmant cette entente", conclut le communiqué.

18h45

Les femmes pourront à aller à l'université, mais dans des classes non mixtes

Le ministre par intérim de l'enseignement supérieur du gouvernement taliban a assuré dimanche que les Afghanes pourraient étudier à l'université, mais dans des classes non mixtes.

Les talibans veulent créer "un programme d'enseignement islamique et raisonnable, en accord avec nos valeurs islamiques, nationales et historiques, et, d'un autre côté, être capable de rivaliser avec les autres pays", a précisé le ministre par intérim Abdul Baqi Hazzani.

Depuis leur prise du pouvoir mi-août, les talibans se sont efforcés d'afficher une image d'ouverture et de modération, face aux craintes d'un retour du même type de régime fondamentaliste et brutal que lorsqu'ils étaient au pouvoir entre 1996 et 2001. L'éducation des filles et femmes était alors interdite.

17h45

Joe Biden rend hommage aux soldats tués

Le président Joe Biden s'est rendu dimanche sur la base aérienne de Dover, dans le Delaware, pour rendre hommage aux 13 soldats américains tués jeudi à l'aéroport de Kaboul dans un attentat revendiqué par le groupe Etat islamique.

Sous le feu des critiques depuis la chute de Kaboul aux mains des talibans le 15 août, et davantage encore depuis l'attentat à l'aéroport, Joe Biden, accompagné de son épouse Jill, a rencontré à son arrivée sur la base les familles de soldats tués par l'explosion.

Il a ensuite rendu hommage aux dépouilles des soldats, arrivées en début de matinée à bord d'un avion spécialement affrété.

16h00

Nouvelle frappe américaine

Les Etats-Unis ont réalisé dimanche à Kaboul une frappe "défensive" de drone contre un véhicule chargé d'explosifs. Ils entendaient ainsi "supprimer une menace imminente" du groupe Etat islamique au Khorasan (EI-K) contre l'aéroport, a annoncé le Pentagone.

"Nous sommes certains d'avoir atteint la cible", a précisé Bill Urban, un porte-parole du commandement central. "Nous vérifions l'éventualité de victimes civiles", a-t-il dit. "Des explosions secondaires provenant du véhicule ont montré la présence d'une quantité importante de matériel explosif", a-t-il ajouté.

Le président Joe Biden avait fait savoir samedi qu'une nouvelle attaque était "hautement probable", après l'attentat de jeudi aux abord de l'aéroport de Kaboul, revendiqué par l'EI-K et qui a fait plus d'une centaine de morts dont treize militaires américains.

En représailles, les Etats-Unis ont effectué une frappe de drone en Afghanistan, tuant deux membres de l'EI et en blessant un troisième.

15h30

Encore 300 Américains à évacuer

Il reste "300 Américains ou moins" à évacuer d'Afghanistan, a déclaré dimanche le secrétaire d'Etat Antony Blinken sur la chaîne ABC.

"Nous travaillons sans relâche ces heures-ci et ces jours-ci pour les sortir de là", a-t-il dit, à 48 heures de la date butoir du retrait américain.

Environ 114'400 personnes dont près de 5500 citoyens américains ont été évacuées d'Afghanistan par un gigantesque pont aérien depuis le 14 août, à la veille de la prise de Kaboul par les talibans.

14h15

Départs autorisés par les talibans après le 31 août?

Les Etats-Unis s'attendent à ce que les talibans continuent de permettre des départs d'Afghanistan en sécurité après le retrait militaire américain le 31 août, a déclaré le conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden.

"Les talibans ont communiqué à la fois en privé et en public qu'ils permettront un passage en sécurité", a dit Jake Sullivan dans une interview que diffusera CBS dimanche.

"Après le 31 août, nous ferons en sorte qu'un passage sûr soit garanti pour tout citoyen américain, tout résident permanent légal", a-t-il ajouté.

"Et oui, nous garantirons un passage sûr pour les Afghans qui nous ont aidés pour continuer à partir après le 31 août."

