Publié

Theresa May demande officiellement à l'UE un report du Brexit au 30 juin

Theresa May a été contrainte de revoir sa stratégie. [Reuters - Peter Nicholls]
Theresa May demande un report du Brexit au 30 juin / Forum / 2 min. / le 20 mars 2019
Face à l'impasse au Parlement britannique, Theresa May a demandé officiellement mercredi un report du Brexit jusqu'au 30 juin. La Première ministre a envoyé une lettre en ce sens au président du Conseil européen Donald Tusk.

"J'ai écrit ce matin au président du Conseil européen Donald Tusk pour l'informer que le Royaume-Uni souhaitait une extension de l'Article 50 [du Traité de Lisbonne qui régit la sortie d'un pays de l'UE] jusqu'au 30 juin", a-t-elle dit devant les députés britanniques.

Le Brexit est censé théoriquement avoir lieu le 29 mars, mais la dirigeante conservatrice n'a pas réussi à faire adopter, par le Parlement, l'accord de divorce qu'elle a conclu avec Bruxelles. Les députés ont aussi rejeté la semaine dernière une sortie sans accord.

La demande de report du Brexit doit être acceptée à l'unanimité par les 27 dirigeants de l'UE, qui se réunissent jeudi et vendredi à Bruxelles.

"Une source personnelle de regrets"

Dans une déclaration mercredi soir depuis sa résidence de Downing Street, Theresa May a confirmé que le Royaume-Uni ne quittera pas l'Union européenne le 29 mars, disant regretter cette issue. "Ce report est une source personnelle de regrets", a déclaré la Première ministre.

"J'espère que les parlementaires trouveront le moyen d'approuver l'accord que j'ai négocié avec l'UE, un accord qui honore le résultat du référendum et qui est le meilleur accord possible et je vais continuer de travailler jour et nuit pour obtenir ce soutien", a-t-elle ajouté. Theresa May précise qu'elle ne s'est pas préparée "à un report du Brexit qui irait au-delà du 30 juin."

La Commission ne veut pas de la date du 30 juin

Mais la Commission européenne a d'ores et déjà averti qu'un report jusqu'au 30 juin poserait "de graves risques juridiques et politiques", selon un document interne dont l'AFP a pu prendre connaissance.

Dans cette note présentée aux commissaires mercredi matin, l'exécutif européen plaide soit pour un report jusqu'au 23 mai, avant les élections européennes, soit au moins jusqu'à fin 2019. "Toute autre option (comme par exemple une prorogation jusqu'au 30 juin 2019) entraînerait de graves risques juridiques et politiques pour l'UE", est-il écrit.

"Courte extension" liée au vote de l'accord

Dans une brève déclaration mercredi en fin d'après-midi, le président du Conseil européen a indiqué que les dirigeants des pays de l'UE étaient prêts à accorder au Royaume-Uni une "courte extension" de la période précédant son départ mais à condition qu'il y ait "un vote positif" des députés britanniques sur l'accord de Brexit déjà négocié avec Theresa May.

"A la lumière des consultations que j'ai conduites ces derniers jours" avec les dirigeants des 27, "je crois qu'une courte extension sera possible mais elle serait conditionnée à un vote positif sur le traité de retrait à la Chambre des Communes", a poursuivi dit Donald Tusk.

afp/oang

Publié

Mise en garde de Jean-Claude Juncker

Dans un entretien téléphonique mercredi avec Theresa May, le président de la Commission européenne s'est lui aussi prononcé contre un report du Brexit après les élections européennes de fin mai.

"Le président Juncker pense qu'il est bon que la Première ministre expose son avis aux dirigeants avant le (sommet de l'UE jeudi et vendredi). Cependant, le président Juncker a formellement mis en garde la Premier ministre contre l'inclusion d'une date postérieure aux élections pour la prolongation", a déclaré son porte-parole.