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Des entreprises suisses quittent l'Iran après la volte-face américaine

Embargo en Iran: nombre d'entreprises suisses présentes aux USA sont inquiètes, elles préfèrent ne pas prendre de risques
Embargo en Iran: nombre d'entreprises suisses présentes aux USA sont inquiètes, elles préfèrent ne pas prendre de risques / 19h30 / 2 min. / le 30 juin 2018
Face aux menaces américaines de rétablir les sanctions économiques sur l'Iran, les entreprises suisses sont dans l'expectative. Certaines se sont déjà retirées du marché, a appris la RTS.

Depuis l'annonce du retrait américain de l'accord sur le nucléaire iranien, le 8 mai, l'une des réactions des sociétés a été de freiner les investissements en attendant les décisions du Conseil fédéral sur un éventuel embargo, comme l'explique à la RTS le fabricant vaudois de matelas Elite.

>> Lire : Donald Trump annonce le retrait des Etats-Unis de l'accord nucléaire iranien

D'autres s'empressent de livrer leurs commandes. "Cela fait 30 ans que l'on travaille avec l'Iran, mais avec les sanctions américaines, les Iraniens sont nerveux et on doit absolument livrer la marchandise avant début août", explique dans le 19h30 Bernard Rüeger, directeur général de l'entreprise vaudoise de thermomètres haute précision.

Caran d'Ache et la BCP se retirent

D’autres enseignes suisses, très présentes aux Etats-Unis, préfèrent ne pas prendre de risque. C'est le cas de Caran d’Ache, le fabricant de crayons, qui suite à l’incertitude liée à la reprise des sanctions américaines, a indiqué que ses relations commerciales avec l'Iran étaient "actuellement en situation de 'standstill' sans perspective de reprise prochaine".

A Genève, la Banque de commerce et de placements (BCP) a suspendu le 8 mai passé toute transaction avec l'Iran, alors même qu'elle était l'un des principaux intermédiaires. "Le risque de perdre l'accès au dollar est intenable pour la banque", explique Laurent Sciboz, conseiller financier spécialiste de l'Iran.

"Ne paniquez pas"

Ces retraits sont perçus comme prématurés par le centre de compétence de la promotion du commerce extérieur. "Ne paniquez pas, conseille Sylvain Jaccard, directeur romand de Switzerland Global Enterprise, qui agit sur mandat de la Confédération. Il y a encore le temps d'observer jusqu'au mois de novembre l'introduction complète des sanctions américaines pour savoir à quelle sauce seront mangées les entreprises suisses."

La visite lundi du président iranien Hassan Rohani en Suisse est donc au centre de l'attention pour les sociétés concernées.

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Estelle Braconnier/mh

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