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Le manque de perspectives de croissance du Valais pointé par une étude

Une vue générale du site de la Lonza à Viège, en Valais. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Le manque de perspectives de croissance du Valais pointé par une étude / La Matinale / 1 min. / le 26 août 2021
Le Valais est le deuxième canton de Suisse aux pires perspectives de croissance économique, selon une étude de l'UBS publiée mercredi. Celle-ci intervient un jour après que le canton a souligné les qualités du Valais en matière d'innovation.

Entre l'EPFL qui débarque à Sion, Lonza qui engage à tour de bras à Viège et les autorités valaisannes qui investissent des millions de francs pour l'innovation, on pourrait penser que les perspectives économiques du canton sont réjouissantes.

Mais pour l’UBS, cela ne suffit pas. Selon son indice de compétitivité des cantons publié mercredi, le Valais serait le deuxième canton de Suisse aux pires perspectives de croissance économique, juste avant le Jura.

"Secteurs moins appropriés pour l'innovation"

Thomas Veraguth, stratégiste auprès de la banque, explique jeudi ce résultat au micro de La Matinale. Pour lui, malgré les efforts des autorités dans l'innovation, les secteurs économiques traditionnels restent majoritaires.

Or, contrairement à ce que l'on observe à Neuchâtel ou à Zoug par exemple, ces secteurs - la construction, le tourisme ou encore le commerce de détail - "sont moins appropriés pour marquer des points en matière d'innovation".

Un classement critiqué par les autorités valaisannes

Du côté du canton, la déléguée à l'économie et à l'innovation Sophia Dini, tout comme son ministre de tutelle Christophe Darbellay, qui vient de fustiger une nouvelle fois en conférence de presse "les études des vieux banquiers zurichois", critiquent le verdict de l'UBS.

Celui-ci n'est "pas du tout mérité", selon Sophia Dini, car il "se base sur des indicateurs qui ne correspondent pas aux indicateurs valorisants pour le Valais". En outre, relève-t-elle, "notre historique d'innovation est quand même très faible par rapport à d'autres cantons, par exemple le canton de Vaud". En effet, Vaud dispose d'un parc de l'innovation depuis longtemps, quand le Valais attend toujours le sien.

Romain Carrupt/aes

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Construction et résultats de l'étude

Le podium des cantons les plus compétitifs de Suisse est resté inchangé en 2021, Zoug, Bâle-Ville et Zurich occupant dans l'ordre les trois premières places, à bonne distance des suivants. L'Argovie a avancé d'un rang et Schwyz de deux pour se hisser respectivement en quatrième et cinquième position, selon l'indicateur de compétitivité des cantons (ICC) compilé par la banque aux trois clés.

Cet indicateur s'intéresse à huit dimensions, parmi lesquelles la structure économique. Ici est évalué le degré de dépendance d'un canton par rapport à ses différents secteurs et partenaires commerciaux, y compris sur le volet du commerce extérieur. Le postulat est qu'un canton à l'économie diversifié sera plus résilient qu'un autre. La deuxième dimension concerne l'innovation, qui est stimulée dans les endroits où plusieurs entreprises dépendantes les unes des autres se concentrent, selon UBS.

Deux autres dimensions sur le volet humain complètent l'indicateur, avec le capital humain, soit la qualification de la main d'oeuvre, et le marché du travail. Viennent ensuite l'accessibilité du canton et le bassin de réception - le nombre de personnes pouvant accéder à une zone en un temps donné. Plus celui-ci est grand, plus les accès à la main d'oeuvre, aux fournisseurs et aux débouchés sont importants. Deux autres piliers de compétitivité concernent l'environnement de coûts et les finances publiques. Pour le premier sont pris en compte les taux d'imposition, le niveau des loyers ou encore les prix de l'énergie.