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L'Inde au coeur du marché émergent du diamant synthétique

L'Inde est un des leader du diamant de synthèse. Un marché qui pèse 20 milliards de francs.
L'Inde est un des leader du diamant de synthèse. Un marché qui pèse 20 milliards de francs. / 19h30 / 2 min. / le 23 août 2023
De plus en plus de marques de joaillerie délaissent les diamants naturels pour se tourner vers les alternatives fabriquées en laboratoire. Plus "éthiques" et surtout moins chères, il est impossible de les distinguer à l'œil nu. Et dans ce colossal marché émergent, l'Inde joue un rôle majeur.

Alors qu'elle fait déjà office de centre diamantaire mondial pour la taille et le polissage des diamants, l'Inde est aussi le deuxième producteur mondial de diamants de laboratoire, derrière la Chine.

Dans l'Etat du Gujarat (ouest), la ville de Surate est la capitale mondiale de cette industrie: 90% des gemmes en circulation sur la planète y sont façonnées. Mais depuis quelque temps, les pierres ne viennent plus seulement des entrailles de la Terre.

60% moins cher

Dans les laboratoires de Greenlab Diamonds, des centaines de réacteurs tournent 24 heures sur 24 pour créer des diamants de culture, à base d'une "graine" de diamant naturel, qui sera chauffée et mise sous pression avec de l'hydrogène et du méthane. En provoquant une réaction chimique, on arrive ainsi à faire croître le diamant par couches successives. "On recrée un environnement identique aux conditions que l'on trouve sous terre, c'est ce qui permet au diamant de croître", explique son directeur Jitesh Patel.

"Ce n'est pas un diamant de sang, il n'y a pas de travail d'enfants. On ne creuse pas la terre pour l'obtenir et nos machines fonctionnent à l'énergie solaire et éolienne, donc c'est vraiment un diamant écologique", vante l'industriel. Et une fois taillée et polie, impossible de différencier à l'oeil nu la pierre obtenue d'un diamant naturel.

Le prix, lui, est différent: un bijou serti de diamant synthétique est environ 60% moins cher que la même pièce en version naturelle. Et ce marché est florissant: en 2022, il était évalué à plus de 20 milliards de francs.

Antoine Védeilhé/Abhijeet Pandey/jop

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