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Sarkozy s'attaque au «problème» des bonus

Agir, et vite: le courage selon N. Sarkozy.
Nicolas Sarkozy appelle les banques à un «comportement exemplaire».
Nicolas Sarkozy a demandé mardi aux dirigeants des banques françaises d'adopter «un comportement exemplaire» en matière de bonus et de prendre rapidement des mesures en ce sens au niveau national.

Dans une intervention au début d'une rencontre à l'Elysée avec
les banquiers français, le chef de l'Etat a déclaré qu'il se
battrait au sommet du G20 de Pittsburgh, fin septembre, pour
amplifier les engagements pris lors du précédent sommet de Londres,
le 2 avril dernier.



Les banques françaises se sont engagées à adopter un système de
malus dans la rémunération des traders qui provoqueraient des
pertes, a déclaré mardi le président de la Fédération bancaire
française (FBF), Baudouin Prot, à l'issue de la réunion.



«En moyenne, 50% des bonus et jusqu'aux deux tiers pour les bonus
les plus importants seront versés de manière différée», a expliqué
Nicolas Sarkozy. «Un système de bonus-malus sera mis en place: si
les performances ne sont pas au rendez-vous dans la durée, la
partie différée du bonus ne sera pas versée».

«Un problème international»

Devant les banquiers qu'il avait convoqués pour la septième fois
en un an, Nicolas Sarkozy a déclaré dans des propos liminaires que
«la rémunération des traders est un élément essentiel pour que la
crise que nous avons vécue ne se reproduise pas».



«Mais alors que les premiers signes de stabilisation se font jour,
on voit revenir les mauvaises habitudes, je ne peux pas
l'accepter», a-t-il ajouté.



«Le problème est international et il doit être traité
internationalement mais la France ne s'alignera pas sur le
moins-disant ni n'attendra pour agir», a-t-il dit, souhaitant «que
les banques françaises adoptent un comportement exemplaire».

Continuer à prêter

Selon le texte de son intervention distribué par la présidence
de la République, il a également pressé les banques de continuer à
prêter à l'économie française.



«Je ne veux pas que plane la moindre suspicion sur l'emploi des
fonds publics», a assuré le chef de l'Etat. «Si l'Etat est
intervenu, c'est pour que les banques soutiennent les entreprises
et prêtent aux ménages, pas pour qu'elles spéculent».



agences/sbo

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Des scandales à répétition

Nicolas Sarkozy avait convoqué les dirigeants du monde financier français après une nouvelle polémique sur le versement de bonus par des banques ayant bénéficié de l'aide de l'Etat.

Après le scandale des 70 millions de bonus versés aux traders de Natixis en mars, BNP Paribas, bénéficiaire à hauteur de 5,1 milliards d'euros du plan de soutien de plus de 20 milliards accordé aux banques françaises fin 2008, a relancé la polémique début août.

La presse avait alors révélé l'intention de la banque de provisionner une enveloppe d'un milliard d'euros pour les bonus de ses équipes.

Bientôt une procédure contre les banques suisses?

Le correspondant de la TSR à Paris a brièvement interpellé Nicolas Sarkozy mardi en marge de sa réunion avec les banquiers français.

A la question: "La France doit-elle mettre la pression sur les banques suisses pour livrer les noms des fraudeurs du fisc?"

Le président français a répondu: "Oui, bien sûr."

Nicolas Sarkozy a terminé en disant que la Suisse fait toutefois partie des bons élèves, en allusion aux douze accords de double imposition.

A ce propos, la ministre française de l'Economie Christine Lagarde (à droite sur la photo) vient justement jeudi à Berne pour signer une convention de double imposition avec la Suisse.