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L'OMS demande une enquête sur l'hypothèse de la fuite du Covid-19 d'un labo

Le directeur de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus. [AFP - Christopher Black]
L'OMS demande une enquête sur l'hypothèse de la fuite du Covid-19 d'un labo / Le Journal horaire / 19 sec. / le 30 mars 2021
Le patron de l'OMS a réclamé mardi une nouvelle enquête avec des experts spécialisés sur l'hypothèse d'une fuite du virus ayant provoqué la pandémie de Covid-19 d'un laboratoire en Chine. Il a critiqué le manque d'accès aux données brutes des experts internationaux.

Bien que les experts, qui ont enquêté en janvier et février en Chine sur l'origine du virus, aient estimé que l'hypothèse d'une fuite d'un laboratoire soit la moins probable, "cela demande d'enquêter plus avant, probablement avec de nouvelles missions avec des experts spécialisés que je suis prêt à déployer", a assuré Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Cette hypothèse que le virus donnant le Covid-19 ait pu s'échapper d'un laboratoire a été défendue par l'administration américaine sous la présidence de Donald Trump, se basant sur les informations de ses services de renseignement. La Chine a toujours nié cette possibilité avec force.

Tedros Adhanom Ghebreyesus s'exprimait juste avant la publication officielle du rapport sur les origines et la conférence de presse de quelques-uns des experts internationaux qui se sont rendus en Chine, en janvier 2021, pour mener l'enquête plus d'un an après le début de la pandémie dans la métropole de Wuhan en décembre 2019.

"Pas le mot de la fin"

Le dirigeant de l'OMS a souligné également que les experts internationaux "avaient fait part de leurs difficultés à accéder aux données brutes" pendant leur séjour en Chine. Une rare critique publique de la façon dont Pékin a géré cette enquête conjointe. "J'espère que de nouvelles études collaboratives seront basées sur un partage de données plus large et plus rapide", a-t-il ajouté.

Le chef de la délégation des experts internationaux, Peter Ben Embarek, a minimisé la chose en conférence de presse, affirmant qu'en Chine comme ailleurs certaines données ne pouvaient être partagées pour des raisons de respect de la vie privée.

"Ce rapport est un début très important, mais ce n'est pas le mot de la fin", a souligné également le directeur général de l'OMS.

Transmission par un animal "probable à très probable"

Selon les éléments du rapport dont l'AFP a obtenu copie lundi, ses auteurs jugent la transmission du virus à l'être humain par un animal intermédiaire "probable à très probable", tandis que l'hypothèse d'un incident de laboratoire est au contraire qualifiée d'"extrêmement improbable".

L'étude privilégie la théorie généralement admise de la transmission naturelle du virus d'un animal réservoir (probablement la chauve-souris) à l'humain, par l'intermédiaire d'un autre animal non encore identifié. Parmi les suspects figurent le chat domestique, le lapin ou le vison, ou encore le pangolin ou le blaireau-furet.

>> Relire aussi : L'OMS juge "probable" que le Covid ait été transmis à l'homme par un animal intermédiaire

La transmission directe du virus via l'animal réservoir est toutefois jugée "possible à probable" par les experts. Ils n'écartent par ailleurs pas l'hypothèse d'une transmission par de la viande surgelée - piste privilégiée par Pékin -, jugeant ce scénario "possible".

Le rapport recommande de poursuivre des études sur la base de ces trois hypothèses, mais balaie en revanche la possibilité d'une transmission à l'humain lors d'un accident de laboratoire.

>> Relire aussi : Beaucoup de questions, peu de réponses après les enquêtes de l'OMS à Wuhan

ats/jfe

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"D'autres investigations sont nécessaires" pour l'UE

Le rapport de l'OMS sur l'origine du coronavirus est "un premier pas utile" mais des "investigations supplémentaires devront être poursuivies", a réagi l'Union européenne.

A la suite de ce rapport, qui privilégie l'hypothèse d'une transmission du virus à l'homme par l'intermédiaire d'un animal, "il faudra encore avoir accès à tous les lieux appropriés et à toutes les données disponibles", poursuit l'UE, alors que la Chine est critiquée pour le partage très limité de ses données avec les experts internationaux.