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Au Yémen, 18 millions de personnes en situation d'insécurité alimentaire

Au Yémen, des millions de personnes sont menacées par la famine à cause de la guerre. Une trêve représente le seul espoir.
Au Yémen, des millions de personnes sont menacées par la famine à cause de la guerre. Une trêve représente le seul espoir. / 19h30 / 2 min. / le 17 novembre 2018
Depuis 2015, la guerre du Yémen, qui oppose les forces gouvernementales soutenues par l'Arabie saoudite et les rebelles houthis, appuyés par l'Iran, fait craindre un désastre humanitaire. Dix-huit millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire.

Le samedi 27 octobre, la photo d'Amal, 7 ans, touchée par la famine, avait fait la Une du New York Times. Le quotidien américain entendait ainsi alerter l'opinion publique sur le drame des Yéménites depuis le début de la guerre et plus spécialement sur le risque de famine accru dans cette région.

Depuis cette Une, et comme des milliers d'autres enfants, la fillette est décédée de malnutrition.

Selon Hervé Verhoosel, porte-parole du Programme alimentaire mondial interrogé samedi dans le 19h30 de la RTS, le Yémen représente la "pire crise humanitaire et alimentaire du monde". Il estime la situation "très grave" et indique qu'actuellement "18 millions de personnes au Yémen ne savent pas d'où leur repas va provenir".

Des civils pris au piège du conflit

Depuis trois ans, la guerre qui oppose les forces gouvernementales yéménites, soutenues par une coalition arabe dirigée par Ryad, et les rebelles houthis, en partie financés par l'Iran, a pris au piège des millions de civils.

Le conflit a désorganisé l'économie du pays et bloqué les circuits principaux de distribution de nourriture. D'après l'ONG Save the Children, plus de cinq millions d'enfants sont menacés de famine au Yémen.

"Les gens arrivent de zones si pauvres qu'ils manquent de nourriture. Les mères ne peuvent se permettre d'acheter du lait pour leurs enfants. Elles font donc bouillir du riz et prennent l'eau blanche du riz pour le donner à leurs enfants, comme s'il s'agissait de lait", indique Naglaa Elsonboly, directrice d'un centre de pédiatrie.

Le port de Hodeidah, un axe crucial pour le ravitaillement

A l'ouest du pays, le port de Hodeidah est le récepteur de 70% des importations alimentaires au niveau national. Depuis mardi, la ville qui était contrôlée par les rebelles connaît une accalmie, après 12 jours de bombardements intensifs de la part de la coalition.

Pour que l'aide humanitaire puisse arrive à destination, il apparaît essentiel que la trêve se poursuive.

Présent sur place, David Beasley, directeur exécutif du programme alimentaire mondial de l'ONU, pousse un cri d'alarme: "Nous soutenons 8 millions de personnes et il semble que nous devrons bientôt passer à 12 millions. Je suis ici, dans ce port, pour envoyer un message clair. Il nous faut à tout prix protéger cet endroit et s'assurer qu'il fonctionne à plein régime, sinon des personnes mourront".

Les négociations de paix, maintes fois repoussées jusqu'à présent, pourraient avoir lieu à la fin de l'année.

Sujet TV: Tristan Dessert

Adapation web: Tristan Hertig

>> Revoir l'éclairage d'Abraham Zisyadis dans le 19h30, qui revient sur les raisons de l'intervention au Yémen mais aussi sur les conséquences que pourrait avoir l'affaire Khashoggi :

La situation humanitaire catastrophique au Yémen. Le commentaire d'Abraham Zisyadis.
La situation humanitaire catastrophique au Yémen. Le commentaire d'Abraham Zisyadis. / 19h30 / 2 min. / le 17 novembre 2018
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