Jake Sullivan a déclaré que les Etats-Unis ne prévoyaient pas pour l'instant de conserver une ambassade en Afghanistan à partir du 1er septembre à la suite de la prise de pouvoir des talibans.

Les Etats-Unis réfléchissent à de nouvelles frappes et à "d'autres opérations" en représailles à l'attentat, revendiqué par l'organisation Etat islamique, qui a fait jeudi des dizaines de morts, dont 13 soldats américains, aux abords de l'aéroport de Kaboul, a encore déclaré Jake Sullivan.

Les responsables américains ne pensent pas que "les groupes terroristes en Afghanistan" aient la capacité de commettre des attentats à l'étranger, a-t-il dit.

12h30

Intenses tractations sur l'avenir de l'aéroport

La question, cruciale, de la gestion de l'aéroport international Hamid Karzaï de Kaboul après le retrait des Américains et de l'OTAN est au coeur de discussions internationales aussi intenses que complexes. Le 1er septembre, le site sera sous la responsabilité des nouveaux maîtres islamistes du pays.

Garder l'aéroport ouvert sera crucial pour faciliter l'arrivée de l'aide humanitaire et la reprise des vols commerciaux.

"Nous partons d'ici au 31 août. A cette date, nous allons rendre l'aéroport aux Afghans", a confirmé vendredi le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price, coupant court à toute spéculation sur un éventuel contrôle international.

"Gérer un aéroport n'est pas une mince affaire", a résumé Ned Price. "Il est probablement déraisonnable de s'attendre à ce qu'il y ait des opérations aéroportuaires normales le 1er septembre".

Jusqu'ici, l'OTAN jouait un rôle-clé: son personnel civil s'occupait du contrôle du trafic aérien, de l'approvisionnement en carburant et des communications, tandis que des contingents militaires turc, mais aussi américain, britannique et azerbaïdjanais, étaient chargés de la sécurisation.

Aide étrangère?

A l'approche du retrait des forces internationales, il a longtemps été question que la Turquie conserve la responsabilité de la sécurité du périmètre, dans l'espoir que les islamistes acceptent le maintien d'une petite force de ce pays à majorité musulmane, bien que membre de l'alliance atlantique.

Mais les talibans, une fois au pouvoir, ont clairement répété qu'ils n'accepteraient aucun soldat étranger en Afghanistan après le 31 août et les militaires turcs ont donc commencé à se retirer. Pour autant, les négociations se poursuivent sur le plan civil.

A l'issue de premières discussions entre des émissaires d'Ankara et les talibans à Kaboul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a dévoilé vendredi que les ex-insurgés voulaient assurer eux-mêmes la sécurité de l'aéroport, tout en demandant à la Turquie d'être responsable de sa logistique.

>> Ecouter le sujet du 12h30 :

Un combattant taliban monte la garde sur le site de la double explosion à une porte de l'aéroport de Kaboul, le 27 août 2021. [AFP - Wakil Kohsar]AFP - Wakil Kohsar
Les évacuations se terminent, mais l'avenir de l'aéroport de Kaboul reste crucial / Le 12h30 / 1 min. / le 29 août 2021

12h00

Bilan de l'attentat encore incertain

Selon les derniers bilans de l'attentat de jeudi à l'aéroport de Kaboul, 90 morts et 150 blessés ont été recensés dans les hôpitaux locaux. Certains médias locaux ont fait état d'un bilan de 170 morts. Treize soldats américains et deux Britanniques ont également péri.

L'attaque a été revendiquée par le groupe jihadiste Etat Islamique.

11h30

Chef suprême taliban très discret

Depuis qu'ils ont pris le pouvoir en Afghanistan le 15 août, plusieurs dirigeants talibans ont fait leur entrée publique dans Kaboul. Mais l'un d'eux continue à se faire d'une discrétion absolue: leur chef suprême, Haibatullah Akhundzada.

Ce mollah spécialiste des questions judiciaires et religieuses est sorti de l'anonymat en mai 2016 pour prendre la tête du mouvement islamiste, qui était alors en proie à des luttes intestines. Il a été nommé quelques jours après la mort de son prédécesseur, Mansour, tué par une frappe de drone américain au Pakistan, avec pour principal objectif de réunifier les talibans.

