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Comment faire pour se passer des banques traditionnelles?

fokus : crédit fuite
fokus : crédit fuite / basik / 11 min. / le 8 mai 2023
Actionnaires en colère, clients désemparés: le rachat de Credit Suisse par UBS le 19 mars 2023 a fait trembler la place financière suisse. Aujourd'hui, certains réfléchissent à lancer des poursuites contre ce rachat, tandis que d'autres cherchent des alternatives aux banques traditionnelles.

Aujourd'hui, grâce au développement des technologies, les services financiers n’ont jamais été autant étendus. Lundi, l'émission basik de la RTS a passé en revue ces différents services ou néo-banques qui permettent de contourner la finance traditionnelle.

Parmi les options les plus connues figurent les banques alternatives. La Banque alternative suisse existe depuis plus de 30 ans. Son modèle repose sur des investissements ciblés et à caractère durable, écologiquement ou socialement.

La banque constate un intérêt grandissant pour ses services et son mode d’investissement. "Je suis assez fière de dire que nous avons fait d'excellents résultats l'année passée. Nous avons pu mettre 6 millions de francs dans nos réserves, ce qui est un gros montant pour la taille de notre banque. Nous avons fait presque un million de résultat, redistribué en partie à nos 9000 actionnaires", explique Nicole Bardet, membre de la direction la Banque alternative suisse.

Les néo-banques

Les "néo-banques" ont également le vent en poupe. La plus importante, l'anglaise "Revolut", est largement utilisée à l'international. Mais il existe aussi des acteurs suisses, en pleine croissance. C'est notamment le cas de la banque "Yuh". Propriété de Postfinance et de Swissquote, elle revendique 130'000 clients à ce jour.

La particularité de ces nouvelles banques tient dans leur technologie. Il n'y a plus de guichet, plus de succursale: tout se passe sur le téléphone ou via un ordinateur sur internet, un modèle qui permet de faire des économies d’échelle.

Chez Yuh, environ 50 personnes gèrent près d’un milliard de francs. Ce modèle lui permet de proposer des prix bas. "L'ouverture et la tenue du compte Yuh sont gratuites, il n'y a aucun frais mensuel, on reçoit une carte de débit MasterCard gratuite", explique Sonia Milici, directrice marketing et vente Yuh.

La banque a tout de même pour objectif de générer des revenus. "On se fait de l’argent par trois sources principales: les frais de carte, le forex et l’investissement. Le forex , ce sont les frais de transaction et de change d’une monnaie à une autre, ainsi que les frais d’investissement. Ces frais sont transparents, vous payez un certain pourcentage quand vous achetez des actions ou des cryptomonnaies dans l'app", poursuit la directrice marketing.

Les cryptomonnaies

Les plus téméraires et les plus connectés se tournent eux vers les cryptomonnaies, un domaine encore peu régulé au niveau mondial.

L’un des acteurs suisses, Mt Pelerin, a démarré en 2018. L’entreprise de 12 employés compte déjà 60'000 clients. Une communauté d’initiés, en pleine croissance. "On est passé par un financement participatif, c'est notre public et notre communauté qui nous ont financés", explique Arnaud Salomon, PDG de Mt Pelerin.

Techniquement, l’entreprise n’est pas une banque. Elle ne permet pas de faire de paiements. Mais la technologie est en pleine croissance et elle participe à l’essor des "alternatives" de placement et d'investissement financier.

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Gabriel Tejedor/miro

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