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Un nouveau navire d'aide aux migrants accoste de force à Lampedusa

D'importantes forces de police attendaient l'Alex, un voilier humanitaire transportant 41 migrants. [Keystone - Elio Desiderio/ANSA via AP]
Un nouveau navire d'aide aux migrants accoste de force à Lampedusa / Le Journal horaire / 27 sec. / le 6 juillet 2019
Une semaine après le Sea-Watch, un nouveau navire humanitaire transportant 41 migrants a accosté de force dans le port de Lampedusa, malgré l'interdiction qui lui avait été faite d'entrer dans les eaux italiennes. Un autre navire fait route vers Malte.

D'importantes forces de police attendaient l'Alex, affrété par le collectif italien de gauche et d'extrême gauche Mediterranea, qui a décidé d'accoster malgré la décision de Matteo Salvini de fermer les ports aux navires des ONG et les amendes que risque tout contrevenant, selon les images de la télévision italienne.

Personne n'est descendu samedi du voilier de 18 mètres. Après deux jours passés en mer à bord du navire de 18 mètres, les migrants ont été autorisés à débarquer vers 01h30 dimanche pour être conduits à un centre de regroupement.

Le voilier a été provisoirement saisi et seul son capitaine, Tommaso Stella, fait l'objet d'une enquête pour soupçon d'aide à l'immigration clandestine, rapporte l'agence italienne Agi. Le navire Alex a décliné une offre d'accueil émise par Malte au motif que ce long trajet serait trop dangereux pour les passagers.

Après l'accostage de l'Alex, Matteo Salvini avait assuré que Rome ne "cédera pas au chantage". "Je ne donne pas d'autorisation à des gens qui feignent d'ignorer le droit italien et aident des passeurs à débarquer", a déclaré Matteo Salvini.

Capitaine du Sea-Watch arrêtée puis relâchée

La semaine dernière, les autorités italiennes ont saisi à Lampedusa un navire d'une ONG allemande, le Sea-Watch 3, et arrêté sa capitaine, Carola Rackete, qui avait accosté de force pour débarquer 40 migrants secourus en mer et bloqués à bord depuis plus de deux semaines.

>> Lire : Les autorités italiennes ont arrêté la capitaine du Sea-Watch à Lampedusa

Une juge italienne a invalidé mardi l'arrestation de la capitaine au motif qu'elle avait agi pour sauver des vies mais elle est toujours visée par deux enquêtes, pour résistance à un officier et pour aide à l'immigration clandestine.

L'Alex a été rejoint samedi par un navire de l'ONG allemande Sea-Eye, l'Alan Kurdi (du nom du petit Syrien retrouvé noyé en Turquie en 2015), transportant 65 migrants. Il attendait au large de Lampedusa pour débarquer également des migrants, mais l'ONG allemande Sea-Eye a annoncé dans la nuit de samediu à dimanche qu'il se dirigeait finalement vers Malte.

agences/lan

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Plus 30'000 personnes pour soutenir les ONG de sauvetage

Plus de 30'000 personnes ont manifesté dans une centaine de villes d'Allemagne samedi en signe de solidarité avec la capitaine du Sea-Watch, selon les organisateurs. Elles ont réclamé une prise en charge des migrants sauvés par les ONG en Méditerranée.

A Berlin, le cortège comptait quelque 8000 personnes tandis qu'à Hambourg, 4000 personnes ont participé au défilé, selon le collectif Seebrücke. Au total, des sit-ins, défilés et rassemblements se sont déroulés dans une centaine de villes dans toute l'Allemagne.

"Le sauvetage en mer ne connaît pas de frontières, tout comme notre solidarité", a assuré la capitaine du Sea-Watch, Carola Rackete, dans un message adressé aux manifestants à Berlin. "L'irresponsabilité des Etats européens m'a contrainte à agir comme j'ai agi", a ajouté l'Allemande qui se trouve toujours en Italie.