On connaît peu de choses sur le rôle au quotidien d'Haibatullah Akhundzada, dont la communication se limite à de rares messages annuels à l'occasion des fêtes islamiques. Pour plusieurs analystes, il est plus symbolique qu'opérationnel.

Une seule photo

Les talibans n'ont diffusé qu'une seule et unique photographie de lui. Il n'a jamais fait d'apparition publique et on ignore où il se trouve.

Fils d'un théologien, originaire de Kandahar, coeur du pays pachtoune dans le sud de l'Afghanistan et berceau des talibans, cet érudit jouissait déjà avant même sa nomination à leur tête d'une grande influence en leur sein. Il dirigeait leur système judiciaire.

Les talibans ont depuis toujours l'habitude de laisser leur chef suprême dans l'ombre. Le fondateur du groupe, le mollah Omar, menait une vie d'ermite et allait rarement dans la capitale afghane Kaboul, du temps où le mouvement était au pouvoir dans les années 1990.

Il préférait rester caché à son domicile de Kandahar et ne rencontrait qu'avec réticence les dignitaires qui lui rendaient visite. Mais sa parole était sacrée et aucun de ses successeurs n'a inspiré le même respect au sein du mouvement.

11h00

Garder de bonnes relations, y compris avec la Suisse

Un responsable des talibans a indiqué que le nouveau régime en Afghanistan souhaitait entretenir de bonnes relations avec la communauté internationale, y compris avec la Suisse. L'aide humanitaire sera acceptée, pour autant qu'elle soit inconditionnelle.

"Nous voulons de bonnes relations économiques et humaines. Nous appelons tous les pays du monde, y compris la Suisse, à reconnaître le droit du peuple afghan à l’autodétermination et à maintenir de bonnes relations diplomatiques, économiques et interpersonnelles avec l’Afghanistan", a déclaré le haut responsable, Abdul Qahar Balkhi, dans une interview écrite avec le Sonntagsblick.

Il a ajouté que le régime acceptait "toute aide humanitaire et de développement qui n’est pas conditionnelle". Anglophone, Abdul Qahar Balkhi est membre de la commission culturelle des talibans, le mouvement islamiste qui a pris le pouvoir mi-août à Kaboul.

>> Ecouter le sujet du 12h30 :

Des talibans patrouillent dans la rue à Kaboul, le 19 août 2021. [AP/Keystone - Rahmat Gul]AP/Keystone - Rahmat Gul
Le Sonntagsblick publie l'interview d'un haut responsable taliban / Le 12h30 / 1 min. / le 29 août 2021

09h00

Le retrait américain entre dans sa phase finale

L'armée américaine est entrée dans la phase finale de son départ de Kaboul et il ne reste qu'un peu plus d'un millier de civils à évacuer à l'aéroport de la capitale afghane, a déclaré dimanche un responsable des services de sécurité occidentaux.

Un soldat américain stationné sur l'aéroport de Kaboul, le 22 août 2021. [Keystone]
Un soldat américain stationné sur l'aéroport de Kaboul, le 22 août 2021. [Keystone]

Le responsable occidental, qui a requis l'anonymat, a dit à Reuters que le moment exact de la fin des opérations d'évacuation de civils à Kaboul n'était pas encore fixé.

Les taliban se tiennent prêts à prendre le contrôle de l'aéroport, a déclaré de son côté un représentant du mouvement islamiste, qui a pris le pouvoir en Afghanistan à l'issue d'une offensive éclair parallèlement au retrait militaire des Etats-Unis.

03h00

L'opération d'évacuation britannique a pris fin

L'opération d'évacuation du Royaume-Uni en Afghanistan a pris fin samedi, alors que des centaines d'Afghans restaient sur place. "Le dernier vol transportant du personnel des forces armées britanniques a quitté Kaboul", a tweeté le ministère britannique de la défense.

