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La Chine cultive le "tourisme rouge", à la gloire du Parti communiste

Tourisme rouge en Chine
Tourisme rouge en Chine / L'actu en vidéo / 1 min. / le 30 septembre 2019
La propagande tourne à plein régime en Chine. Les autorités de Pékin ont notamment développé des sites de "tourisme rouge", des lieux historiques triés sur le volet et valorisés pour raviver l'amour du Parti communiste.

Les 70 ans de la fondation de la République populaire par Mao Zedong, le 1er octobre 1949, sont aussi l'occasion de marquer l'anniversaire du règne ininterrompu du Parti communiste chinois sur le pays le plus peuplé du monde. Et pour asseoir leur pouvoir, les autorités de Pékin n'ont jamais lésiné sur les moyens. Au rang des méthodes douces, le tourisme figure désormais en bonne place.

>> Lire aussi : Un défilé gigantesque et 70 coups de canon pour les 70 ans de la Chine

Aujourd'hui, la Chine compte plus de 30'000 sites historiques, des lieux de la Révolution chinoise et des grandes guerres patriotiques triés sur le volet et valorisés pour des visiteurs qui viennent s'y prendre en photo.

Ainsi, en plein coeur d'un quartier chic de Shanghai, derrière les murs d'une bâtisse traditionnelle, le Musée du Parti communiste chinois accueille une foule de visiteurs venus s'imprégner de cette culture communiste.

Culte de Mao

"Je suis là pour découvrir ce qu'on a construit en 70 ans. Cela a été difficile pour le Parti communiste, je voulais en savoir plus sur son histoire et tout le chemin qu'il a parcouru", explique un homme à la RTS. "Ce dont je m'aperçois en venant ici, c'est que grâce au Parti communiste chinois, la Chine a beaucoup changé et nous a apporté beaucoup de nouvelles choses", s'exclame un autre.

Les autorités ont développé de tels sites dits de "tourisme rouge", partout en Chine. Nombre d'entre eux célébrent la mémoire de Mao Zedong, le père fondateur de la République populaire. Les touristes se pressent notamment dans sa région natale du Hunan, dans le sud de la Chine, où se dresse une statut de 32 mètres à son effigie. Sa maison natale ne désemplit pas non plus: quelque 5000 personnes la visitent chaque jour.

Mais ce culte de la personnalité ne concerne pas le seul Mao. L'actuel président Xi Jinping a lui aussi affiches, calendriers et assiettes à son honneur. Car en Chine, le communisme se vend bien.

"La Chine, une puissance plutôt calme"

Pour Nicolas Zufferey, professeur en études chinoises à l'Université de Genève, la Chine reste "une puissance plutôt calme". Le sinologue rappelle mardi dans le 19h30 que le pays n'a pas été engagé dans une guerre internationale depuis 1979.

Une dimension pacifiste que le Parti communiste chinois ne cesse de mettre en avant. L'universitaire estime qu'on peut toutefois être "inquiets", notamment lorsqu'on voit la façon, parfois très violente, avec laquelle le pouvoir traite sa propre population".

>> Revoir l'intervention de Nicolas Zufferey qui évoque l'évolution du discours nationaliste sous Xi Jinping :

Nicolas Zufferey: "Depuis le début du règne de Xi Jinping, il y a une augmentation importante des discours patriotiques nationalistes."
Nicolas Zufferey: "Depuis le début du règne de Xi Jinping, il y a une augmentation importante des discours patriotiques nationalistes." / 19h30 / 1 min. / le 1 octobre 2019

Nicolas Zufferey rappelle aussi que pendant longtemps, les gouvernements occidentaux ont cru qu'avec internet, la Chine allait se démocratiser: "On a vu comment le pouvoir chinois a su au contraire utiliser les nouvelles technologies pour contrôler de façon plus autoritaire sa population".

>> Voir aussi les explications de Tristan Dessert sur la Chine d'aujourd'hui au 19h30 :

Tristan Dessert "En quelques décennies, la Chine est devenue la deuxième économie mondiale."
Tristan Dessert "En quelques décennies, la Chine est devenue la deuxième économie mondiale." / 19h30 / 1 min. / le 1 octobre 2019

Reportage TV: Antoine Védeilhé

Adaptation web: jgal

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Mao Zedong, ce héros à l'héritage controversé

Malgré le culte entretenu autour de Mao Zedong, les hommages des dirigeants chinois au "Grand timonier", responsable de la mort de millions de ses compatriotes par ses campagnes politiques controversées, sont plutôt rares. Xi Jinping, le président actuel, a ainsi rendu hommage à son lointain prédécesseur lundi pour la première fois depuis 2013.

Au moment de faire le bilan du maoïsme, après la mort du leader, le Parti communiste chinois avait posé son verdict: "deux tiers positifs, un tiers négatif". Les autorités qui lui ont succédé ont d'ailleurs engagé le pays dans une politique de réformes économiques aux antipodes du collectivisme imposé auparavant.

Publiquement, les témoignages critiques de l'époque maoïste restent néanmoins rares en Chine. AFP