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Déjà sous pression, Tornos accuse le coup face à la crise du coronavirus

Atelier de l'usine Tornos à Moutier. [RTS - Gaël Klein]
Déjà sous pression, Tornos accuse le coup face à la crise du coronavirus / La Matinale / 1 min. / le 10 mars 2020
Alors que le fabricant de machines-outils Tornos se bat déjà contre la mauvaise forme de l’industrie automobile et le franc fort, le coronavirus accentue encore la pression. Ses dirigeants déplorent un certain attentisme politique en cette période de crise.

L'inquiétude pouvait se lire sur les visages des responsables de l'entreprise de Moutier (BE) lors de la présentation des résultats annuels lundi à Zurich. Les entrées de commandes se sont effondrées l’an dernier, avec un recul de 45%.

Chômage partiel depuis début mars

La moitié des presque 300 collaborateurs du site de Moutier sont au chômage partiel depuis le 1er mars, en raison de ces mauvais résultats. Et désormais le coronavirus fait peser une nouvelle menace sur l’emploi, même si le président de Tornos François Frôté assure qu'il n'est pas question de licenciements fermes.

"A moins d'un arrêt complet de l'activité industrielle au sens large, nous n'envisageons absolument pas de licenciement collectif", affirme-t-il mardi dans La Matinale. Tornos se laisse tout de même la possibilité d’adapter ses effectifs en fonction de la conjoncture, mais les prochaines semaines seront décisives.

"Nos politiciens ne se rendent pas compte"

Une réunion de crise a certes été organisée la semaine dernière par le ministre de l'Economie Guy Parmelin. Mais pour François Frôté, la politique n’en fait pas assez: "Nos politiciens, si vous me permettez cette appréciation très personnelle, ne se rendent pas compte de la situation dans laquelle on se trouve", déplore-t-il.

"Pour l'instant, aucune décision n'a été prise permettant de rendre encore le chômage plus simple, plus flexible (…) Je suis au regret de constater une mauvaise compréhension de nos politiciens, c'est frappant. On a fait une table ronde, je pense que c'était tout à fait nécessaire et que les discussions ont été constructives, mais j'attends".

>> Lire : Table ronde de Guy Parmelin sur les répercussions économiques

Le chômage partiel se terminera en avril chez Tornos. Ensuite, l’entreprise demandera à ses collaborateurs de ne plus faire d’heures supplémentaires. Un nouveau recours au chômage partiel n’est toutefois pas exclu les mois suivants.

Cynthia Racine/oang

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