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Matteo Renzi quitte le Parti démocrate italien et trouble la nouvelle coalition

L'ancien chef du gouvernement italien Matteo Renzi. [Keystone - EPA/RICCARDO ANTIMIANI]
En Italie, Matteo Renzi quitte le Parti démocrate pour créer un nouveau parti centriste / Le 12h30 / 1 min. / le 17 septembre 2019
L'ex-Premier ministre italien Matteo Renzi a annoncé mardi qu'il quittait le Parti démocrate, principale formation de gauche du pays, pour créer son propre mouvement, plus centriste. Il continuera toutefois à soutenir le nouveau gouvernement de Giuseppe Conte.

Dans un entretien au quotidien italien La Repubblica, il a finalement confirmé mardi matin qu'il allait créer une nouvelle formation, réformatrice et libérale. Depuis l'arrivée à la tête des démocrates de représentants de l'aile gauche du parti, Matteo Renzi faisait planer la menace d'une scission.

Moins d'une semaine après l'entrée en fonction de la nouvelle coalition gouvernementale, son désir de rompre avec sa famille politique pour créer un nouveau parti centriste est à même de semer le trouble dans l'alliance inédite entre le Parti démocrate (PD) et le Mouvement 5 étoiles antisystème (M5S).

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"Aujourd'hui, le Parti démocrate est un ensemble de courants politiques. Je crains qu'il ne soit pas en mesure de répondre seul aux agressions de la Ligue de Matteo Salvini et à la difficile cohabitation avec le mouvement 5 Etoiles", a-t-il justifié dans une interview au quotidien italien La Repubblica.

Selon sa propre estimation, une trentaine d'élus sur les quelque 160 que compte le Parti démocrate (PD) au Parlement devraient le suivre dans sa nouvelle aventure. Cet éventuel "groupe Renzi", même s'il reste au sein de la coalition, compliquerait la donne pour Giuseppe Conte, qui aurait à prendre en compte les opinions d'un interlocuteur supplémentaire pour maintenir sa majorité.

Combattre le "salvinisme" dans les rues

Malgré son départ du PD, Matteo Renzi souligne qu'il continuera à soutenir le gouvernement. Il précise l'avoir dit personnellement au Premier ministre Giuseppe Conte, revenu à ce poste il y a une semaine après la conclusion de alliance entre le PD et le M5S, mesure inattendue que Matteo Renzi soutenait.

"Je veux passer les prochains mois à combattre le "salvinisme" dans les rues, dans les écoles, dans les usines. L'avoir renvoyé à la maison restera dans mon CV comme une des choses dont je suis le plus fier", a-t-il souligné. "Le mauvais populisme qu'il exprime n'est pas défait et doit être combattu au sein de la société", a encore estimé l'ex-chef du gouvernement italien, entre 2014 et 2016. "Le populisme ne connaît pas l'intelligence artificielle. Le populisme, c'est la stupidité naturelle", a poursuivi le politicien, connu pour son franc-parler.

Attirer les déçus de Forza Italia

Matteo Salvini, dont le parti gouvernait depuis 14 mois avec le M5S, a provoqué une crise politique et entraîné la chute du premier gouvernement Conte début août. Il espérait obtenir des élections anticipées pour revenir en force au pouvoir. Les sondages lui attribuaient alors 36% à 38% des intentions de vote. Mais Matteo Renzi a poussé en faveur d'une alliance entre le M5S et le PD pour éviter un retour anticipé aux urnes.

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Un nouveau parti indépendant autour de Matteo Renzi, qui multiplie les prises de bec avec l'aile gauche du PD, serait à même d'attirer des déçus de Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi, et de consolider ainsi la base parlementaire de la coalition, estime de son côté l'entourage de Matteo Renzi, qui ne voit pas cette dissidence comme un coup porté contre le nouveau gouvernement.

agences/vic/ej

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