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En Suisse, l'immobilier de luxe ne connaît pas la crise sanitaire

Deux grues travaillent sur un chantier pour la construction d'un immeuble avec comme fond le jet d'eau, ce lundi 22 aout 2011 a Geneve. (KEYSTONE/Salvatore Di Nolfi) [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
L'immobilier de luxe connaît une forte hausse des prix malgré la crise sanitaire / Le 12h30 / 1 min. / le 14 juillet 2021
L'immobilier de luxe n’a pas souffert de la crise sanitaire, bien au contraire, montre une étude d'UBS publiée mercredi. A Genève, les prix ont nettement augmenté en raison, notamment, de l'afflux d'une clientèle internationale fuyant les restrictions anti-Covid.

"En 2020, l'augmentation de la demande dans le segment du luxe a fait grimper les prix de 9%, soit nettement plus que la moyenne de +4,4% enregistrée sur le marché suisse des logements en propriété", a détaillé l'experte immobilière d'UBS Katharina Hofer. En outre, l'année dernière, le nombre de transactions a augmenté de plus de moitié comparé à l'année d'avant. Il se situe ainsi environ au triple de sa moyenne sur cinq ans.

Le géant bancaire suisse explique en premier lieu cette explosion de la demande par l'évolution positive des marchés financiers: l'enrichissement des acheteurs de propriétés de luxe a profité à ce marché. Et dans un contexte économique incertain, le marché immobilier de luxe fait également figure de valeur refuge, relève la banque.

14 millions en moyenne pour une grande villa à Cologny

De surcroît, la demande de l'étranger a soutenu la hausse des prix, ce qu'UBS attribue aux mesures de lutte contre la pandémie moins restrictives en Suisse qu'ailleurs. La France, l'Italie ou la Grande-Bretagne, pays d'où provient la majeure partie de la demande étrangère en biens de luxe suisses, ont ainsi imposé à leurs habitants des mesures plus dures pour endiguer la propagation du Covid-19, ce qui les a poussés vers la Suisse.

Dans les communes luxueuses des environs de Genève, les prix ont grimpé d'environ 16% en moyenne en l'espace d'un an. A Cologny, la plus chère sur le marché suisse de l'immobilier de luxe, il faut par exemple, pour une villa de 400 m2, tabler sur un prix d'achat dépassant les 14 millions de francs.

En revanche, autour du lac de Zurich et en Suisse centrale, la hausse des prix a été plus modérée (+6%), notamment parce que ses rives sont prisées par des fortunes locales, tandis que Genève attire une clientèle plus internationale.

Eviter la taxation dans les pays endettés par le Covid

"Cette clientèle prévoit aussi que les pays qui ont mis en place des mesures sanitaires extrêmement strictes se sont aussi lourdement endettés, et cette dette pèsera sur l'imposition future, qui risque d'augmenter fortement, ce qui est moins le cas en Suisse", a ajouté dans le 12h30 de la RTS Thomas Veraguth, autre spécialiste de l'immobilier chez UBS.

Dans les pays plus restrictifs, le luxe a en revanche souffert. Selon UBS, à New York et Londres, par exemple, les prix ont baissé.

Le taux de change a également aidé le marché suisse. Pour des fortunes en dollar ou en euro, les biens suisses sont en effet devenus un peu plus intéressants.

ats/Vincent Cherpillod
Interview: Sandrine Hochstrasser

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Pas de baisse des prix à l'horizon

Un baisse des prix n'est pas à l'ordre du jour dans les mois à venir, pronostique UBS, qui table plutôt, localement, sur une poursuite de l'augmentation des prix, "même si la dynamique s'affaiblit".

Au-delà de l'année en cours, la demande potentielle restera plus élevée qu'avant la pandémie du Covid-19, ce qui devrait maintenir les prix à un niveau élevé, conclut la banque.