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Le Venezuela "réfute catégoriquement" les allégations de l'ONU

Le président Nicolas Maduro s'adresse au Vénézuela. [AP/Keystone - Miraflores Press Office]
Le gouvernement de Nicolas Maduro condamné par les Nations Unies / Le 12h30 / 1 min. / le 5 juillet 2019
Le Venezuela a ciblé vendredi à Genève un rapport du Haut-Commissariat aux droits de l'homme contre le gouvernement de Nicolas Maduro. Le pays "réfute catégoriquement" les allégations de l'ONU sur un nombre "élevé" d'exécutions extrajudiciaires présumées.

Devant le Conseil des droits de l'homme, le vice-ministre des Affaires étrangères William Castillo a dénoncé une approche "incompréhensible, sélective et partiale". Le gouvernement demande au Haut-Commissariat de modifier les nombreuses imprécisions, selon lui, dans le rapport publié jeudi.

Il cible notamment le fait que 460 des quelque 560 personnes interrogées se trouvent à l'étranger, y voyant des témoignages venant surtout d'opposants au chef de l'Etat Nicolas Maduro. "J'ai rencontré des victimes des deux côtés", a répondu devant la presse la Haute commissaire Michelle Bachelet, qui a récemment passé quelques jours dans le pays. Mais "les Etats ont la principale responsabilité" pour garantir que les droits humains sont respectés.

S'il a admis près de 6900 exécutions depuis 2018 lors d'opérations de sécurité dans des quartiers considérés comme anti-pouvoir, le gouvernement mentionne des actes dus à une "résistance à l'autorité". Et affirme que moins de 300 procédures ont été ouvertes depuis 2017 "pour homicide, traitement cruel et violation de domicile".

Investigations nécessaires

Dans le rapport, le Haut-Commissariat relève que de nombreuses victimes lors de ces actions ont subi des "exécutions extrajudiciaires" présumées, qui doivent faire l'objet d'investigations. Il ajoute que les chiffres donnés par le gouvernement pourraient sous-estimer la situation.

Selon une ONG vénézuélienne, les interventions d'unités d'élite de la police pourraient avoir tué un nombre de personnes une fois et demie plus important. Outre ces unités, le rapport de l'ONU attribue encore la responsabilité de plus de 50 décès sur une soixantaine dans des manifestations entre janvier dernier et fin mai aux forces de sécurité et aux "collectivos", des milices qui soutiennent Nicolas Maduro.

Devant le Conseil, l'ambassadeur suisse auprès de l'ONU à Genève Valentin Zellweger a demandé la fin de ces "groupes armés paraétatiques". Le Venezuela doit "renoncer à l'usage excessif de la force", a-t-il ajouté. Berne attend toujours la réponse de Caracas sur le scénario d'une représentation par la Suisse des intérêts américains au Venezuela comme Washington le souhaite.

ats/gma

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