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L'UE étudie sa riposte face à la hausse des droits de douanes américains

La commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström. [Keystone - EPA/OLIVIER HOSLET]
Riposte de l'UE face aux taxes américaines, interview de Franklin Dehousse / Forum / 7 min. / le 7 mars 2018
Le beurre de cacahuète, les airelles et le bourbon américains pourraient être lourdement taxés si Donald Trump confirme sa menace d'imposer des droits de douane sur l'acier et l'aluminium, a prévenu la Commission européenne mercredi.

"Une liste provisoire est en discussion" et sera "bientôt rendue publique", a affirmé mercredi la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström.

"Il y a sur cette liste des produits en acier, industriels et agricoles. Certains types de bourbon en font partie ainsi que d'autres articles comme le beurre de cacahuète, les airelles et le jus d'orange", a-t-elle précisé.

Mesures de "rééquilibrage"

Le président de la Commission Jean-Claude Juncker avait déjà précisé la semaine dernière que des entreprises emblématiques comme Harley-Davidson et Levi's étaient dans le viseur de Bruxelles.

L'UE menace de taxer les produits de cette liste dans le cadre de mesures dites de "rééquilibrage", qui compenseraient en valeur le dommage subi par d'éventuelles taxes américaines sur l'acier (25%) et l'aluminium (10%) annoncées par Donald Trump la semaine passée.

afp/cab

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Maximiser l'impact politique

Pour la Commission européenne, il s'agirait de cibler des produits américains spécifiques pour envoyer un message politique au président américain, par exemple en visant des sociétés dans les Etats qui lui sont le plus favorables.

Cette réponse, en accord selon l'UE avec les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), mettrait environ trois mois à devenir effective.

L'idée de Bruxelles est de maximiser l'impact politique aux Etats-Unis de ces mesures de rétorsion, tout en minimisant ses effets sur les consommateurs européens.

Le coût des mesures américaines

Les Européens exportent environ 5 milliards d'euros (5,8 milliards de francs) d'acier et 1 milliard d'euros d'aluminium chaque année vers les Etats-Unis.

Les mesures américaines, jugées protectionnistes par l'UE, pourraient leur porter préjudice à hauteur de 2,8 milliards d'euros, selon les calculs de la Commission.