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Washington ne veut pas imposer ses scanners à l'UE

Les scanners vont apparaître à Amsterdam, mais pas en Suisse.
Les scanners corporels vont apparaître au Royaume-Uni, mais pas (encore) en Suisse.
Washington ne veut pas que d'autres pays utilisent des systèmes de sécurité identiques au sien dans les aéroports. Une uniformisation risquerait de simplifier la tâche de ceux qui veulent commettre des attentats, a affirmé vendredi à Tolède Janet Napolitano, ministre américaine à la Sécurité intérieure.

«En fait, nous ne souhaitons pas l'utilisation de mesures
identiques, car alors les terroristes sauraient quoi affronter et
s'emploieraient à les déjouer», a expliqué Janet Napolitano, lors
d'un point de presse au lendemain d'une réunion avec ses homologues
de l'Union européenne.



Les scanners corporels sont «un outil», mais «il doit y avoir une
combinaison d'autres mesures», a-t-elle ajouté. «Les pays décident
seuls de la combinaison», a-t-elle insisté, se défendant de vouloir
imposer quoi que ce soit aux Européens.



«Les médias se sont focalisés sur les scanners corporels, mais la
réunion avec mes homologues européens était centrée sur la
nécessité d'augmenter la collecte et le partage des informations»
sur les voyageurs, a-t-elle précisé.

La Suisse attend une décision de l'UE

Le jeune Nigérian auteur présumé de la tentative d'attentat le
jour de Noël a embarqué à Amsterdam avec des explosifs qui n'ont
pas été décelés lors des contrôles, mais qu'un scanner corporel
aurait permis de signaler. Les Etats-Unis ont décidé de se doter de
ces équipements qui permettent maintenant de respecter l'intimité.
C'est le cas également du Royaume-Uni.



L'Italie et la France ont annoncé leur intention de les
expérimenter. L'Allemagne devrait prendre une décision «cet été».
Les Pays-Bas s'équipent déjà. La Suisse attend une décision de
l'UE. D'autres pays devraient suivre, mais ils veulent des
garanties sur l'efficacité des appareils, qui coûtent très cher, et
l'assurance qu'ils ne présentent pas de risque pour la santé et
permettent de respecter l'intimité.



afp/ant

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"L'UE ne doit pas agir en ordre dispersé"

Le commissaire européen Jacques Barrot a estimé que les Européens doivent éviter d'agir en ordre dispersé face aux Etats-Unis et s'abstenir de toujours rechercher le plus petit dénominateur commun s'ils veulent rester crédibles en matière de sécurité.

«Il est déraisonnable de penser négocier séparément avec les Etats-Unis et c'est illusoire», a-t-il affirmé à Tolède lors d'un entretien en marge d'une double réunion avec les ministres de l'Intérieur et de la Justice.

«C'est notamment le cas pour l'utilisation des nouvelles technologies comme les scanners corporels. Nous devons arriver à un cadre commun pour le bon usage de ces scanners, sinon je ne vois pas comment cela peut fonctionner», a-t-il précisé.

Jacques Barrot s'est par ailleurs inquiété des initiatives individuelles de certains Etats membres sur la collecte des données personnelles des voyageurs (PNR), un élément de la coopération avec les Etats-Unis contre le terrorisme.

«Si nous voulons être efficaces, il faut que l'instrument pour recueillir et exploiter ces données soit européen. C'est essentiel pour éviter les abus et les violations de la vie privée», a-t-il expliqué.