"A tous ceux qui ont servi si courageusement sous une pression énorme et dans des conditions horribles pour mettre en sécurité les civils les plus vulnérables: merci", a ajouté le ministère, postant des photographies de soldats montant à bord de l'avion. Le dernier avion évacuant uniquement des civils avait décollé plus tôt samedi de la capitale afghane.

Le premier ministre britannique Boris Johnson a, lui aussi, adressé ses remerciements à ceux qui ont conduit l'opération, au cours de laquelle plus de 15'000 personnes ont été évacuées en moins de deux semaines. "Vous pouvez être fiers de ce que vous avez accompli", a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.

02h00

Paris et Londres veulent une zone protégée pour les Afghans à Kaboul

La France et le Royaume-Uni comptent soumettre lundi au Conseil de sécurité des Nations unies un projet de résolution portant sur la création à Kaboul d'une zone protégée pour les Afghans désireux de quitter leur pays après la prise de pouvoir des talibans, a déclaré Emmanuel Macron, cité par le Journal du Dimanche.

" Notre projet de résolution vise à définir, sous contrôle onusien, une safe zone à Kaboul qui permette de continuer les opérations humanitaires", a dit le président français, cité par le JDD.

L'objectif est aussi "de mettre chacun devant ses responsabilités", a ajouté Emmanuel Macron, en référence selon le JDD à la Russie et à la Chine, deux membres permanents du Conseil de sécurité disposant à ce titre d'un droit de veto, soupçonnés de d'accommoder de la prise de pouvoir des taliban en Afghanistan.

21h00

Joe Biden avertit d'une attaque prochaine "très probable" à l'aéroport de Kaboul

Le président américain Joe Biden a averti samedi qu'une attaque était "très probable" contre l'aéroport de Kaboul "dans les 24 à 36 heures", tout en affirmant que la frappe américaine qui a tué deux membres de l'Etat islamique ne serait pas "la dernière".

"La situation sur les lieux reste extrêmement dangereuse et la menace d'une attaque terroriste contre l'aéroport demeure élevée", a écrit le président américain dans un communiqué, après avoir rencontré ses conseillers militaires et de sécurité.

Un attentat perpétré jeudi près de l'aéroport de Kaboul a fait plus d'une centaine de morts, dont 13 soldats américains.

Cette attaque, revendiquée par l'Etat islamique au Khorasan (EI-K), a déclenché une frappe de représailles de l'armée américaine.

Deux "cibles importantes" du groupe EI-K, des "organisateurs" et "opérateurs", ont été tuées, et une autre blessée dans une frappe de drone menée par les Etats-Unis en Afghanistan, a annoncé samedi le Pentagone.

20h30

Les talibans à la tête d’un pays économiquement en déroute

Les talibans, au pouvoir depuis deux semaines en Afghanistan, ont pris la tête d'un pays économiquement en déroute.

Il faut dire qu’un franc sur deux qui y circulent provient de l'aide internationale qui est aujourd'hui interrompue. Sans compter qu’avec un PIB de seulement 20 milliards de dollars, soit environ 506 dollars par habitant, l’Afghanistan pointe à la septième place des pays les plus pauvres de la planète.

Si le commerce informel fleurit, les experts s'interrogent: les talibans ont-ils les moyens de leurs ambitions?

>> Regarder le sujet du 19h30 :

L’Afghanistan des Talibans au bord de la faillite
L’Afghanistan des Talibans au bord de la faillite / 19h30 / 2 min. / le 28 août 2021

17h40

1400 personne enregistrées à l'aéroport de Kaboul samedi

"Environ 1400 personnes à l'aéroport de Kaboul ont été contrôlées et se sont enregistrées pour des vols aujourd'hui", a indiqué samedi le général américain Hank Taylor.

Au total, environ 111'900 personnes ont été évacuées depuis le 14 août, veille de la prise de pouvoir des talibans à Kaboul, selon les derniers chiffres du gouvernement américain.

17h20

Deux cibles de l'EI tuées en représailles

Le Pentagone a annoncé samedi que "deux cibles importantes" du groupe Etat islamique (EI), des "organisateurs" et "opérateurs", avaient été tuées et une blessée dans une frappe de drone des Etats-Unis menée en Afghanistan, sans révéler leurs noms.

