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L'obligation d'annonce des places vacantes pèse sur les entreprises

Près de 40% des entreprises suisses se considèrent comme fortement touchées par des restrictions et une surcharge administrative, selon une enquête publiée vendredi. [Fotolia - © slavun]
L'obligation d'annonce des places vacantes pèse sur les entreprises / La Matinale / 1 min. / le 25 janvier 2019
Près de 40% des entreprises suisses se considèrent comme fortement touchées par des restrictions et une surcharge administrative. En cause: l'obligation d'annoncer les postes vacants, lancée il y a six mois suite à la votation sur l'immigration de masse.

Cette surcharge administrative est mise en avant par une enquête publiée vendredi, menée auprès de 650 responsables du personnel pour le compte de l'association des prestataires de travail temporaire Swissstaffing et de l'Union suisse des Arts et métiers.

C'est la Suisse romande qui est la plus mécontente de ces contraintes: dans le canton de Vaud, 60% des entreprises se disent fortement affectées et à Genève, le pourcentage monte à 72%.

Il est difficile de l'expliquer avec cette seule enquête, mais une hypothèse est que la Suisse romande regroupe beaucoup de grandes entreprises internationales qui se sont vu forcées de revoir tout leur processus de recrutement.

Un frein au recrutement

Mais pour Boris Eicher, responsable juridique de SwissStaffing, ce n'est pas le seul problème. "Cette obligation est un très grand défi pour les entreprises qui ont besoin d'un recrutement rapide dans certains secteurs comme les services, l'hôtellerie ou la construction. Et l'obligation d'annonce ralentit vraiment le recrutement pour de tels postes", regrette-t-il.

"On a remarqué que la qualité des dossiers qui sont transmis par les ORP est relativement mauvaise", ajoute-t-il. En effet, d'après l'enquête, une entreprise sur quatre estime que ses efforts de recrutement sont entravés.

Extension prévue

Face à ce constat, SwissStaffing et l'USAM s'opposent en l'état à tout élargissement de l'obligation d'annonce, alors que son extension est prévue l'année prochaine aux métiers présentant un taux de chômage de plus de 5%, et non plus de 8%.

Ils plaident pour des statistiques sur le chômage, plus actuelles, qui collent mieux à la conjoncture, mais aussi pour une meilleure sélection des dossiers des candidats par les ORP.

Ils veulent aussi la création d'une exception pour les emplois considérés comme urgents, c'est-à-dire qui doivent être repourvus dans les heures ou les jours qui suivent.

Cléa Favre/jvia

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