L'accusé "est reconnu coupable de complicité dans 5232 cas de meurtres et tentatives de meurtres", a déclaré la présidente du tribunal Anne Meier-Göring à l'issue d'un procès, probablement l'un des derniers, portant sur les atrocités commises sous le IIIe Reich.
"Soutien" à la machine d'extermination
Pour le parquet, le nonagénaire, apparu tout au long des audiences en fauteuil roulant et accompagné par ses proches, a soutenu la machine d'extermination nazie. Il réclamait une peine de trois ans de prison sur la base de la législation pour mineurs, car il avait entre 17 et 18 ans au moment des faits. La défense, elle, avait réclamé un non-lieu.
Lundi, l'accusé avait présenté des excuses "auprès de ceux qui sont passés par cet enfer de folie", disant avoir réellement pris conscience, au fil des neufs mois de procès et de la quarantaine de témoignages, de "toute l'ampleur de la cruauté" des actes commis à Stutthof.
Brièvement prisonnier de guerre après 1945, l'ancien gardien n'avait pas été inquiété par la suite. Il avait fait sa vie et fondé une famille à Hambourg, où il était devenu tour à tour boulanger, chauffeur de camion et concierge.
afp/oang
Premier camp établi hors d'Allemagne
Au total, quelque 65'000 personnes, essentiellement des juifs des pays baltes et de Pologne, sont mortes au camp de Stutthof, abattues d'une balle dans la nuque, gazées au Zyklon B ou pendues. D'autres ont succombé au froid, aux épidémies et au travail forcé.
Ce camp situé près de Gdansk, dans la Pologne actuelle, était le premier établi hors d'Allemagne en 1939. Il avait été progressivement intégré au système d'extermination des juifs.
L'accusé, posté sur l'un des miradors le surplombant, avait pour devoir d'empêcher toute révolte ou fuite.