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A quel moment faut-il envisager de changer de travail?

Rester suffisamment dans un emploi, mais pas trop longtemps, c’est tout un art. Si les recruteurs ont une idée précise de la mobilité idéale, les employés peuvent aussi s’appuyer sur des indices pour savoir s’il est temps de changer de travail.
Après 36 ans, le marché du travail préfère la stabilité et la prévisibilité. [Pexels - SHVETS production]
Comme un lundi - Quand changer de travail? / L'actu en vidéo / 1 min. / le 8 février 2024

Du point de vue des recruteurs, l’âge pivot se situe à 36 ans. Avant ce palier, les changements d’emplois sont appréciés par le marché du travail, qui estime que cela est normal, que l’on teste de choses et que l’on découvre ce qui nous convient.

Après 36 ans, les changements de postes fréquents deviennent plus suspects. C’est ce qu’a mis en lumière une étude de Jean Pralong, professeur de ressources humaines à l’Ecole de management de Normandie.

"On peut penser que, après 36 ans, on devrait savoir ce qu’on cherche. On peut aussi se dire que quelqu’un qui bouge trop, c’est quelqu’un qui a du mal à garder un emploi, qui est un peu immature, trop nomade, ou qui a peut-être même été licencié et donc, manque de compétences". Après 36 ans, la bonne formule serait ainsi de ne pas changer de poste comme de chemise.

Les dangers de la sédentarité

A l’inverse, le chercheur indique que la sédentarité peut, elle aussi, susciter des craintes. Le marché du travail est en effet très conservateur et n’aime pas les choses complexes à interpréter. Il préfère des travailleurs qui ont un rythme et qui le maintiennent, comme une personne qui changerait d’emploi tous les sept ans.

Si ces préconisations sont compliquées à appliquer dans la réalité, il est toujours possible de raconter une histoire autour de notre CV et d’y injecter de la cohérence si elle ne saute pas immédiatement aux yeux.

Compter les points

Du point de vue des individus, certains signes indiquent qu’il est temps de songer à postuler ailleurs.

Il convient en premier lieu de se méfier de "l’effet mauvaise semaine". Le travail qui serait parfait, tout le temps, tient en effet davantage de la chimère. De même, il importe de garder à l’esprit que la part des activités intéressantes diminue avec le temps, car l’attrait et l’envie viennent beaucoup de la nouveauté.

Jean Pralong conseille pour sa part de dresser un portrait aussi clair possible de notre situation professionnelle en recensant la proportion des tâches qui nous plaisent, qui nous indiffèrent et que nous détestons.

Si cette répartition se révèle insatisfaisante et qu’elle n’est plus amenée à changer, c’est sûrement le signe que le moment est venu de partir en quête d’une herbe plus verte.

>> Réécouter la chronique radio :

Le grand mouvement de démission observé aux États-Unis arrive-t-il en Suisse? Interview de Marie-Philippe Vanheems. [Fotolia - Picture-Factory]Fotolia - Picture-Factory
Comme un lundi - Comment savoir quand changer de poste? En rediffusion / Comme un lundi / 3 min. / le 29 janvier 2024

Sujet radio: Cléa Favre

Adaptation web: Simon Faraud

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