Publié

Le photographe Salgado défend les peuples indigènes contre le Covid-19

Une image en noir et blanc de Sebastião Salgado illustre la pétition que le photographe a mise en ligne afin de protéger les indigènes du Brésil contre le Covid-19. [avaaz.org - Sebastião Salgado]
Une image en noir et blanc de Sebastião Salgado illustre la pétition que le photographe a mise en ligne afin de protéger les indigènes du Brésil contre le Covid-19. - [avaaz.org - Sebastião Salgado]
Le célèbre photographe brésilien Sebastião Salgado a lancé dimanche une pétition en ligne signée par des stars comme Brad Pitt, Madonna ou Paul McCartney, réclamant des "mesures urgentes" des pouvoirs publics pour protéger les indigènes brésiliens du coronavirus.

"Les peuples indigènes du Brésil risquent d'être décimés par le Covid-19 si des mesures urgentes ne sont pas prises pour les protéger", peut-on lire dans la pétition, déjà signée par près de 50'000 personnes dimanche à la mi-journée.

Parmi les signataires, de nombreuses vedettes du cinéma, comme les acteurs Sylvester Stallone, Meryl Streep, Richard Gere ou Juliette Binoche, mais aussi des réalisateurs comme Pedro Almodovar ou Guillermo Del Toro.

Le Prince Albert de Monaco, Nicolas Hulot et Sting ont également signé la pétition, ainsi que les top-models Naomi Campbell et Gisele Bundchen ou les chanteurs brésiliens Gilberto Gil et Caetano Veloso.

Les visages de ces stars apparaissent au début d'une vidéo conçue par le Brésilien Fernando Meirelles, réalisateur de la Cité de Dieu (2002) et des Deux Papes (2019).

Sur cette vidéo circulant sur les réseaux sociaux, ont peut voir aussi des photos en noir et blanc d'indigènes, prises par Sebastião Salgado en Amazonie.

Des ethnies particulièrement en danger

Le portrait d'une jeune indigène de l'Amazonie figurant dans la vidéo reprenant le texte de la pétition pour protéger les peuples indigènes du Brésil. [Fernando Meirelles - Sebastião Salgado]

"Cela fait cinq siècles que ces ethnies sont décimées par les maladies amenées par les colonisateurs européens (...) Aujourd'hui, avec ce nouveau fléau, ces communautés natives risquent d'être totalement éradiquées, sans défense contre le coronavirus", dénonce la pétition.

"Leur situation est doublement critique, parce que les territoires reconnus comme d'usage exclusif des populations autochtones sont envahis illégalement par des orpailleurs, des trafiquants de bois ou des fermiers qui s'accaparent leurs terres", précise le texte.

"Assurer la protection" des peuples natifs

Dans la vidéo, Sebastião Salgado appelle "le président de la République, les leaders du Congrès et du judiciaire au Brésil" mettre fin à ces intrusions et à "assurer la protection" des peuples natifs.

"Le Brésil a une dette envers ses premiers habitants, c'est le moment de faire ce qui aurait dû être fait il y a longtemps", conclut photographe.

L'Etat d'Amazonas (Nord), où vivent le plus grand nombre d'indigènes du Brésil, est un des plus touchés par la pandémie, avec plus de 500 morts selon le dernier bilan officiel.

>> Un reportage de Sebastião Salgado et Leão Serva dans la tribu Korubo dans la Folha de S.Paulo: "The Korubos are scared"

afp/sjaq

Publié

Jair Bolsonaro prône encore et toujours le déconfinement

Le président brésilien Jair Bolsonaro a réitéré dimanche son discours anticonfinement devant des milliers de manifestants venus le soutenir à Brasilia. Le nombre de cas de coronavirus explose dans son pays.

Au Brésil, les mesures de confinement sont du ressort des Etats, qui les imposent localement, de façon de plus ou moins stricte.

A distance

La manifestation de dimanche a rassemblé une foule plus nombreuse que lors de ces dernières semaines mais, contrairement aux manifestations précédentes, le chef de l'Etat – qui ne portait pas de masque – s'est maintenu à distance de ses partisans, depuis la rampe monumentale de sa résidence officielle du palais de l'Alvorada.

Au lieu de haranguer la foule comme il l'avait fait auparavant, Jair Bolsonaro s'est contenté de faire un bref discours devant une caméra. Il est ensuite descendu de la rampe au côté de sa fille de neuf ans, pour saluer les manifestants, mais ne s'est pas approché à plus de deux mètres: "Le peuple est avec nous et l'armée est du côté de la loi, de l'ordre, de la liberté et de la démocratie", a-t-il affirmé.

Le quotidien Estado de Sao Paulo, un des plus importants du pays, a relaté sur son site qu'un de ses photographes et son chauffeur avaient été agressés par des manifestants, qui les avaient poussés et leur avaient donné des coups de pied.

Le Brésil compte près de 100'000 cas de covid-19 et plus de 6700 décès liés au virus, avec plus de 400 morts par jour depuis bientôt une semaine. La plupart des spécialistes considères que le pic de la pandémie est loin d'être atteint dans ce pays de 210 millions d'habitants.