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Au 5e jour de grève chez Micarna, le Conseil d'Etat vaudois saisit l'organe de conciliation

Les employés de Micarna sont en grève au centre-ville de Lausanne. [RTS - Céline Tzaud]
Les employés de Micarna sont en grève au centre-ville de Lausanne / Le 12h30 / 2 min. / le 5 mars 2024
Alors que le personnel du site de Micarna à Ecublens (VD) observe son cinquième jour de grève, le Conseil d'Etat vaudois a décidé de saisir l'organe cantonal de conciliation. Migros demande aux travailleurs de reprendre le travail.

Le conflit social chez Micarna a rebondi devant le Grand Conseil, où les députés ont voté une résolution par 70 voix contre 41 et 28 abstentions. Le texte demande que le Conseil d'Etat prenne toutes les dispositions nécessaires au maintien des places de travail.

La conseillère d'Etat Isabelle Moret a répondu que ses services étaient depuis plusieurs jours en discussions avec les acteurs de ce dossier. Vu l'absence d'accord en vue, le Conseil d'Etat a décidé de saisir l'organe cantonal de médiation, une instance "indépendante".

>> Ecouter aussi le témoignage d'un boucher gréviste :

Les employés du site Micarna d'Ecublens ont entamé une grève. [Keystone - Jean-Christophe Bott]Keystone - Jean-Christophe Bott
Le bras de fer se poursuit entre Micarna et ses employés d'Ecublens / La Matinale / 1 min. / le 6 mars 2024

Migros a confirmé la saisie de l'Office de conciliation et d'arbitrage en cas de conflits collectifs du travail. Le grand distributeur appelle à la reprise du travail. Selon Migros, l'arrêt de travail, ainsi que les licenciements collectifs, ne sont pas autorisés pendant le travail d'un organe de conciliation.

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Manifestation à Lausanne

Le personnel de Micarna manifeste devant et à l'intérieur du centre commercial Métropole à Lausanne. [Keystone - Cyril Zingaro]
Le personnel de Micarna manifeste devant et à l'intérieur du centre commercial Métropole à Lausanne. [Keystone - Cyril Zingaro]

Mardi matin, avant cette annonce, une trentaine de grévistes avaient quitté le site d'Ecublens pour venir manifester devant Migros Métropole, au centre de Lausanne, soutenus par le syndicat Unia. "Stop au Micarnage" et "Solidarité avec les grévistes de Micarna" ont bruyamment martelé les participants devant le magasin, avant de faire une brève incursion dans les couloirs du centre commercial.

Depuis plusieurs jours, Unia exige d'être associé à la table des négociations et rappelle qu'il a été mandaté "par la quasi-totalité" du personnel concerné. A ses yeux, "les prestations prévues pour accompagner les salariés sont largement insuffisantes", a répété Arnaud Bouverat, secrétaire syndical.

Plan social "au-delà des standards"

Les partenaires sociaux officiels de Migros ne sont pas de cet avis. Si la Société suisse des employés de commerce et l'Association suisse du personnel de la boucherie (ASPB) regrettent la fermeture planifiée du site, les deux entités estiment que les mesures prévues pour en atténuer les conséquences sont "réglées aussi bien dans la CCT actuelle que dans le plan social récemment renégocié pour l'ensemble de l'industrie Migros".

Selon Migros, les revendications des collaborateurs "peuvent être satisfaites dans le cadre du plan social mis en place". Des solutions individuelles sont prévues pour les cas particuliers et de rigueur. Le plan social de Migros Industrie va "au-delà des standards de l'industrie", affirme le groupe.

Migros prévoit de fermer le site Micarna d'Ecublens en avril 2025. Vu la baisse générale de la consommation de produits carnés, l'objectif est de regrouper la production de viande fraîche sur un nombre plus restreint de sites, dont celui de Courtepin (FR).

ats/edel

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