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Une entreprise manufacturière sur deux en Suisse pense à délocaliser

Salaires et taux de change sont les principales raisons évoquées pour de possibles délocalisations. [Keystone - Gaëtan Bally]
En Suisse, une entreprise manufacturière sur deux pense à délocaliser / La Matinale / 2 min. / le 27 décembre 2017
Une entreprise manufacturière sur deux pense à délocaliser dans les trois prochaines années ou à externaliser ses activités à l'étranger, selon le sondage "Swiss Manufacturing Survey" réalisé par l'Université de Saint-Gall.

Les salaires élevés et le taux de change défavorable sont les principales raisons évoquées par les 46% d'entreprises qui envisagent de déplacer leur production. Elles évoquent aussi les coûts logistiques, 37% plus chers en Suisse qu'à l'étranger et une bureaucratie pas particulièrement avantageuse.

Le risque d'une érosion du secteur secondaire suisse est donc réel au profit de l'Europe de l'Est et de la Chine. "C'est vrai la Suisse est un pays cher pour la production, de l'autre côté il ne faut pas non plus sous-estimer la difficulté de transférer une usine à l'étranger", relativise Stéphane Garelli, professeur d'économie à l'IMD.

Il ne faut pas non plus sous-estimer la difficulté de transférer une usine à l'étranger

Stéphane Garelli, professeur d'économie à l'IMD

De l'avis des chefs d'entreprise interrogés, la Suisse reste tout de même un site de production important au moment du développement d'un produit, de son innovation. Mais il est très rare que l'assemblage final se fasse dans la Confédération. "On prend Apple, avec l'Ipad ou l'Iphone, l'assemblage final se fait en Chine, même si au fond c'est quand même un produit américain", rappelle Stéphane Garelli.

"On est dans la même situation en Suisse, l'assemblage peut se faire ailleurs, mais le coeur du produit, la valeur ajoutée principale, qui est par exemple son innovation ou son design restent en Suisse et finalement c'est ce qui compte."

Stabilité suisse

La place industrielle helvétique connaît aussi moins de fluctuations de personnel et moins d'arrêts pour maladie que les sites étrangers.

Ces atouts sont à mettre en valeur, selon les auteurs de l'étude réalisée auprès de 247 sociétés en Suisse et publié dans le prochain magazine Vie Economique, alors que le secteur secondaire représente encore 20% des emplois en Suisse et un quart du PIB.

Esther Coquoz/lgr

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"C'est une option qui se base sur une question de coût, c'est vrai la Suisse est un pays cher pour la production, de l'autre côté il ne faut pas non plus sous-estimer la difficulté de transférer une usine à l'étranger, notamment la difficulté de management, de logistique, etc. C'est quand même plus difficile de produire disons en Slovaquie que de produire en Suisse."

"Un des grands exemples, on prend Apple avec l'Ipad ou l'Iphone, l'assemblage final se fait en Chine, même si au fond c'est quand même un produit américain. Donc on est dans la même situation en Suisse, où très souvent on travaille d'ailleurs avec des entreprises étrangères, l'assemblage peut se faire ailleurs, mais peut-être que le coeur du produit, peut-être que la valeur ajoutée principale qui est par exemple son innovation, son design, etc. restent en Suisse et finalement c'est ce qui compte."