"Il n'y a à notre connaissance aucune victime civile", a indiqué le général américain Hank Taylor.

Le porte-parole du Pentagone John Kirby a refusé d'expliciter s'ils avaient été directement impliqués dans l'attentat de jeudi près de l'aéroport de Kaboul, qui a fait plus d'une centaine de morts dont 13 soldats américains.

Cette attaque a été revendiquée par l'Etat islamique au Khorasan (EI-K).

>> Regarder le sujet du 19h30 :

Suite à l'attaque meurtrière à l'aéroport de Kaboul, l'armée américaine a riposté en tuant deux leaders de l'Etat islamique
Suite à l'attaque meurtrière à l'aéroport de Kaboul, l'armée américaine a riposté en tuant deux leaders de l'Etat islamique / 19h30 / 2 min. / le 28 août 2021

>> Ecouter aussi le sujet de Forum sur les représailles américaines :

Les Etats-Unis ont mené des frappes contre un "organisateur" de l'EI en Afghanistan. [AFP - EyePress]AFP - EyePress
Les Etats-Unis ont mené des frappes contre un "organisateur" de l'EI en Afghanistan / Forum / 2 min. / le 28 août 2021

17h00

Poursuite des évacuations après le 31 août?

Emmanuel Macron a déclaré samedi que des discussions "fragiles et provisoires" étaient engagées avec les talibans en Afghanistan, avec l'aide du Qatar, sur les questions humanitaires et sur d'éventuelles opérations d'évacuation au-delà du 31 août pour les Afghans désireux de quitter leur pays.

En déplacement en Irak, le président français a souligné que ces pourparlers humanitaires étaient l'une des conditions de toute discussion politique à l'égard des talibans, qui ont pris le pouvoir en Afghanistan.

La France a déjà évacué 2834 personnes, dont 142 Français, 17 Européens et donc près de 2700 Afghans via une quinzaine de vols depuis le 17 août, a précisé Emmanuel Macron.

>> Ecouter l'interview de la sénatrice française Nathalie Goulet (Union des démocrates et indépendants) sur les exfiltrations :

La sénatrice française Nathalie Goulet. [Nathalie Goulet]Nathalie Goulet
Quel sera le sort des Afghans qui travaillaient pour les pays occidentaux? / Forum / 6 min. / le 28 août 2021

06h00

Retour sur la journée de mardi

Le président américain Joe Biden a décidé de maintenir au 31 août la date butoir du retrait total des forces américaines d'Afghanistan, ont rapporté des médias américains. Ce délai "ne suffira pas" pour évacuer du pays "tous ceux que nous voulons faire sortir", avait auparavant averti le ministre allemand des Affaires étrangères. Paris et Madrid tiennent le même discours et demandent un délai supplémentaire.

Les talibans ont de leur côté exclu tout report. Le porte-parole du mouvement islamiste a aussi invité les Afghans qui cherchent encore à fuir le pays à rentrer chez eux. Les talibans ont en outre demandé aux Occidentaux d'évacuer des étrangers et pas des Afghans qualifiés.

Les pays occidentaux continuent d'évacuer au pas de charge les personnes souhaitant fuir. Selon une responsable de la Maison Blanche, les Etats-Unis et leurs alliés ont évacué 21'600 personnes au cours des 24 dernières heures, soit près de 60'000 au total.

Un avion affrété par le DFAE a atterri dans la nuit de lundi à mardi à Zurich avec à son bord des personnes qui avaient été transférées provisoirement d'Afghanistan vers l'Ouzbékistan. Tous les collaborateurs de Berne et leurs familles sont en lieu sûr, a fait savoir le chef de la diplomatie suisse Ignazio Cassis devant la presse. Quinze Suisses sont encore en Afghanistan, à savoir des personnes qui n'ont pas pu ou pas voulu se rendre à l'aéroport.

>> Le suivi de la journée de mardi : Joe Biden maintient le retrait des forces américaines au 31 août, les Européens veulent plus de temps