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Escalade des tensions entre la police et le mouvement pro-démocratie en Thaïlande

Vingt-trois personnes, souffrant en majorité de troubles causés par les gaz irritants, ont eu besoin d'une prise en charge médicale. [Keystone - Sakchai Lalit]
Canons à eau et lacrymogènes contre les manifestants pro-démocratie en Thaïlande / Le Journal horaire / 39 sec. / le 17 novembre 2020
La police a fait usage mardi à Bangkok de canons à eau et de gaz lacrymogènes contre des manifestants rassemblés près du Parlement, la répression la plus musclée de la contestation pro-démocratie depuis le début du mouvement.

Dans la matinée, plusieurs centaines de protestataires ont marché vers le Parlement pour faire pression sur les députés et les sénateurs qui débattent d'une éventuelle réforme de la Constitution.

En fin d'après-midi, certains ont tenté de se frayer un passage pour se rapprocher de l'édifice, protégé par des blocs de béton, des barbelés et des centaines de policiers.

Usage de gaz lacrymogène

La police anti-émeute a alors fait usage de canons mélangeant eau et produits chimiques et, pour la première fois, de gaz lacrymogènes.

Pour se protéger, certains militants se sont abrités derrière des bouées géantes en forme de canard jaune, qu'ils avaient prévu d'utiliser comme embarcation pour atteindre le Parlement par le fleuve.

Plusieurs milliers de manifestants

Les manifestants - plusieurs milliers en début de soirée selon une estimation de l'afp - ont finalement réussi à s'approcher de l'entrée principale du Parlement.

Au total, 23 personnes, souffrant en majorité de troubles causés par les gaz irritants, ont eu besoin d'une prise en charge médicale, selon le centre médical d'urgence Erawan à Bangkok.

afp/fgn

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Des réformes demandées

Le mouvement pro-démocratie réclame la destitution du Premier ministre Prayut Chan-O-Cha, au pouvoir depuis le coup d'Etat de 2014 et légitimé par une élection controversée l'année dernière. Il demande aussi des réformes pour limiter les pouvoirs de la puissante et richissime monarchie et une révision de la Constitution, adoptée sous la junte en 2017. Il assure souhaiter moderniser la monarchie, mais en aucun cas vouloir l'abolir.

Le Parlement est actuellement réuni pour décider quels projets d'amendements constitutionnels il accepte d'examiner et doit voter sur ce point mercredi.

Mais les 250 sénateurs, entièrement choisis par l'ex-junte, ne devraient pas aisément accepter de rogner sur leurs prérogatives et un éventuel changement constitutionnel prendra de toute façon beaucoup de temps, d'après des observateurs.